Actualit�s : ALG�RIE FRANCE
Le s�curitaire au service des pr�sidentielles


Question � un copeck : qu�a emport� C. Gu�ant, ministre fran�ais de l�Int�rieur, dans ses valises (hormis les dattes) pour, qu�en contrepartie, il d�clare, lors de sa visite de sept heures dans notre pays, �(�) Je salue les nombreuses initiatives prises par le pr�sident Bouteflika qui vont dans le sens des pr�occupations qui se sont manifest�es dans la population(1)�. Y-a-t-il une relation entre sa visite et les enl�vements � r�p�tition(2) d�otages fran�ais (entre autres) dans la r�gion sah�lo-saharienne, par l�Aqmi ?
A priori, le �Cardinal� fait sa �tourn�e des popotes�, suite � une invitation de son homologue alg�rien, Daho Ould Kablia (DOK), ministre de l'Int�rieur et des Collectivit�s locales qu�il a, dit-il, �eu l�occasion de rencontrer au mois de mai � Paris, lors de la r�union du G-8, �largi � la lutte contre le trafic international de la drogue�(3). Il insistera sur la normalit� de l�agenda, qui comprend l'examen de �(�) nos organisations administratives de part et d'autre de la M�diterran�e (�) notre coop�ration dans le domaine de la Protection civile, la coop�ration d�centralis�e (�) les jumelages entre les villes fran�aises et alg�riennes�. Il ne d�voilera, qu�en bout de course, sa v�ritable mission en d�clarant qu��il est fondamental que nous continuions � coop�rer �troitement dans la lutte contre le terrorisme (�) nous ferons aussi le point des discussions en cours sur les questions migratoires� ! Enfin, �nos collaborateurs approfondiront les discussions� (essentiellement le patron de la DCRI(4). Le d�cor est donc plant�. La conf�rence de presse officielle sanctionnant cette rencontre n�a pas manqu� de couleurs, soulignant �la qualit� des relations bilat�rales et leur approfondissement �, dans un monde pris par �la mont�e des extr�mismes et du terrorisme dans la r�gion(5)�. Qu�attendait DOK du ministre fran�ais de l�Int�rieur ? Qu�il apporte la caution du pr�sident N. Sarkozy aux �r�formes politiques�, engag�es tambour battant dans notre pays, par des appareils et pour des appareils, en dehors de tout ancrage dans la soci�t� alg�rienne. C�est chose faite, sans l�art ni la mani�re, par un homme dont la carri�re rime plut�t avec des aptitudes de �poulet� qu�avec la subtilit� �diplomatique talleyrandienne �(6). Qu�il le rassure �galement sur le sort de notre communaut� �migr�e, pour se d�douaner vis-�-vis de l�opinion publique alg�rienne, sensible au traitement r�serv� � son �migration(7). En effet, en proie � un ostracisme et � une stigmatisation croissante, notre communaut� est devenue un v�ritable �enjeu �lectoral collat�ral �(8), pour les politiques de tous bords, � l�approche des pr�sidentielles. En outre, les binationaux(9) ont atteint, en France, �une masse critique� (et plus en 2017) permettant de faire basculer une �lection pr�sidentielle dans un camp ou dans un autre (avec un minimum d�un et demi � deux millions de voix) dans la mesure o�, en g�n�ral, un pr�sident fran�ais est �lu avec deux ou trois points de diff�rence, par rapport � son adversaire. Une mobilisation massive de cette �communaut� bigarr�e�(10) ne sera pas n�gligeable lors du scrutin de mai 2012 pour la droite en particulier, qui joue une partie tr�s serr�e, dans une ambiance de crise �conomique, sociale et d�incertitudes europ�ennes( 11). Notre pays a-t-il la capacit� de mobiliser cette communaut�(12) d�origine alg�rienne pour en faire un lobby(13) ? Rien ne permet, � l�heure actuelle, d�avancer une pareille possibilit�. Enfin, l�Alg�rie a vu na�tre une nouvelle forme d��migration clandestine(14) appel�e �harga�(15), qui inqui�te la France qui veut s�assurer que, non seulement notre pays verrouille ce flux migratoire(16) pour ses propres ressortissants, en prenant des mesures c�rcitives concr�tes mais �galement qu�elle lui serve de �bouclier� contre les flux migratoires venus d�Afrique subsaharienne(17). La recrudescence des activit�s terroristes dans la r�gion sah�lo-saharienne et le paroxysme actuellement atteint ne peuvent pas �tre s�par�s de la gestion unilat�rale du dossier libyen(18) et de ses cons�quences d�vastatrices. L�Otan, ayant planifi� et men� cette guerre, n�a pas oubli�, cette fois, de fixer ses sc�narios et ses conditions dans la paxamericana(19) pour la r�gion. Notre pays n�a �t� consult� sur ce dossier, ni sur la guerre ni sur la future paix, � quelque niveau que ce soit, alors qu�il est partie prenante, voire le �pays pivot de la r�gion�, comme se plaisent � d�clarer les strat�ges am�ricains (un discours moins virtuel est tenu aux Marocains)(20), en visite en Alg�rie, il n�y avait pas si longtemps(21). L�Alg�rie doit-elle, par cons�quent, supporter les d�g�ts collat�raux et mettre son potentiel de s�curit� et de d�fense au profit des int�r�ts des puissances de l�Otan ? La question m�rite plus qu�un d�tour. D�autant que le discours r�current sur le d�versement d�armes �sophistiqu�es� dans la r�gion, en particulier en Alg�rie, est surdimensionn� voire, par moments, ressemblant � un autre �cran de fum�e. Seuls comptaient pour l�Otan les cinq mille missiles sol-air (elle vient d�ailleurs de les �s�curiser �) qui repr�sentaient une menace r�elle pour les pays membres. Le reste des armes classiques en circulation est le dernier de leur souci, alors qu�il repr�sente, pour notre pays, un r�el danger ainsi que les personnes qui les portent(22). La France a toujours d�clar� que dans la r�gion sah�lo-saharienne, qu�elle consid�re comme sa profondeur strat�gique (depuis son empire colonial), elle entendait d�velopper une �politique autonome de s�curit� et de d�fense�(23), c�est-�-dire qu�elle ne prend en compte que ses propres int�r�ts objectifs en Afrique(24). La doctrine fran�aise pour le Sahel consid�re que cette r�gion est une source d�ins�curit� et de d�stabilisation puisque soumise � une pouss�e significative de l�islamisme radical, dans un espace s��tendant de l�Atlantique � la Corne de l�Afrique. En mati�re de lutte antiterroriste dans la r�gion, elle s�appuie sur des d�cisions individualistes (r�flexe colonial) et de politique int�rieure, contraire � une strat�gie collective, concert�e avec les pays concern�s et pour des objectifs communs partag�s. En effet, forte de son dispositif militaire en Afrique(25), la France consid�re ces Etats comme mineurs et �ne disposant pas de tous les attributs de la souverainet� ou les perdent progressivement�, se retrouvant incapables �d�assumer leurs fonctions r�galiennes sur le plan de la s�curit� du territoire et de la population�(26). En d�autres termes, les Etats sah�lo-sahariens, fragilis�s par les crises int�rieures, sont impuissants face aux trafiquants, aux mouvements de r�bellion et au terrorisme(27). Il faut ajouter � cela que les derniers d�veloppements relatifs au dispositif militaire contre les menaces dans la r�gion nous d�montrent de plus en plus clairement et chaque jour qui passe que la France a privil�gi�, entre autres, dans le domaine de la d�fense et de la s�curit� dans la r�gion sah�lo- saharienne de sous-traiter avec le Maroc(28). Cette alliance strat�gique fait de ce pays son fid�le alli� au Maghreb, pour d�fendre ses int�r�ts dans le Sahel, en contrepartie d�un soutien militaire multiforme( 29). Cette alliance couvre, entre autres, le dossier du Sahara occidental(30) et permet de le r�introduire, dans la g�opolitique de la r�gion, non plus comme un probl�me de d�colonisation g�r� par l�ONU mais comme une �r�gion grise� qui, dot�e d�un micro- Etat(31), risque de basculer dans le camp terroriste (avec l�Aqmi), si elle venait � sortir du contr�le de la �souverainet� marocaine�. Enfin, la France a scell� un accord de retour � l�Otan, apr�s sa sortie d�cid�e par le g�n�ral de Gaule, d�but des ann�es 60, mutualisant ainsi ses moyens militaires, en particulier avec le Royaume-Uni (la campagne militaire libyenne est un exemple explicite). De leur c�t�, les forces arm�es alg�riennes participent � un certain nombre d�op�rations et man�uvres conjointes avec les forces de l�Otan(32), stationn�es en M�diterran�e (y compris fran�aises), qui ont pour objectif d'accro�tre l�inter-op�rationnalit� entre les diff�rentes forces. En outre, elle entretient un tr�s large partenariat multiforme de d�fense et de s�curit� avec la Russie qui �coop�re avec l�Alg�rie au niveau bilat�ral, multilat�ral et dans le cadre du Forum antiterroriste, cr�� en septembre dernier � New York(33)�. Ce spectre relationnel avec l�UE, la Russie et les USA a �t� construit � la faveur de la chute du mur de Berlin, de l�implosion de l�URSS et apr�s que notre pays va traverser, ce qui est convenu d�appeler la �d�cennie noire� (1992-2002), durant laquelle le pr�sident F. Mitterrand(34) va mettre toute son �nergie pour �casser du fell��(35) pour nous pr�cipiter dans un sc�nario afghan avec � la cl� un embargo total sur notre pays(36). Le reste est connu, les attentats terroristes de New York, ceux de Londres, Paris, Madrid� vont enfin faire prendre conscience au monde que la mise � feu et � sang de l�Alg�rie n��tait qu�une �tape dans le cadre d�une strat�gie terroriste internationale. Le fait av�r� est que les puissances occidentales ont �t� largement impliqu�es dans la cr�ation(37) et l�expansion de l�islamisme politique et le djihadisme. Elles ont �uvr� pour maintenir cette aire g�opolitique dans l�obscurantisme afin de toujours l�avoir sous contr�le. Toutes aspirations populaires au progr�s et � la modernit� universelle ont �t� bris�es, comme par hasard, de l�int�rieur, par le �r�veil soudain� des mouvements islamistes les plus r�trogrades (salafistes). Enfin, les politiques de �deux poids deux mesures� mises en �uvre dans le monde arabe(38) et sur le dossier de la Palestine(39) vont couronner leur strat�gie. Si la relation s�curitaire entre deux pays est complexe, celle alg�ro-fran�aise l�est encore plus, comme nous venons de l�esquisser et m�rite, d�s lors, un d�bat s�rieux qui ne devra trouver sa place qu�apr�s l��lection pr�sidentielle en France et le d�part de l�actuel pr�sident alg�rien, de mani�re � jeter les bases solides d�une coop�ration mutuellement profitable aux deux pays et pour la r�gion. Reste alors � g�rer cette p�riode f�brile, o� la politique int�rieure de la France (l��lection pr�sidentielle de mai 2012) s�invite au couscous des appareils politiques nationaux� Faute de recourir au financement direct de la campagne �lectorale qui ne semble plus de mise, dans la France actuelle( 40), imaginons que, vers le mois d�avril 2012, le pr�sident fran�ais, alors en pleine campagne �lectorale, r�ussisse � faire lib�rer quelques-uns de ses otages, kidnapp�s dans la r�gion sah�lo-sah�lienne� Quel impact, une pareille lib�ration(41) pourrait avoir sur l�opinion publique fran�aise, en termes de voix ? Une �troite et forte collaboration entre les deux services de s�curit� alg�ro-fran�ais, pour donner un tour de priorit� durant cette p�riode et qui se solderait par une lib�ration surm�diatis�e des otages vaudrait �son pesant d�or� �lectoral apr�s que les agences de notation(42) eurent fini par planter un couteau dans le dos du gouvernement en place. Cet appel du pied entre deux pr�sidents(43), sur le d�part, est ce que l�on nomme au jeu d��checs un �grand roque�, une esp�ce de renversement de situation, qui va obliger les deux protagonistes � revoir compl�tement leur propre strat�gie. En attendant, il est urgent pour notre pays de se donner du champ et de prendre du recul sur les �v�nements qui se pr�cipitent � l�int�rieur et � l�ext�rieur de son territoire. Les probl�mes de d�fense et de s�curit� sont trop importants, pour que l�on puisse penser qu�ils se traitent au d�tour d�une �lection, f�t-elle pr�sidentielle.
Dr Mourad Goumiri, pr�sident de l�ASNA
 

(1) D�claration faite lors de sa conf�rence de presse conjointe � Alger.
(2) Les derniers enl�vements de ressortissants fran�ais (deux pr�sum�s g�ologues) dans la r�gion de Gao au Mali le 24 novembre, de trois autres europ�ens et l�assassinat d�un Allemand � Tombouctou marquent un regain d�activit� terroriste dans la r�gion, avec 12 otages dont 6 Fran�ais. L�envoi � Gao de cinq h�licopt�res fran�ais avec un nombre ind�termin� de soldats pour tenter de les retrouver a �t� vain pour l�instant.
(3) Interview exclusif accord� par C. Gu�ant au journal �lectronique TSAdu 3 d�cembre 2011.
(4) La Direction centrale du renseignement int�rieur (cr��e le 1er juillet 2008) est n�e de la fusion de la Direction centrale des renseignements g�n�raux (cr��e en 1907) et Direction de la surveillance du territoire (cr��e en 1944) et plac�e sous la tutelle du minist�re de l�Int�rieur. Le titulaire du poste est B. Squarcini, policier de base. Le responsable du terrorisme � la DCRI est M. Guerin.
(5) L�ANP a interdit le survol du territoire national par des drones fran�ais (de fabrication isra�lienne), afin de rechercher des �l�ments de l�Aqmi, � partir de bases de l�Otan, nouvellement install�es en Libye.
(6) C. Gu�ant, �narque, a �t� format� � l��cole de C. Pasqua, ancien ministre de l�Int�rieur. Il a �t�, tour � tour, chef de cabinet de N. Sarkozy, ministre de l�Int�rieur puis des Finances et enfin secr�taire g�n�ral de l�Elys�e, o� il est appel� le �Cardinal� en r�f�rence � Richelieu, un puissant intrigant, cr�ature de Florentine Marie de M�dicis reine m�re de France.
(7) Il faut rappeler, � cet endroit, que l��migration alg�rienne transfert en Alg�rie quelque deux milliards d�euros par an dont environ un cinqui�me par voie l�gale et en num�raire seulement, le reste en biens et services divers pour alimenter notre march� informel, ce qui repr�sente un d�bouch� substantiel pour l��conomie fran�aise.
(8) La seule r�serve de voix pour le pr�sident N. Sarkozy, au second tour des pr�sidentielles, s�il y parvient, c�est celle de l�extr�me droite (Front national). Il est donc obligatoire pour ce dernier, s�il veut �tre r��lu, de d�velopper un discours sur les th�mes de l�extr�me droite dont celui de l�immigration.
(9) Lire notre article intitul� �Bleu, blanc, vert� � para�tre, qui traite de ce sujet d�licat.
(10) Chaque grande formation politique fran�aise a �recrut� dans ses rangs, depuis un certain nombre d�ann�es, un binational d�origine alg�rienne et un harki, cette tendance lourde s�acc�l�re.
(11) La France, consciente du probl�me et de son ampleur, vient d�instruire l��mir du Qatar pour qu�il se subroge au gouvernement alg�rien et qu�il �r�cup�re et structure� nos binationaux et notre �migration, afin d�en faire un v�ritable lobby, � sa solde. En effet, un fonds, d�un montant initial de 65 millions d�euros (revolving), a �t� cr��, en toute l�galit� et avec la b�n�diction des autorit�s fran�aises, par l��mir pour �le financement de projets de PME/PMI au profit des jeunes beurs� et � travers leurs �lus locaux notamment�.
(12) Il est notoirement connu que dans les ann�es 60 et 70, l�Alg�rie, � travers une association de fa�ade d�nomm�e l�Amicale des Alg�riens en Europe, a tent� de contr�ler la communaut� alg�rienne (�migr�e et binationaux) pour des raisons de s�curit� int�rieure (opposition diverse) mais �galement afin de financer des partis politiques fran�ais (notamment de gauche), jug�s favorables � ses int�r�ts.
(13) Le lobby le plus puissant de France (malgr� leur nombre restreint, en termes de voix) est sans conteste le lobby juif dont l�efficacit� (dans les m�dias, le droit, la politique) et la puissance (dans les finances, le business) ne sont plus � d�montrer. Viennent ensuite les lobbies libanais, arm�nien, africain, asiatique, avec des influences relatives.
(14) C. Gu�ant a affich� un objectif de r�duction des flux migratoires l�gaux de 10% par an.
(15) Ce ph�nom�ne nouveau de flux migratoires incontr�l�s (�tymologiquement de l�arabe �br�ler� une fronti�re) �soulage� les pays d�origine (l�Afrique, le Maghreb dont l�Alg�rie) de leur ch�mage end�mique et de la mal-vie, tout en repr�sentant une soupape de s�curit� pour les diff�rents r�gimes. Tous les analystes sont unanimes � affirmer qu�un pays qui d�tient 175 milliards de $ de r�serves de changes, comme l�Alg�rie, devrait �tre en mesure de contenir cette nouvelle forme d��migration (qui rel�ve actuellement du p�nal).
(16) Ali Bensaad, chercheur au CNRS, consid�re qu�elle �est une forme de contestation violente et d�sesp�r�e� puisque sur le seul canal de Sicile, quelque 1 700 Alg�riens ont trouv� la mort et que ce trafic rapporte 700 millions d�euros/ an. Les candidats alg�riens � la harga, en 2011, sont deux fois plus nombreux que les Marocains et six fois plus que les Tunisiens.
(17) Les flux migratoires des confins subsahariens, en Alg�rie, se transforment en sous-main d��uvre, durant un s�jour plus ou moins long, afin de payer leur voyage pour atteindre l�Europe ou �la mort par noyade�.
(18) Lire notre contribution intitul�e, �l�Alg�rie est-elle en situation de guerre ?� sur le Soir d�Alg�rie des 14 et 15 novembre 2011, ainsi que celle, sur El-Watan, intitul�e �Quels int�r�ts strat�giques d�fendent les pays occidentaux dans les pays arabo-musulmans� du 20 octobre 2001.
(19) Les Am�ricains viennent de remporter un tr�s s�rieux avantage en Libye, en imposant leurs �hommes� � la t�te du pays, le 3 d�cembre dernier. En effet, A. el- Keib acc�de au poste de Premier ministre. Format� � l�Universit� de Caroline du Nord durant ses �tudes de doctorat en ing�nierie �lectrique, puis enseignant en Alabama, il s�acclimate � la Libye, en prenant la t�te de la direction du Petrolium Institute des �mirats arabes unis. D�s sa nomination, il d�signe A. Tarhouni �charg� d�affaires, finances et p�trole�, un ancien professeur de l�Universit� de Washington. Enfin, il place � la t�te de ce qui reste de l�arm�e Oussama Jouili, un de ses fid�les.
(20) Le Maroc a permis aux USA d�installer une base militaire sur son territoire dans les ann�es soixante.
(21) C�est � ces occasions historiques que l�on peut tester les d�clarations rh�toriques des engagements r�els.
(22) Les r�centes alliances du groupe Boco Haram du Nigeria et des Shebab somaliens sont de nature � �largir consid�rablement la �zone grise� de cette r�gion. Plusieurs attaques et autres agressions, � mains arm�es, (stations d�essence, agences postales, touristes�) attestent du regain d�ins�curit� dans la r�gion.
(23) Jean-Claude Mallet, Francis Delon et autres, �D�fense et S�curit� nationale : le Livre Blanc�, Ed. Odile-Jacob, la documentation fran�aise, Paris, 2008.
(24) C�est ce qui est commun�ment appel� la �France-Afrique� pour d�crire une relation intime, pleine de barbouzeries, d�affaires commissionn�es, de complicit�s r�ciproques naus�abondes, de r�seaux d�influence opaques� En fait, un pacte n�ocolonial renouvel� et enrichi, o� l�Alg�rie fait partie du lot.
(25) La France d�ploie quelque 9 000 hommes en Afrique subsaharienne, avec quatre points d�appui (Djibouti, S�n�gal, Gabon et C�te d�Ivoire). Un point de d�ploiement au Tchad. Trois points d�op�rations en cours (C�te d�Ivoire, R�publique centrafricaine et Tchad). Cependant, pour des raisons �videntes de moyens financiers, elle est contrainte de mutualiser de plus en plus sa politique africaine de d�fense et de s�curit�, que ce soit dans le programme Euro-Recamp en 2008 ou, plus g�n�ralement, dans le cadre du dernier trait� franco- britannique sur les forces d�intervention navales.
(26) Ikhlef Abdeslam �Le Sahel d�faillant : Arc de toutes les crises�. In revue : G�ostrat�gie-Horizons, Paris, Mars 2010.
(27) C�est une zone d�o� proviennent, transitent et se planifient des attentats terroristes contre les int�r�ts, les ressortissants et les entreprises de l�UE. Elle doit �tre s�curis�e pour que tous les pays membres de l�Otan puissent l�exploiter au mieux de leurs int�r�ts respectifs biens compris.
(28) Depuis le d�but du conflit, la France appuie sans r�serve les th�ses annexionnistes marocaines au Sahara occidental et lui vend de l�armement comme d�ailleurs les USA et l�Espagne (elle a tent� de lui refiler en vain des rafales), g�n�reusement financ� par les p�tromonarchies du Golfe (dont l�Arabie saoudite).
(29) Il faut dater la divergence majeure alg�ro-fran�aise, dans le domaine de la d�fense et de la s�curit�, � la date du refus, par feu le g�n�ral M. Belloucif, chef d�Etat-major de l�ANP, de confier le march� de la couverture radar de l�Alg�rie � une firme fran�aise (Thomson). Cette d�cision historique va durablement marquer les d�cisions en mati�re de d�fense et de s�curit�, de la France au Maghreb.
(30) L. Brahimi vient de d�clarer au colloque �L�Alg�rie et la France au XXIe si�cle�, que �les Etats-Unis essaient � tout prix de rester ind�pendants et pr�ts � participer dans la r�solution du conflit du Sahara occidental, alors que la France a choisi de s�aligner du c�t� du Maroc, ce qui est, en fait, contre les int�r�ts de ce pays�.
(31) La France a soutenu exactement la th�se contraire, dans le cas du Darfour, au Sud-Soudan.
(32) L�Alg�rie doit exiger de l�Otan qu�elle lui restitue toutes les archives, relatives � la guerre de lib�ration nationale, qu�elle d�tient, lorsqu�elle combattait aux c�t�s de la France, en guise de �normalisation �.
(33) D�claration de S. Lavrov, ministre des Affaires �trang�res russe, apr�s la visite du MAE alg�rien � Moscou, � la mi-d�cembre.
(34) Le pr�sident fran�ais tenait, l�, une revanche sur l�histoire pour d�truire le FLN, apr�s avoir essay� en inaugurant la guillotine dans les ann�es 50, comme ministre de l�Int�rieur puis de la Justice.
(35) C��tait l�expression consacr�e par l�arm�e fran�aise pour d�finir les op�rations de liquidation des �fellagas� (nom d�origine arabe, signifiant �bandit de grand chemin�, donn� aux maquisards de l�ALN.
(36) Les m�dias fran�ais, contr�l�s par le puissant lobby sioniste, relayaient les tragiques �v�nements en Alg�rie, en qualifiant les terroristes de �r�sistants islamiques �.
(37) Les mouvements islamistes ont longtemps �t� manipul�s par la CIA dans le but de combattre le communisme. Elle a �uvr� pour maintenir cette aire g�opolitique dans l�obscurantisme afin de toujours l�avoir sous contr�le.
(38) La cr�ation et la consolidation des dictatures arabes servent leurs int�r�ts pour maintenir leur domination dans la r�gion.
(39) Il est inutile � cet endroit de d�montrer le traitement discriminatoire et inique du dossier palestinien, depuis 1948.
(40) Les derniers d�veloppements r�cents de l�affaire dite de �Karachi�, r�v�l�e par G. Davet et F. Lhomme dans leur livre intitul� �Sarko m�a tuer�, nous fondent � rester tr�s circonspect sur ce sujet sensible.
(41) Une pol�mique ubuesque sur le paiement de ran�ons aux terroristes nous d�montre le niveau d�incomp�tence atteint par notre diplomatie. En effet, quel Etat d�mocratique, dot� d�une opinion publique, peut se permettre de ne pas payer une ran�on pour lib�rer un de ses ressortissants kidnapp�s et en particulier lorsque certains d�entre eux sont des agents en mission command�e ? Seule une dictature qui n�a aucun respect pour la vie de ses compatriotes peut tenir un pareil discours. Des n�gociations informelles sont toujours men�es en parall�le � d�autres solutions dont celles militaires. La le�on relative � la lib�ration du soldat franco-isra�lien Chalit est un cas d��cole � enseigner � l�institut diplomatique, sous tutelle du MAE.
(42) Il est �vident que la France a perdu ses trois AAA, ce qui va se traduire par une augmentation sensible du co�t moyen des emprunts (taux d�int�r�t et commissions) pour le refinancement de sa dette. (43) Il ne faut pas se tromper, il est plus que certain que le prochain pr�sident fran�ais soit F. Hollande, sauf catastrophe improbable.

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