Culture : LE COUP DE BILL�ART DU SOIR
Mecs et �meufs� kif-kif dans le hip-hop


Par Kader Bakou
�C�est tr�s gentil que vous acceptez les femmes parmi vous !� C�est la rappeuse fran�aise Dounia qui a fait ce compliment au public lors du Festival m�diterran�en de hiphop en 1999 au Th��tre de verdure d�Alger. Cette �sortie� de Dounia semble confirmer les accusations de �misogynie � qui collent au rap et � la culture hip-hop en g�n�ral. A l��poque � Alger, il y avait deux groupes f�minins de rap : Les Messag�res et les Moon Light Girls (MLG).
Les quatre filles de MLG, d�ailleurs, avaient particip� � ce premier Festival m�diterran�en de hip-hop et qui n�avait pas eu de suite apr�s l�assassinat, d�but 2000, du producteur et m�c�ne Cherif Aflah, un des organisateur de la manifestation. D�autres groupes alg�riens de rap avaient des �meufs� choristes, notamment MBS (le Micro Brise le Silence) avec Mona puis Hadjira. Donc, en Alg�rie, les filles n�avaient pas de probl�mes (ou avaient les m�mes probl�mes que les mecs). Mais en Occident, cette fameuse �misogynie� existe-t-elle vraiment ? Le rap est n� au d�but des ann�es 1970 dans les ghettos noirs de New York avant de se r�pandre dans le monde entier. Ce genre musical, n� dans la rue, est porteur d�un message social et politique revendicatif. Il est d�abord investi par les hommes qui restent jusqu'� aujourd�hui largement majoritaires. Le rap comme beaucoup d�autres genres �underground� a �t� r�cup�r� par les m�dias et les producteurs qui ont favoris� un rap superficiel et �soft� qui ne d�range pas les nantis de ce monde. L'image des femmes dans le paysage du rap est de mani�re g�n�rale peu flatteuse avec ces clips o� elles sont souvent mont�es en tenue l�g�re (sois belle, sexy et dis des b�tises !). Ceci est flagrant dans le hip-hop mainstream o� les clips passant sur MTV (et consorts) jouent avec des imageries sexistes type �salopes qui lavent des voitures�. En revanche, les paroles de rap underground (le vrai rap) �voquent les �s�urs� et leur condition sp�cifique (violences conjugales, maternit�, parloirs, etc.) Cette conception de la solidarit� est toujours exclue du hip-hop pl�biscit� par les grands m�dias, bien qu'on la retrouve, par exemple, chez LIM et les rappeuses qu'il a pu produire, notamment dans l'album Rap O F�mininou dans l'album solo de Mik'ya, Verda. Le rappeur fran�ais Booba, de son c�t�, essaye, gr�ce � son label, de lancer la rappeuse Shy Skywalker. La plupart des m�dias continuent � diviser pour que les nantis de ce monde continuent � r�gner.
K. B.
bakoukader@yahoo.fr

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