
Culture : LE COUP DE BILL’ART DU SOIR D’Alger à la Nouvelle-Orléans, le fabuleux destin d’Eléonore Leblanc
Par Kader Bakou
L’Emir Abdelkader et Berlioz avaient assisté à un concert parisien
de l’ensemble féminin les Tourterelles. C’est ce que nous apprend la
«conteuse» Muriel Bloch lors du roman musical Le souffle des marquises
présenté dernièrement au Centre culturel français d’Alger. Bloch, en
vérité, raconte plusieurs histoires dans une seule. La première est
celle d’Eléonore, Leblanc une Lilloise qui veut devenir musicienne
malgré l’opposition de ses parents (nous sommes au XIXe siècle). Pour la
faire changer d’avis, son père l'envoie vivre à Paris chez sa tante
blanchisseuse. Là, commence l’histoire du saxophone et de son génial
créateur Adolphe Sax et de son frère, fondateur, lui, du premier
ensemble féminin d’instruments à vent (cuivres), portant ce joli nom :
les Tourterelles. Après avoir remporté un prix à Alger, les Tourterelles
seront interdits de «gazouiller» ou plutôt de «souffler» après leur
retour à Paris (retour du conservatisme en France). Quelques mois plus
tard, c’est l’insurrection de la commune de Paris (18 mars- 28 mai
1871), la première tentative d’instaurer une république socialiste dans
le monde, bien avant la révolution d’Octobre 1917 en Russie (les
communards sont les premiers communistes). Eléonore sans les
Tourterelles est triste. A l’Expo universelle de Paris, elle fait
connaissance avec Jim Mississippi, un sympathique musicien noir
américain venu avec son groupe de la Nouvelle- Orléans. Eléonore est
subjuguée par la musique des Américains. Elle ne sait pas encore qu’elle
a un nom : le jazz. Les voir ensemble à Paris, à l’époque, faisait jaser
les gens, mais Eléonore aime Jim et le jazz. La suite de la nouvelle
histoire se déroulera dans le Nouveau-Monde.
K. B.
bakoukader@yahoo.fr
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