Culture : La g�n�rale de la pi�ce H�bali pr�sent�e � S�tif

La g�n�rale de la pi�ce de th��tre intitul�e H�balia �t� pr�sent�e hier en d�but d�apr�s-midi � la maison de la culture Houari-Boumedi�ne de S�tif par la coop�rative th��trale Les compagnons de Nedjma. La pi�ce est une adaptation du po�me de Sma�l A�t Djaffer La complainte des mendiants arabes de La Casbah et la petite Yasmina tu�e par son p�re.
Le texte est d�Abdelatif Bounab, interpr�t� par Adel Khabcheche, mis en sc�ne par Salim Bensedira. La sc�nographie est r�alis�e par Mustapha Ghedjati et la musique et le bruitage par Nabil Mosli. La pi�ce de th��tre est construite autour du personnage de la petite fille Yasmina, assassin�e par son p�re. La faim et la mis�re se donnent rendez-vous � La Casbah, site class� monument historique et patrimoine universel et �galement quartier o� s'entassent jusqu'� nos jours des milliers d�habitants. La spoliation de la terre et son abandon provoquent l'exode rural massif et le ch�mage au sein de la ville � capitale Alger. Les affam�s de l'int�rieur fuient nombreux vers les villes o� ils sont r�duits � l'�tat de sans-abri, contraints de mendier pour survivre. Cet univers d�chir� va servir de cadre pour retracer les r�sultats et les cons�quences d'un syst�me politique, en l'occurrence le �r�gime colonial�, dont les pratiques poussent les masses � la r�volte. La pi�ce met en question l'ali�nation produite par un syst�me politique bas� sur l'exploitation sous toutes ses formes et implique comme corollaire imm�diat la d�possession et son r�sultat. Les principaux traits mettent en �uvre les facteurs psychologiques et moraux sp�cifiques de la condition de l'homme d�poss�d� de ses moyens de survie. Transform� en �tre d�shumanis� dont les sentiments nobles c�dent la place � d'autres plus sauvages et instinctifs. A la m�chancet�, la duret� et la s�v�rit� chez les pauvres, devenus plus instinct que raison, se m�lent les autres sentiments : jalousie, d�pit, aigreur. Des sentiments antisociaux qui s'ext�riorisent au travers de r�actions violentes, brutales. Une incompr�hensible hostilit� � l'�gard de toute la soci�t� et qui exacerbent l'animosit� au sein d'un m�me groupe social les dressant les uns contre les autres. La mis�re nous rend mauvais, laids et faibles. L'�tre se rend coupable de gestes incontr�l�s et haineux s'exprimant par impr�cations et affichant une rancune dont le cynisme para�t sans limite. La violence pouss�e � son paroxysme g�n�re des situations absurdes o� un p�re, dans un geste charg� symboliquement, est contraint de mettre fin aux jours de son unique fille. Le d�but de la r�volte. La pi�ce n'est pas uniquement une sorte de r�volte contre l'injustice, elle se veut �galement une mani�re de stigmatiser l'indiff�rence. La passivit� incroyable d'une soci�t� qui admet comme normales de pareilles d�gradations incrust�es dans le quotidien. La pi�ce inspir�e du po�me La complainte des mendiants arabes de La Casbah et la petite Yasmina tu�e par son p�re d�A�t Djaffer se veut un hommage pour le travail remarquable qu'il a r�alis� et qui malheureusement n'a pas connu l'audience qu'il m�rite. La fresque r�alis�e par A�t Djaffer montre le visage hideux des pratiques coloniales. Elle pousse � l'extr�me l'absurdit� d'un syst�me bas� sur l'injustice, l'intol�rance et la mise � l'�cart de tout un peuple dans son propre pays.
I. S.

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