
Actualités : MOKHTAR FELIOUNE À SOUR-EL-GHOZLANE : «L’Algérie est leader dans la rive sud en matière de réforme pénitentiaire»
Présent pour présider à la sortie de la première promotion de sergents de rééducation de l’Ecole nationale de l’administration pénitentiaire de Sour-El-Ghozlane, le DG de l’administration pénitentiaire, Mokhtar Felioune, est longuement revenu sur le processus de la réforme pénitentiaire entamé en 2005 et qui avait pour but de rehausser les établissements pénitentiaires aux normes internationales en rappelant que l’Algérie est leader dans la rive sud en matière de réforme pénitentiaire.
Yazid Yahiaoui - Bouira (Le Soir) - Ainsi, et pour illustrer cette
réforme, le DG de l’administration pénitentiaire parlera de la sortie de
la première promotion de sergents qu’il était venu présider ce jeudi.
Pour lui, les 73 sergents dont 19 filles, qui ont suivi une formation de
24 mois, ont été recrutés sur la base d’un concours externe et le niveau
requis est le baccalauréat, alors qu’auparavant la promotion au grade de
sergent se faisait à l’échelle interne avec des promotions d’agents de
rééducation. M. Felioune parlera également des programmes qui ont été
adaptés aux exigences de l’heure avec l’introduction de nouveaux modules
comme le management, l’informatique, les langues étrangères, dont le
français et l’anglais, ainsi que des sessions de formation et de
recyclage introduits pour les fonctionnaires exerçant sur place, avant
leur promotion, et qui se font soit au niveau de l’école pénitentiaire
de Sour-El-Ghozlane et ses deux antennes qui sont implantées à M’sila et
Ksar-Chellala pour les agents, soit à l’étranger, notamment en France,
pour les cadres. «Toutes ces formations et recyclages sont faits pour
que la réforme pénitentiaire soit en phase avec les normes
internationales pour lesquelles l’Algérie avait dès 2005 engagé
plusieurs chantiers», dira M. Felioune. Par ailleurs, et toujours dans
le cadre des réformes engagées, et pour combattre la surpopulation en
milieu carcéral, 13 nouvelles prisons ont été projetées dès 2005.
Aujourd’hui, 6 structures ont déjà ouvert leurs portes et les 7 autres
seront bientôt réceptionnées. Ces nouvelles structures, d’une capacité
de 19 000 places, devront atténuer la tension au niveau des
établissements pénitentiaires existants pour une population carcérale
estimée à un peu plus de 52 000 prisonniers et devront permettre à
l’Algérie de répondre aux exigences de l’humanisation des conditions de
détention des prisonniers et être en phase avec les normes
internationales en matière de surface par prisonnier. En effet, selon
Mokhtar Felioune, «avec la réception de ces nouvelles structures, la
surface devra se situer entre 7 et 9 m2 par prisonnier. Une norme qui
répond aux normes internationales qui sont situées entre 6 et 11 m2 par
prisonnier». Outre ces réalisations, et toujours dans le sillage des
réformes, des formations à l’intérieur des prisons ont été introduites,
et des places pédagogiques sont assurées au niveau des nouvelles
structures à hauteur de 80% de la population carcérale. D’autres
nouveautés, notamment la formation et le travail en milieu ouvert, ont
été introduites à la faveur de ces réformes. Cinq établissements et une
dizaine de chantiers agricoles ont été réalisés au profit des
prisonniers en fin de peine, alors que la semi-liberté est accordée
notamment à ceux qui poursuivent des études. Enfin, et pour mieux aider
le prisonnier qui aura purgé sa peine à se réinsérer dans la société,
des centres d’aide à la réinsertion sociale sont créés. Ceux-ci, dont un
a été d’ailleurs inauguré ce jeudi à Bouira par le DG de
l’administration pénitentiaire, devront aider le prisonnier qui a purgé
sa peine, notamment les jeunes, à trouver du travail ou à monter sa
propre entreprise.
Y. Y.
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