Monde : �GYPTE
Encore des zones d'ombre sur un retour � un pouvoir civil


Les annonces de l'arm�e �gyptienne sur une remise du pouvoir aux civils comportent beaucoup de zones d'ombre, et l'id�e de recourir � un r�f�rendum pourrait lui permettre de s'appuyer sur la �majorit� silencieuse� contre les manifestants de Tahrir, estiment des analystes.
Le chef du Conseil militaire, le mar�chal Hussein Tantaoui, a annonc� mardi la tenue d'une �lection pr�sidentielle mi-2012, une �tape qui doit marquer l'abandon par l'arm�e du pouvoir ex�cutif, face aux dizaines de milliers de manifestants protestant place Tahrir au Caire contre le pouvoir militaire. Cette d�claration vise � r�futer les craintes de ceux qui, en l'absence d'un �ch�ancier pr�cis, redoutaient de voir l'arm�e reporter � fin 2012 ou m�me 2013 cette �lection d�cisive. Le mar�chal, chef d'Etat de fait depuis la chute du r�gime de Hosni Moubarak en f�vrier, a �galement confirm� la tenue comme pr�vu � partir de lundi d'�lections l�gislatives, et �voqu� un transfert �imm�diat� du pouvoir aux civils si un �ventuel r�f�rendum en d�cidait ainsi. Mais pour Hassan Nafaa, politologue et �ditorialiste, ces annonces sont ��quivoques� et l'arm�e �doit encore convaincre que le transfert de pouvoir se fera dans des conditions acceptables�. En l'absence d'une nouvelle Constitution, la question centrale des pouvoirs du futur chef de l'Etat reste enti�re, avec le risque de voir ses pr�rogatives limit�es au profit de l'arm�e. Un r�cent projet de principes constitutionnels pr�voyant que le budget de la D�fense ne soit pas soumis au contr�le parlementaire, et donnant le dernier mot aux militaires sur toute l�gislation les concernant, a relanc� les craintes de voir l'arm�e garder des privil�ges, m�me apr�s son d�part du pouvoir. La proposition d'un �ventuel r�f�rendum pour trancher la question du transfert du pouvoir pourrait se retourner contre les manifestants de Tahrir qui r�clament le d�part rapide des militaires, dans un pays o� l'arm�e reste dans son ensemble populaire, m�me si ses chefs sont contest�s, selon des analystes. �Il est difficile de dire si Tahrir est repr�sentatif de l'ensemble du pays. Il y a beaucoup de monde sur la place, mais � l'�vidence, il y a encore plus de gens qui ne manifestent pas�, rel�ve Issandr el- Amrani, commentateur politique et responsable du blog The Arabist. Toutefois, le dilemme auquel font face les militaires reste le m�me que pendant la r�volte qui a emport� M. Moubarak, souligne-til. �D�j� � l'�poque, la majorit� silencieuse ne rejoignait pas les manifestants, et �tait peut-�tre m�me contre eux, mais en fin de compte, c'est Tahrir qui a d�cid� des �v�nements�, affirme-t-il. �Le Conseil militaire fait face aujourd'hui au m�me probl�me que Moubarak : il ne peut pas �craser Tahrir, pour des raisons int�rieures et internationales, parce que ce serait un bain de sang�, ajoute-t-il. Le maintien du calendrier des l�gislatives, qui doivent se d�rouler sur plusieurs mois, pourrait ne pas clarifier la situation. �Il n'est pas n�cessaire d'avoir des �lections l�gislatives maintenant alors que l'environnement n'est pas favorable et qu'il n'y a pas de s�curit�, estime M. Nafaa. Le maintien du calendrier des l�gislatives est l'une des principales exigences de l'influent mouvement des Fr�res musulmans, la force politique la mieux organis�e du pays, qui estime �tre en position de force pour ce scrutin. De nombreuses formations la�ques lib�rales et de gauche r�clament en revanche une r�vision de l'ensemble du processus politique, avec une �lection pr�sidentielle avant des l�gislatives, et l'instauration au plus vite d'un gouvernement civil de �salut national �.

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