Actualit�s : DES VOIX R�CLAMENT SA MISE AU MUS�E
FLN, un patrimoine squatt� ?


Faut-il mettre le FLN au mus�e pour qu�il ne soit plus un instrument au service d�ambitions politiques ? Les Alg�riens, jaloux et fiers de leur lutte de lib�ration nationale, posent aujourd�hui la question. De mani�re accrue, comme pour revivifier la sentence d�un de ses fondateurs, feu Mohamed Boudiaf qui, de retour au pays en 1992, ass�na que le FLN devait �tre remis au mus�e.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Rappel� alors par le devoir patriotique pour �viter que le pays ne d�rive vers l�obscurantisme islamiste, feu Mohamed Boudiaf avait os� affirmer ce dont beaucoup d�Alg�riens devaient r�ver : voir le FLN redevenir leur h�ritage commun. Devenu � l�ind�pendance nationale parti unique, apr�s avoir �t� un front rassembleur durant les ann�es de lutte arm�e et politique contre le colonialisme fran�ais, le FLN a symbolis�, depuis, la r�volution confisqu�e. Parti-Etat, il �touffa la moindre vell�it� d��mancipation d�mocratique, mit des verrous � toute expression libre et destina bien des voix discordantes � l�exil. Il confisqua le r�ve du mieux-�tre social promis par les r�dacteurs de l�appel du 1er Novembre auquel il substitua la hogra. Instrument de pouvoir, le FLN s�est d�tourn� des id�aux du 1er Novembre. D�s lors qu�il rompit avec le serment des martyrs, il ne pouvait que nourrir le ressentiment populaire � son �gard. Un ressentiment si exacerb� qu�il �ructa de soul�vement populaire en 1988 et du Printemps amazigh huit ann�es auparavant. En indiquant le lieu o� devait se retrouver le FLN, le mus�e, en somme, feu Boudiaf n�agissait pas par un sentiment de revanche, lui qui s�est trouv� forc� � vivre et subir l�exil mais par un d�sir de restituer aux Alg�riens leur patrimoine spoli�. Ayant �t� lui-m�me membre fondateur du parti, feu Boudiaf ne pouvait �tre tax� d�ennemi de la r�volution. Aussi l�id�e qu�il formula ne lui a pas valu de quolibets, du moins pas ouvertement. Il faut dire aussi qu�� l��poque, le FLN avait c�d� le passage � son fils adoptif, � savoir le FIS dissous. Une trag�die plus tard, la m�me id�e pr�conis�e par le pr�sident du HCE assassin� est remise au go�t du jour. Le secr�taire g�n�ral de l�Organisation nationale des moudjahidine sera la seconde personnalit� apr�s Boudiaf � soutenir la soustraction du FLN � l��chiquier partisan national et le restituer au peuple. L�, le FLN, auquel une telle id�e insupportait, n�a pas eu peine � r�agir. Comme toujours, il se d�clara victime de n�ocolonialistes revanchards. Ce qui ne dissuada pas, loin s�en faut, d�autres entreprises s�inscrivant dans le m�me registre. Des parlementaires d�pos�rent, il y a peu, un projet de loi amendant la loi sur le chahid dans le sens d�ajouter le FLN comme patrimoine national. Ce qui, s�il advenait, soustrairait le parti � la joute et � l�exploitation partisane. L� aussi, le parti de Belkhadem a entrepris de d�noncer une campagne instruite par les nostalgiques de l�Alg�rie fran�aise. Sans trop convaincre, cependant. Car, le FLN, 57 ans apr�s le d�clenchement de la guerre de Lib�ration, a dilapid� la forte symbolique de ce que devait �tre un patrimoine national.
S. A. I.

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