Monde : CRISE DE LA DETTE
La BCE, sur la ligne allemande, ne veut pas faire plus


La Banque centrale europ�enne (BCE) a r�affirm� hier qu�elle ne se porterait pas davantage au secours de la zone euro qu�elle ne le fait d�j�, malgr� les pressions exerc�es notamment par la France, pour des questions de mandat et de cr�dibilit�, adoptant la m�me ligne que Berlin.
L�objectif, unique, fix� � la BCE lors de sa cr�ation est de maintenir la stabilit� des prix, a rappel� son pr�sident Mario Draghi au cours d�une conf�rence financi�re � Francfort (ouest). Ce qu�elle fait par l�interm�diaire de la fixation de taux d�int�r�t qui servent de barom�tre au cr�dit en zone euro. �Notre cr�dibilit� implique le succ�s de notre politique mon�taire consistant � ancrer les perspectives d�inflation � moyen et long terme�, a-t-il d�clar�. �C�est la contribution majeure que nous pouvons apporter pour soutenir la croissance, la cr�ation d�emplois et la stabilit� financi�re. Et nous apportons cette contribution en toute ind�pendance �, a-t-il poursuivi. Pour assurer la stabilit� financi�re, la BCE intervient toutefois d�j� en fournissant des liquidit�s aux banques de la zone euro pour un montant illimit� et � taux fixe. Elle rach�te aussi de la dette publique sur le march� secondaire, dans une tentative de limiter l�envol�e des taux d�emprunt des pays en difficult� pour des montants toutefois restreints et de mani�re temporaire, prend-elle garde � rappeler r�guli�rement. Mais alors que la France notamment, qui fait face � une pression accrue des march�s, et nombre d��conomistes sont revenus � la charge cette semaine pour r�clamer que la BCE l�che davantage les vannes, M. Draghi a renvoy� les gouvernements � leurs responsabilit�s. �Les politiques �conomiques nationales sont responsables de la restauration et du maintien de la stabilit� financi�re�, a-t-il d�clar�. Cette position est largement d�fendue par la Banque centrale allemande, la Bundesbank, qui a montr�, en outre, � plusieurs reprises son opposition au programme de rachat d�obligations d�Etat. Son pr�sident, Jens Weidmann, a estim� hier au cours de la m�me conf�rence que la BCE ne devait pas outrepasser son mandat. �Le manque de r�ussite pour circonscrire la crise ne justifie pas d�outrepasser le mandat de la Banque centrale et de la rendre responsable de la r�solution de la crise�, a-t-il d�clar�. �Un engagement clair� � respecter le premier mandat de la BCE, la stabilit� des prix, �est un �l�ment indispensable pour un avenir prosp�re de l�euro�, a-t-il insist�. �Je suis convaincu que la crise de confiance actuelle ne peut pas �tre surmont�e si la confiance dans le cadre l�gal et �conomique est perdue�, a-t-il d�clar�, rappelant son opposition cat�gorique � �toute forme de financement mon�taire de la dette publique�. De son c�t�, le ministre allemand des Finances Wolfgang Sch�uble a jug� lors de la m�me r�union que si la BCE se mettait � financer la dette des Etats, cela donnerait � la zone euro �quelques mois de r�pit� mais en d�finitive, �les march�s ne consid�reraient plus l�euro comme une monnaie stable�. Pour limiter ses rachats d�obligations publiques, la BCE se serait m�me dot�e d�un plafond secret, fix� pour le moment � 20 milliards d�euros, selon le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitungparu hier. Toutes les deux semaines, le conseil des gouverneurs de l�institution fixerait un montant maximal, poursuit le journal qui ne cite pas ses sources mais selon lequel cette pratique serait en vigueur depuis le lancement des rachats en mai 2010. Interrog� par l�AFP sur l�existence d�un tel plafond, M. Weidmann s�est refus� � tout commentaire. D�but ao�t, la BCE avait d�bours� 22 milliards d�euros en une seule semaine � cet effet, mais ces derni�res semaines, ses achats tournent autour de 4 � 5 milliards d�euros. Au total, la BCE a rachet� pour l�instant 187 milliards de dette publique.

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