Monde : TUNISIE
Premi�re s�ance solennelle de l'Assembl�e constituante �lue


L'Assembl�e constituante �lue le 23 octobre lors des premi�res �lections libres en Tunisie a solennellement ouvert hier ses travaux, dix mois apr�s la fuite de l'ancien pr�sident Zine El Abidine Ben Ali. Les 217 d�put�s, o� les islamistes d'Ennahda sont les plus nombreux avec 89 �lus, devaient �lire dans l'apr�s-midi le chef du parti Ettakatol Mustapha Ben Jaafar, 71 ans, exopposant � Ben Ali, comme pr�sident de l'Assembl�e constituante, conform�ment � un accord de partage du pouvoir entre les principaux partis.
�Je d�clare ouverte la premi�re s�ance de l'Assembl�e constituante�, a d�clar� l'�lu le plus �g� de la Constituante, Tahar Hamila, pr�sident de la s�ance, devant l'Assembl�e r�unie au palais du Bardo, si�ge de l'ancien Parlement � Tunis. Les d�put�s ont alors chant� l'hymne national tunisien sous la coupole du palais du Bardo. Lustre de cristal, armoiries de la R�publique tunisienne et Coran sur lequel pr�ter serment : tout le d�corum �tait en place pour cette r�union historique. Ils ont ensuite r�cit� la Fatiha, en hommage aux �martyrs� de la r�volution tunisienne. �En ce moment historique, nous posons la premi�re pierre de la deuxi�me R�publique pour un Etat de libert�, de justice et de dignit�, qui sera appel� � r�aliser les objectifs de la r�volution�, a d�clar� M. Hamila. L'Assembl�e doit valider dans les prochains jours l'accord de partage du pouvoir conclu entre les vainqueurs des �lections, Ennahda, et ses deux partenaires de gauche le Congr�s pour la R�publique (CPR) et Ettakatol, qui se sont partag� les postes-cl�s au sommet de l'Etat. Moncef Marzouki, dirigeant du CPR, devrait acc�der � 66 ans � la pr�sidence du pays, et Hamadi Jebali, 62 ans, du parti islamiste Ennahda, prendra la t�te du gouvernement. Le chef du parti islamiste Ennahda, Rached Ghannouchi, a exprim� son �immense bonheur� de voir se mettre en place une �premi�re Assembl�e constituante �lue d�mocratiquement (...) je rends gr�ce � Dieu, aux martyrs et bless�s et � tous ceux qui ont lutt� pour que nous vivions ce jour historique. Pour ce jour, des g�n�rations enti�res ont donn� leur vie�, a-t-il d�clar� � l'AFP. Selon lui, le prochain gouvernement aura pour t�ches urgentes de s'occuper des familles des martyrs de la r�volution et de s'attaquer au fl�au du ch�mage �, principale cause du soul�vement de d�cembre-janvier. Le pr�sident tunisien par int�rim Fouad Mebazaa, qui a dirig� la Tunisie depuis la chute de Ben Ali le 14 janvier, devait prononcer dans l'apr�s-midi une allocution et les d�put�s �lire le pr�sident de la Constituante et de ses deux vice-pr�sidents. Ces derniers, les deux plus jeunes �lus, �g�s de 23 ans, Rabia Najlaoui, une dipl�m�e, et Tarek Bouaziz, directeur d'�cole, sont tous deux membres de la P�tition populaire. Cette formation ind�pendante, qui a cr�� la surprise aux �lections en raflant 26 si�ges, est dirig�e par un fantasque homme d'affaires tunisien bas� � Londres. Avant l'ouverture de la s�ance, quelques centaines de personnes ont manifest� devant le palais du Bardo pour rappeler aux d�put�s que la soci�t� civile �les a � l'oeil�, selon la formule d'un manifestant. Femmes d�mocrates, familles des �martyrs� de la r�volution, repr�sentants de la soci�t� civile brandissaient des pancartes sur lesquelles on pouvait lire : �Ne touchez pas au Code du statut personnel � (de la femme), �non � l'extr�misme�, �n'oubliez pas les martyrs�. La d�put�e islamiste Souad Abderrahim, qui avait violemment critiqu� les m�res c�libataires, a �t� prise � partie � son arriv�e au palais par des manifestants qui lui ont cri� : �D�gage!� L'Assembl�e constituante, outre la formation du nouvel ex�cutif, aura pour principale mission de r�diger une nouvelle Constitution et de l�gif�rer jusqu'aux prochaines �lections g�n�rales, en principe dans un an. Face � la majorit� Ennahda-CPR-Ettakatol, les autres partis de gauche PDP (Parti d�mocrate progressiste, 16 si�ges) et PDM (P�le d�mocratique moderniste, 5 si�ges) se rangeront dans l'opposition. Les autres forces repr�sent�es sont l'Initiative de Kamel Morjane, un ex-ministre de Ben Ali (5 si�ges), Afek Tounes (lib�raux, 4 si�ges), le PCOT (communistes, 3 si�ges). Les seize derniers si�ges sont r�partis entre petits partis et ind�pendants.

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