Chronique du jour : DECODAGES
TRANSITION D�MOCRATIQUE
Oui, nous pouvons r�ussir la n�tre !


Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr

Les �lections l�gislatives d�avril 2012 vont �tre d�cisives pour l�avenir politique de l�Alg�rie. Et il ne s�agit pas l� d�un slogan de r�clame comme on est habitu� chez nous � en entendre quotidiennement ! Nous aurons l�, en effet, les �lections l�gislatives les plus importantes de l�Alg�rie contemporaine.
C�est la future Assembl�e nationale qui va �travailler � le texte de la future Constitution du pays, dont tous les Alg�riens attendent qu�elle marque la naissance de la deuxi�me R�publique alg�rienne et dont en esp�re cette fois-ci qu'elle sera r�ellement d�mocratique et populaire. Il s�agit donc l� de l��lection d�une Assembl�e constituante qui ne veut pas dire son nom. Qui seront les d�put�s �lus qui auront ce lourd mandat et cette grande responsabilit� ? Une chose est certaine : il est imp�ratif que ce soient des d�put�s r�ellement choisis par le peuple et v�ritablement �lus dans la transparence. Pour que cette exigence soit respect�e, il est tout � fait �vident que l�appareil d�Etat qui sera en charge d�organiser cette consultation populaire, historique s�il en est, ne soit d�aucune mani�re un appareil partisan, ni un appareil ob�issant � quelque ob�dience que ce soit. Nous savons tous ce que sont devenues les lois si importantes et si d�cisives pour la configuration de notre futur syst�me politique quand elles ont �t� soumises � l�appr�ciation d�une APN mono-couleur. Nul n�ignore que le gouvernement actuel ne remplit pas les conditions de neutralit� indispensables � des �lections r�ussies. Un chef de gouvernement, secr�taire g�n�ral du RND, parti politique comp�titeur et qui vise bien �videmment � avoir la meilleure place possible dans la future Assembl�e. Des ministres FLN tout aussi candidats et charg�s de faire gagner leur parti. Des ministres MSP qui ne sont pas en reste et qui sont anim�s de la m�me ambition d��tre sur le podium lors des futures �lections si �les choses restent en l�Etat�. On voit bien que la fameuse �Alliance pr�sidentielle � s�en donnera � c�ur joie et nous fera, au mieux, rester sur place. Les d�s seront alors pip�s et nous aurons une nouvelle fois � v�rifier le fameux principe qui veut que �celui qui a le pouvoir fera tout pour le garder�. Alors �lections l�gislatives, r�formes constitutionnelles et nouvelle r�publique ne seront que d�ception et col�re populaires. La seconde condition � remplir pour que ces �lections l�gislatives soient un �v�nement marquant dans la vie politique nationale (bien difficile pour les acteurs politiques, tout le monde en convient ais�ment) est que les partis politiques, et surtout ceux qui ont des id�es, des programmes, des visions pour l�Alg�rie, soient de la bataille. Il ne s�agit pas l� de cautionner quoi que ce soit, ni quiconque mais bien de prendre le peuple alg�rien � t�moin (oui une nouvelle fois !) et de laisser une nouvelle empreinte dans l�histoire politique de ce pays. Et puis, il y a tout le travail d��changes, de d�bats avec les Alg�riens que permet cette �lection qu�il serait bien regrettable de rater. Ce rendez-vous est si important pour l�avenir de l�Alg�rie, il est si crucial pour la jeunesse alg�rienne. Les batailles perdues sont d�abord celles qu�on refuse de mener. Le potentiel �conomique est l�, le courage et l�esprit b�tisseur du peuple alg�rien sont l�, les ressources financi�res aussi : il suffit � pr�sent d�allumer toutes ces m�ches pour que les r�acteurs se mettent en branle et que l�avion Alg�rie d�colle. Allumer ces m�ches, c�est se d�cider enfin � doter l�Alg�rie du syst�me politique qu�elle m�rite, du syst�me politique qu�elle attend. Personnellement, je ne veux pas croire que des �d�cideurs�, nombreux, dont la vie, pas seulement politique, est tellement li�e � ce pays, � ce peuple et � son histoire, laisseront g�cher un tel moment si lourd d�espoir pour l�Alg�rie et les Alg�riens. Un r�ve fou ? Peut-�tre, mais j�ai envie de faire ce r�ve et j�ai surtout envie qu�on puisse, tous ensemble, faire un pied-de-nez � tous ces cassandres et � tous ceux qui se r�jouissent depuis maintenant plus de vingt ans des malheurs qui nous frappent. Les Alg�riens vont se remettre debout, ils vont revenir dans l�histoire de ce XXIe si�cle que les �peuples arabes sont en train d��crire pour une grande part. Et s�il faut un coup de pied dans la fourmili�re, pourquoi pas ! Il nous faut comprendre une fois pour toutes que l��re du bonapartisme est finie, que l�Etat moderne n�est pas l�Etat tuteur, donneur d�ordre et contr�leur du peuple. L�Etat moderne est l�Etat qui s�appuie sur le peuple, qui est en symbiose avec les attentes de son peuple. Un chef d�Etat qui n�a pas comme principal alli� le peuple organis� dans une soci�t� civile vivante, active et dynamique est un chef d�Etat bien fragile. Et les exemples sont de plus en plus nombreux de chefs d�Etat renvers�s car en rupture avec leur peuple : Irak, Tunisie, Libye, Y�men, actuellement Syrie. Le rem�de � tout cela ? La d�mocratie. Une d�mocratie construite en tenant compte des particularit�s de la soci�t� et non pas import�e cl�s en main et greff�e. Ces pr�cisions ne doivent en aucun cas justifier un nouveau report de la transition d�mocratique que nous attendons tous. Et c�est T. Jefferson qui rappelait que �le rem�de � une d�mocratie malade, c�est encore plus de d�mocratie�. Il est vrai que l�Alg�rie, sous l�injonction d�aucun donneur de le�on ni la menace de quelque puissance que ce soit, a connu une exp�rience d�ouverture politique qui a tourn� au drame. Mauvaise �valuation et mauvais agencement du processus ? Impr�paration de la soci�t� ? Trop lourde d�gradation de la situation politique et sociale accumul�e d�j� depuis plus d�une d�cennie ? Il y a, bien s�r, de tout cela dans l�explication de la trag�die. Bref, la p�riode de la trag�die nationale a incontestablement laiss� des traces profondes. Mais ceux qui sont aujourd�hui aux affaires ont-ils pour autant le droit de d�nier au peuple alg�rien sa soif de d�mocratie, son besoin d�oxyg�ne, son envie de mettre son �nergie au service d�un pays qu�il aime tant (rappelons-nous les belles images que ce peuple, que cette jeunesse nous ont offertes par la magie du football). Alors, allons-y, m�me si nous devons rester vigilants. Mais allons-y ! Avec du p�trole et de la d�mocratie, la volont� politique nous sortira de l��conomie renti�re.
A. B.

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