Actualit�s : LAGHOUAT
Les manifestants exigent le d�part du wali


La contestation citoyenne, qui s�est d�clench�e le 2 du mois courant au chef-lieu de wilaya de Laghouat, semble s�inscrire dans la dur�e. A son 10e jour, elle n�a pas l�air de s�estomper m�me si elle a baiss� en intensit� avec, toutefois, cycliquement, des pics dans les face-�-face avec les forces de s�curit� qui tant�t se font discr�tes, tant�t interviennent �nergiquement.
M. Kebci - Alger (Le Soir) - Et ce jeudi, la place attenant � la Grande Poste, non loin du si�ge de la Wilaya, a �t�, une fois de plus, l�ar�ne d�un �ni�me rassemblement au cours duquel de nombreux jeunes ont tenu � r�it�rer leur mot d�ordre : la suppression pure et simple de la liste des b�n�ficiaires des logements sociaux. Un pr�alable auquel, et au fil du d�veloppement des �v�nements, un autre pr�alable est venu se greffer, � savoir le d�part du wali et du chef de S�ret� de wilaya. Deux responsables devenus ind�sirables du fait du chapelet de griefs que la rue retient � leur encontre, � savoir la mauvaise gouvernance locale et la gestion des soul�vements populaires que la wilaya conna�t ces derniers temps. Une gestion marqu�e du sceau d�une intervention muscl�e avec ses lots d�arrestations. Car, les concessions faites par le premier magistrat de la wilaya qui, � travers une circulaire, a suspendu le �caract�re d�finitif� de la liste des b�n�ficiaires de logements sociaux, avec lancement d�une commission d�enqu�te � m�me de faire la lumi�re sur les irr�gularit�s ayant �maill� l�op�ration d�attribution de ces logements sociaux, n�ont pas eu l�effet escompt�. Une circulaire qui se veut comme une r�vision de fond en comble des listes � l�origine de la contestation avec exclusion de tout postulant m�me b�n�ficiaire � l�occasion, en possession d�une parcelle fonci�re ou ayant d�j� b�n�fici� d�un logement avec poursuites judiciaires � engager contre tout postulant ayant eu � triturer et � falsifier ses dossiers. Le wali promet que, dor�navant, la soci�t� civile sera associ�e � toute op�ration de distribution de logements avec la pr�sence, � chaque fois, de deux observateurs, et ce, le long de tout le processus d��tudes des dossiers des demandeurs de logement, afin de conf�rer aux futures op�rations d�attribution le maximum de transparence possible.
Wali �irhal�
Et le d�part du tandem wali-chef de S�ret� de wilaya, plus jamais dans la bouche des protestataires, qui, � l�occasion, ont repris le slogan �irhal� en vogue durant les r�volutions arabes, est r�v�lateur du malaise profond qui ronge la soci�t� laghouatie et dont la r�partition plus que douteuse de cette centaine de logements sociaux n�aura �t� finalement qu�un simple �l�ment d�clencheur. Une sorte de goutte qui a fait d�border un vase trop petit pour contenir toute la ranc�ur des citoyens � l��gard des autorit�s locales, accus�es de tous les maux. Car, en plus de la crise aigu� du logement, un autre al�a rend le quotidien des Laghouatis, notamment les jeunes, qu�ils soient dipl�m�s ou pas, des plus incertains : le ch�mage end�mique. Et les passe-droits, le piston et la tchipa qui gangr�nent l�administration locale, comme c�est le cas partout ailleurs, notamment dans l�octroi d�un toit ou d�un poste d�emploi, f�t-il dans le cadre du filet social ou celui du pr�-emploi, font autant mal sinon plus que la crise du logement ou le ch�mage eux-m�mes. Des maux que les Laghouatis, selon Yacine Za�d, membre de la section locale de la Ligue alg�rienne des droits de l�Homme, ne connaissaient pas avant que le chef-lieu de wilaya ne soit envahi par de nouveaux arrivants qui se sont accapar�s tout ou presque. Preuve en sont, poursuit notre interlocuteur, ces fameuses listes de b�n�ficiaires de logements sociaux dont seulement une infime partie est issue de la wilaya alors que l��crasante majorit� est d�ailleurs. �Nous sommes loin d��tre r�gionalistes mais nous consid�rons que les habitants de la wilaya sont prioritaires dans le b�n�fice d�un toit ou d�un poste d�emploi�, dira encore Yacine Za�d.
Halte � la r�cup�ration politique
Tout le monde l�aura relev� pendant cette protestation : le sens �lev� de responsabilit� des manifestants, des jeunes pour la plupart. Ces derniers ont scrupuleusement veill� � ce que leur soul�vement ne d�vie pas en d�pit, comme a tenu � le relever le responsable local de la Laddh, des provocations multiples dont ils ont fait l�objet. �Chaque jour, t�moigne-t-il, les jeunes nettoient leurs quartiers et se relaient sur les lieux de la protestation pour assurer sa p�rennit�, certainement inspir�s des exp�riences �gyptienne et tunisienne.� Pas seulement, ils ont su d�jouer intelligemment toutes les tentatives de r�cup�ration politique de leur mouvement. Les l�gislatives approchant � grands pas, bien de partis, notamment ceux du camp islamiste, se sont essay�s � cet exercice dont ils sont, il faut l�avouer, ma�tres, et en tirer profit. �Mais c��tait compter, affirme notre interlocuteur, sans la vigilance des jeunes qui ont su d�jouer ces man�uvres.� On rapporte, en effet, que des militants politiques bien connus localement ont tent�, sous couvert d�assistance aux jeunes manifestants, de r�cup�rer le mouvement, et ce, en apportant de petits colis alimentaires (sandwichs et bouteilles d�eau) aux jeunes manifestants. Ce que ces derniers ont poliment refus�, renvoyant leurs donateurs � leurs desseins inavou�s. Et preuve supr�me, on ne peut plus tangible de la maturit� de ces jeunes manifestants, ils ont superbement ignor� les rumeurs, persistantes pourtant, quant � l�organisation de marches synchronis�es � partir des mosqu�es de la ville, juste apr�s la pri�re du dohr, hier. Ils se sont content�s du rituel rassemblement � la place centrale de la ville dans l�attente d�un nouveau signe des autorit�s locales, avec, faut-il le relever, un dispositif s�curitaire consid�rablement all�g�, contrairement aux journ�es pr�c�dentes.
M. K.

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