Monde : LIBYE
Des bless�s de guerre chanceux s'envolent pour des soins � l'�tranger


Bless� � la jambe par un obus alors qu'il combattait les hommes de Mouammar Kadhafi, Mohammed est mieux loti que la grande majorit� de ses camarades : il sera soign� aux Etats-Unis quand des milliers d'autres devront se contenter des h�pitaux libyens, sous-�quip�s.
�Je suis content d'aller aux Etats-Unis pour �tre soign� parce que le syst�me de sant� ici est mauvais�, dit le combattant de 21 ans, originaire de Misrata, alors qu'il embarque samedi soir pour Boston. Le petit groupe de 25 bless�s dont il fait partie est le dernier � avoir b�n�fici� du fonds mis en place par les nouvelles autorit�s libyennes, qui ont pris en charge l'�vacuation et les soins � l'�tranger de 3 000 combattants pour quelque 150 millions de dollars. Ce sont les avoirs gel�s du r�gime Kadhafi qui ont financ� ces transferts. Quelque 2 000 combattants ont �t� emmen�s en Tunisie, tandis que d'autres ont �t� envoy�s en Allemagne, en Grande-Bretagne, en France, en Autriche, au Portugal, en Turquie ou en Jordanie. Ce fonds �s'engage � payer tous les frais d'hospitalisation et les d�penses m�dicales des victimes de guerre � l'�tranger. Nous donnerons autant qu'il faudra pour une bonne prise en charge car leur bien�tre est la priorit� num�ro un de tous les Libyens�, assure Chihab al-Bora�, son directeur adjoint. Mais si 3 000 bless�s ont pu b�n�ficier de ce programme, beaucoup plus encore, peut-�tre des dizaines de milliers, doivent se contenter des h�pitaux libyens d�labr�s ou peu �quip�s. De nombreux �h�ros de la r�volution� tant c�l�br�s par les officiels, et ceux qui les aident, doutent franchement �tre la priorit� du Conseil national de transition (CNT), le nouveau pouvoir en Libye. Hamam a �t� touch� aux jambes il y a un mois dans la bataille pour la prise du bastion pro-Kadhafi de Bani Walid : � 25 ans, il craint de ne plus jamais pouvoir marcher. Hospitalis� � Tripoli, mais sans grand espoir d'�tre op�r� pour r�cup�rer l'usage de ses genoux, il ne cache pas sa col�re face � des autorit�s ingrates, selon lui, avec leurs combattants. �Ils ne savent pas qu'on est l� ?�, fait-il mine de s'interroger. �Je pense qu'ils s'en fichent des batailles qu'on a men�es et des blessures qu'on a re�ues�. �J'ai entendu que le CNT allait d�bloquer un milliard pour les bless�s. Mais je ne sais pas o� va cet argent. Pour l'instant, je ne le vois pas�, lance de son c�t� Aladdin al-Tiga, un humanitaire de 25 ans qui collecte des fonds pour les bless�s. Pour Ahmed Jibril, qui seconde le ministre des Anciens combattants et des Martyrs au sein du nouveau pouvoir, le probl�me vient des infrastructures v�tustes h�rit�es de l'�re Kadhafi et du manque de personnel. �L'�tat de nos h�pitaux pose probl�me, de m�me que la question des infirmi�res. Toutes nos �quipes �taient �trang�res et elles ont fui � cause du conflit. Elles ne sont toujours pas de retour, alors que nous avons besoin d'elles maintenant�, souligne-t-il.

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