Culture : VIENT DE PARA�TRE CHEZ ARCANES EDITIONS Lettres de province de Boubakeur Hamidechi
Ses confr�res, comme ses lecteurs d�ailleurs, l�attendaient depuis long- temps d�j�. Pas parce qu�il devait, comme c�est � la mode, recueillir ses chroniques dans un m�me volume.
C�est que sa prestigieuse plume, depuis ses d�buts de journaliste
sous la houlette de Malek Haddad, le pr�destinait � une carri�re
d��crivain, lui qui se refuse jusqu�ici � tout exercice litt�raire. Il a
n�anmoins accept� de publier une compilation de ses �Lettres de
province�. Boubakeur Hamidechi, c�est de lui qu�il s�agit, propose dans
ce �pav�, un 430 pages, paru en ce mois d�octobre chez Arcanes
Editions, les meilleures de ses chroniques. Des textes que Le Soir
d�Alg�rie publie tous les samedis en page 24 sous l�intitul� �Lettre de
province�. Une lettre des plus agr�ables � lire qui, contrairement � son
intitul� �un peu vieillot�, ne correspond ni � une �missive exotique,
encore moins � un courrier traitant d�un ailleurs lointain�. Plut�t
�crite dans une langue sublime, elle est le d�cryptage � distance des
�querelles du s�rail�. Le chroniqueur, �en redoutable observateur de la
sc�ne politique grandeur nature, estime Zoubir Souissi dans la pr�face
de cette compilation, y traque la m�diocrit� et les m�diocres,
l�incomp�tence et les incomp�tents, et �galement les menteurs et les
courtisans qui sont l�gion��. Et bien qu�elle se veuille �le regard
distanc� sur les turpitudes de la m�tropole politique�, elle est d�une
valeur litt�raire incontestable. Les chroniques sont class�es par ordre
chronologique, ainsi la compilation restitue le climat politique depuis
2004, ann�e durant laquelle elles ont commenc� � para�tre dans Le Soir
d�Alg�rie, Car elles ont commenc� � para�tre d�abord dans les colonnes
du journal Le Matin avant de s�installer d�finitivement dans Le Soir
d�Alg�rie. Le chroniqueur, �rigeant la modestie plut�t en dogme,
explique ce �nomadisme� en ces mots : �Avoir fait voyager une chronique
d�un journal � l�autre n�est certainement pas la marque d�une grande
innovation. Elle serait m�me, dit-on, celle de la paresse
intellectuelle. Cette ��lettre��� qui d�m�nage du quotidien Le Matin
pour se r�installer dans Le Soir d�Alg�rie-porte en elle, il est vrai,
une patine mais qui n�est gu�re le grand lustrage du temps. Celui qui
bonifie. Car rien n�est plus �ph�m�re qu�un d�lit d��criture trop dat�
pour qu�il pr�tende � la dur�e. En v�rit�, cette lettre n�est rien
d�autre qu�un proc�d� de presse. Un tour de passe-passe afin de
poursuivre un travail d��clairage journalistique avec les limites qui
sont les n�tres (nous journalistes, ndlr).� Pr�tendant, entre autres,
�accorder une attention particuli�re aux textes portant les inqui�tudes
du vivre ensemble�, c�est-�-dire la place des individus ou des
collectivit�s dans le partage et la hi�rarchie des pouvoirs, c�est le
premier �texte� qu��dite donc la jeune maison d��dition de Constantine
�Arcanes Editions�. Soit. Un geste symbolique que de publier cette
compilation sign�e par un t�moin si pr�sent dans la vie politique du
pays � travers ses textes immortels. A 68 ans, Boubakeur Hamidechi ou
�Bob� comme pr�f�rent l�appeler ses amis, totalise 45 ann�es de
journalisme. La moiti� de cette carri�re pass�e sous le r�gime de la
pens�e unique et son corollaire le confort de la langue de bois, notre
chroniqueur l�avait entam�e dans la rubrique culturelle d� An-Nasr o� il
avait � c�toyer Malek Haddad. Et apr�s un passage dans les r�dactions d�
El Moudjahid et l�APS, il int�gre le c�l�bre hebdomadaire sportif El-Hadef
o� il y passera de longues ann�es. A l�ouverture, il fonde en
collaboration avec d�autres confr�res Les Nouvelles de l�Est. Apr�s la
cessation de parution en 1992 de cet hebdomadaire, il rejoint El Watanet
y restera 5 ann�es. Il continue, � nos jours, d�exprimer son talent �
travers l�espace que r�serve Le Soir d�Alg�rie � sa �Lettre de
province�. �Gare � celui qui tombe entre ses griffes. Ministres, hauts
responsables militaires et civils, le Premier ministre et �galement ceux
qui se trouvent dans les cimes de la hi�rarchie du pouvoir ont �
redouter ses farouches caudines. Tant pis pour eux et tant mieux pour la
probit� et la morale�, ose-t-on paraphraser l�auteur de la pr�face. Les
�tudiants en journalisme trouvent, par contre, le mod�le du plus
difficile des proc�d�s de presse. A lire et � relire�
Lyas Hallas
|