Culture : CIN�MA ENGAG�
Expliquer le monde pour �veiller les consciences


D�fense des causes justes, d�nonciation des injustices sociales ou encore sensibilisation de l'opinion publique aux questions d'int�r�t g�n�ral, autant de r�les qu'assume, sans complexe, depuis son apparition dans les ann�es 1960, le cin�ma engag�, un genre cin�matographique qui garde encore aujourd'hui �toute sa place�, s'accordent � dire des r�alisateurs pr�sents aux Journ�es du film engag� d'Alger qui ont pris fin lundi soir.
D�monter certains m�canismes socio-politiques, diss�quer l'id�ologie qui sous-tend les grandes orientations �conomiques, les exposer et les expliquer au grand public pour qu'il puisse comprendre et se faire une opinion, c'est l'ambition que partagent des cin�astes et documentaristes sp�cialis�s dans le film et qui refusent de r�duire le public � une masse de simples spectateurs. Pour eux, le terme �engag� ne se limite par seulement au sens politique ��troit�, mais englobe aussi la d�fense des id�es, des droits de l'enfant et de la femme, de l'environnement, en un mot toutes les questions li�es au combat pour le bien-�tre du genre humain. Cette pr�cision est revenue souvent lors des d�bats ayant suivi les projections des films � la Cin�math�que d'Alger depuis l'ouverture de ces journ�es, mardi pass�. Relater les �v�nements (historiques ou actuels) tels qu'ils sont, les mettre en perspective, faire t�moigner des experts et des sp�cialistes (�conomistes, militants des droits de l'homme, historiens, sociologues, etc.) et donner la parole aux personnes de diff�rentes classes sociales �rev�t une grande importance pour l'�veil des consciences�, dans un contexte particulier o� le monde vit des mutations profondes et o� l'humanit� a plus que jamais besoin de sens, expliquent-ils. Revenant sur son film documentaire L'Alg�rie, de Gaulle et la bombe, consacr� aux cons�quences des essais nucl�aires fran�ais dans le Sahara alg�rien sur l'environnement et la sant� de l'homme, Larbi Benchiha a confirm� cette tendance, expliquant que le but vis� � travers � travers ses films �tait de mettre en lumi�re des �dysfonctionnements politiques, historiques ou sociaux� afin de ne pas les banaliser. Revenant sur le cin�ma engag�, le r�alisateur a soulign� qu'il s'agissait d��une d�marche artistique qui s'impose d'elle-m�me car jouant un r�le non n�gligeable dans la r�v�lation et l'explication � l'opinion publique des ressorts de l'exclusion sociale, l'in�galit� des sexes, en remontant � leurs origines�. Phillipe Diaz, r�alisateur de La fin de la pauvret� ?, un documentaire qui met au jour la relation entre colonialisme, capitalisme et pauvret�, affirme, pour sa part, que �dire aux gens ce qui se passe est tr�s important�, estimant que cette t�che rel�ve des missions du film engag�, en tant qu'art � part enti�re dans la cit�. �Mon probl�me, c'est de dire aux gens ce qui se passe dans le monde et dans leurs soci�t�s, puisque le cin�ma traditionnel ou le cin�ma commercial n'aborde pas ces sujets�, a dit le r�alisateur qui se veut t�moin de son temps. Selon lui, ce genre cin�matographique rejoint la presse politique et la chanson engag�e pour faire contre-poids aux m�dias et aux distributeurs, mus, dans l'ensemble, par le seul souci du gain. Rappelant � celui qui veut l'entendre que le film engag� est pratiqu� par les seuls cin�astes et producteurs ind�pendants �qui croient et se battent pour ce qu'ils font�, Phillipe Diaz s'inqui�te de ce que le cin�ma engag� ait �beaucoup diminu� � compar� aux ann�es 1960-70, faute de moyens financiers. Des films franco-alg�riens, suisses, belges, am�ricains et palestiniens ont �t� � l'affiche tout au long des journ�es du film engag� � raison de trois projections par jour. Des rencontres avec les r�alisateurs ainsi que des d�bats �taient au menu de ces journ�es. Un regard particulier a �t� accord� � la Palestine � travers deux focus sur le cin�ma palestinien au f�minin avec une dizaine de courts m�trages r�alis�s par des Palestiniennes abordant le quotidien d'une population sous occupation.



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http://www.lesoirdalgerie.com/articles/2011/12/07/article.php?sid=126904&cid=16