Monde : OUVERTURE � BRUXELLES DU SOMMET DES CHEFS D��TAT ET DE GOUVERNEMENT DE L�UNION EUROP�ENNE
Les agences de notation h�tent le sacre, en Belgique, de Di Rupo 1er et somment l�Europe de tripatouiller les trait�s


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
La Belgique, si�ge des institutions europ�ennes et de l�Otan, ne pouvait pas se permettre d�abriter le sommet, ce sommet de tous les dangers, par un gouvernement en affaires courantes. Les Belges, rois du compromis, ont donc intronis� Elio Di Rupo. Demain donc, s�ouvre le sommet.
Le patron des socialistes francophones, wallon, fils d�immigr�s italiens, a donc, apr�s un an et demi de tractations, trouv� la formule pour bricoler un ex�cutif. L��quipe Di Rupo, Papillon, regroupe les socialistes, les chr�tiens-d�mocrates et les lib�raux tant du Nord (n�erlandophone) que du Sud (francophone). Pour autant, le royaume de Belgique, qui doit une fi�re chandelle � Albert II, le roi, pour sa sagesse et son sens de la raison d�Etat, et � Elio, appel�, ici, Di Rupo 1er parce qu�il a compos� une �quipe dans un pays �clat�, profond�ment divis�, tourment� par les tensions communautaires et de surcro�t d�grad� d�une note par les agences de notation qui l�ont install� en attente n�gative. Demain donc, c�est une Belgique sauv�e in extremis par le compromis mais malade qui accueillera les d�cideurs de l�Union europ�enne. Manque de chance, � la veille du conclave, les agences, ces emp�cheuses de mentir en rond, ont menac� de d�grader l�ensemble des pays qui ont l�euro en commun. Y compris, l�Allemagne, la Grande Allemagne, la vertueuse Allemagne, le bon �l�ve, le b�cheur, l�exemple � suivre, l�as de l'orthodoxie financi�re, des r�ductions des d�ficits et des �quilibres mon�taires, Berlin qui sait ce que euro veut dire. Le coup est d�autant plus dur � supporter par les Germains que la plupart d�entre eux (60% selon un dernier sondage) estiment, � juste raison, d�ailleurs, que si leur pays a perdu de son cr�dit � au sens propre comme au sens imag� � c�est � cause de son attelage avec Bruxelles. Angela Merkel, chanceli�re dame de fer, a donc inform� son coll�gue fran�ais que lors de la messe de demain, seule une d�cision de r�vision des trait�s europ�ens, permettant de ch�tier les cancres, peut apaiser la col�re des Allemands, des march�s et des agences de notation. N. Sarkozy, pris � la gorge, n�a pas le choix. La France, son pays, menac� de d�gringoler non pas d�un mais de deux rangs par Standart and Poors et � la veille d�une �lection cruciale pour lui et pour son camp, tente, tant bien que mal, de passer les oukazes allemands pour des accords entre les deux pays, un consentement mutuel du couple moteur de la construction europ�enne, l��nigmatique couple franco-allemand. S�ouvre, demain, � Bruxelles un curieux sommet. Quinze des pays de la zone euro menac�s de r�trogradation, seules Chypre et la Gr�ce ne sont pas cit�es parce que cliniquement mortes, ne pr�sentent aucun int�r�t � �tre not�s. Ils sont, d�un mot, hors syst�me, endett�s jusqu�au cou et, tout le monde le sait, incapables de rembourser le moindre euro � qui que ce soit. Les autres, d�sargent�s, d�munis et impatients de rejoindre la zone euro (l�UE compte 27 pays dont seulement 17 sont en zone euro) alors que personne ne veut les y accueillir et un troisi�me groupe de pays, certes, en Euroland, mais n�ayant pas droit � la parole parce que englu�s dans la crise et confondus formellement de triche (Gr�ce, Chypre, Portugal), de gestion hasardeuse (Espagne, Irlande) ou de n�gligences graves (Italie). Le noyau fondateur de l�Europe (Allemagne, France, Italie plus le Benelux - Belgique, Pays-Bas et Luxembourg-) sera, c�est certain, le premier cercle autour duquel travaillera l�Allemagne pour sauver l�euro. A des conditions dures, drastiques. Est-ce, sera-ce possible de l�endosser par la France et, surtout, par l�Italie ? Pas s�r. L�Euro entre dans la tourmente.
A. M.

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