Culture : MAHMOUD OULD SIDI SA�D (1873-1931)
Le ma�tre qui a introduit le aroubi � Blida


De son vrai nom Gueddoura Ben Sidi Sa�d Mahmoud, Mahmoud Ould Sidi Sa�d est n� � La Casbah d�Alger en 1873. Enfant, il est inscrit � l��cole coranique o� il apprend le saint Coran et le hadith. Mahmoud va aussi acqu�rir les rudiments de la langue arabe qui lui permettront plus tard d�interpr�ter adroitement les textes de la musique arabo-andalouse et ses d�riv�s.
Issu d�une lign�e d��rudits, ses a�euls ayant �t� pendant plus d�un si�cle les muftis et les cadis de la Grande Mosqu�e d�Alger, Mahmoud Ould Sidi Sa�d suivra les traces de ses anc�tres par la pr�servation de l�identit� nationale � travers la promotion de l�h�ritage musical alg�rien. Encourag� par ses parents parce que ce sont eux qui vont lui offrir un violon alors qu�il �tait �g� � peine de cinq ans, il sera admirablement fascin� par le son qu�offre cet instrument. Ainsi, Mahmoud va s�inscrire, � l�instar d�Abderrahmane Reguai dit cheikh Sa�di et Mohamed Bentefahi, chez le ma�tre Mohamed Ben Ali Sfindja (mort en 1908). Tr�s vite, le jeune Mahmoud apprendra quelques noubates andalouses et des bribes de chants haouzi et aroubi. Sa dext�rit� dans le jeu du violon ne passera pas inaper�ue dans le milieu artistique d�Alger et c�est Ma�lma Yemna Bent El Hadj El Mahdi qui aura le privil�ge de l�int�grer la premi�re dans son orchestre pour qu�il devienne son musicien attitr�. Toutefois, Mahmoud Ould Sidi Sa�d, alors �g� de 17 ans, contractera l�asthme. Son m�decin traitant lui interdira l�air marin et lui conseillera de s�en �loigner. Ses parents optent donc pour une ville quelque peu �loign�e du littoral et c�est Blida qui sera toute indiqu�e dans la mesure o� ils esp�rent une d�finitive gu�rison. Ils y ach�tent une belle demeure dans l�actuel quartier El-Djoun. Cette maison, implant�e dans une cit� fond�e par les Andalous au XVIe si�cle, va l�inspirer davantage quant � la pratique de la musique arabo-andalouse mais lui permettra aussi de recouvrer une excellente sant�. D�ailleurs, sa beaut� physique et la rougeur de son visage lui vaudront du coup le sobriquet de Qalb Eddela� (c�ur de past�que), un surnom qui lui sera coll� durant toute sa vie. Mahmoud Ould Sidi Sa�d va se sp�cialiser dans l�interpr�tation du genre musical �aroubi jusqu�� le faire aimer aux m�lomanes blid�ens, plut�t acquis � la musique arabo-andalouse. Avec son orchestre compos� de Hadj Medjbeur, Boualem Boutheldja dit Stama�ro et Khelil Bendjelloul entre autres, il animera pratiquement toutes les soir�es familiales � Blida et m�me � Alger. N�ayant pas son pareil dans le jeu du violon et gr�ce � sa belle voix, il sera d�cor� par l�Acad�mie des beaux-arts de l��poque qui lui d�cernera le prix d�excellence musical. Cependant, Mahmoud Ould Sidi Sa�d eut conscience de l�importance du patrimoine musical qu�il portait en lui car ch�rement acquis aupr�s de ses ma�tres Sfindja et Ma�lma Yemna Ben El Hadj El Mahdi. Il d�cidera, au milieu des ann�es 1920, de l�enregistrer sur les disques de l��poque puis de le transmettre aux autres g�n�rations. Son choix sera port� sur trois jeunes musiciens dont Hadj El Mahfoud Mahieddine qui pr�sentait d�j� de prodigieuses qualit�s vocales. Ainsi, il appela ce dernier � ses c�t�s et lui prodigua, sans rien laisser par devers lui, ses connaissances artistiques. Il lui l�guera m�me des textes rares dans le genre �aroubi et medih qui seront par la suite repris par Hadj El Mahfoud. En 1927, ce fut le couronnement. Mahmoud Ould Sidi Sa�d c�dera � son �l�ve sa meilleure kouitra, laquelle, dit-on, avait appartenu � Cheikh Abderrahmane Mnem�che, Sfindja puis Ma�lma Yemna. Mais l�inexorable Faucheuse aura raison de lui un 16 mars 1931. Mahmoud Ould Sidi Sa�d d�c�de � l��ge de 58 ans d�une crise cardiaque, laissant derri�re lui un art musical de haute facture et un jeu du violon sans pareil.
M. B.

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