Culture : VENTE-DÉDICACE DU LIVRE DE KARIM YOUNES À SKIKDA
Succès littéraire et public


Karim Younes a été invité par l’UGTA à Skikda pour la promotion de son dernier livre De la Numidie à l’Algérie, grandeurs et ruptures. La vente-dédicace s’est déroulée samedi à la salle Aissat- Idir.
Une foule nombreuse s’est fait un honneur de faire la queue pour bénéficier de l’autographe de l’ex-président de l’APN entre 2002 et 2004, après avoir acquis le livre pour 1 000 DA. «Au moins, cette fois-ci, on fait la queue pour une bonne raison, pas pour la paie et le sachet de lait comme c’est souvent le cas», dira l’un des militants du FLN. Nous avons aussi relevé la présence du président de l’APW de Skikda. L’absence de débat après l’intervention de Karim Younes a laissé un goût d’amertume aux fans des questions-réponses. D’emblée, le ton est donné : «Certains disent que j’ai quitté la politique. Non, je ne l’ai pas quittée, je suis toujours militant. En revanche, oui, j’ai quitté les postes de responsabilité. » Ensuite, le conférencier s’est posé quelques questions. Parmi elles, celles se rapportant au pourquoi, à l’opportunité et au fait d’avoir choisi comme thème d’écriture de ce livre. Il répondra : «Pourquoi ne l’écrirais- je pas ? Pourquoi pas maintenant et pas avant ? Ou peut-être après ?» Le président démissionnaire de l’Assemblée populaire nationale abordera son parcours littéraire. L’expérience dans l’écriture a eu un prologue infructueux : en 1972, ses deux livres écrits pour le compte de la Sned n’ont jamais été publiés. Ensuite une pièce théâtrale dans laquelle il a interprété le rôle principal. «J’aime jouer le rôle principal.» Enfin, la publication d’une nouvelle, dont il ne donnera pas le titre, à l’actif de l’Office des publications universitaires. Karim Younes donnera ensuite, en deux mots, le genre de son livre. «Ce n’est ni un récit autobiographie ni mes mémoires.» Pour l’écrivain, le livre traite de l’histoire de l’Algérie des temps immémoriaux jusqu’à 2011. «C’est le seul livre qui aborde l’histoire du début à nos jours», dira-t-il au cours de son intervention. «A part celui de Gilbert Meynier, L’Algérie des origines, de la préhistoire à l’avènement de l’islam, que j’ai pris le soin de souligner dans mon livre, qui, lui, n’aborde pas la période de l’indépendance à nos jours. En plus, votre serviteur fut un témoin-clé et un acteur de la scène politique», rectifiera-t-il lors de notre brève discussion à l’issue de la dédicace. L’essentiel est que, selon Karim Younes, l’Algérie demeure au centre des débats, sa politique, son histoire, son identité, ses enjeux…. Les jeunes, un potentiel électoral en force, ne sont pas en reste, il leur adresse, d’ailleurs, ce message : «Aux jeunes, je conseille de ne pas oublier les grands hommes qui ont combattu pour ce pays. Je citerai Massinissa, Jugurtha, l’Emir Abdelkader… Mais aussi, nos ennemis, Massu, Bigeard, Aussaresses… Nous ne devrons jamais les oublier.» Propos «appétissants», car à leur issue, il abordera la thématique de l’excuse officielle de la France à l’égard de l’Algérie pour les crimes coloniaux. Dans la foulée, il ne cédera pas à la tentation de diaboliser l’étranger, «il faut savoir que l’Occident ne nous veut pas du bien». Dans les moments où il parle de son livre, Karim Younes met en relief l’apport des Arabes dans le développement des sciences et de l’architecture. Il signalera aussi le rôle prépondérant joué par les zaouias durant la colonisation, qui a permis l’apprentissage du Coran donc la sauvegarde de notre identité. L’orateur conclura par deux questions, dont il nous recommande d’y répondre nous-mêmes : a-t-on tiré les leçons du passé ? Et que nous prépare l’avenir ?
Zaid Zoheir



Source de cet article :
http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/11/29/article.php?sid=126506&cid=16