Nuit de vendredi � samedi � Tombouctou au Mali. Le �Festival au d�sert�, rendez-vous culturel annuel depuis dix ans, est � son deuxi�me jour. Le thermom�tre qui affiche 12�C n'a pas d�courag� les spectateurs.
En ch�che, manteau, veste ou chaussettes doubl�es sous les sandales, ils sont environ 3 000, mass�s autour de la sc�ne : une estrade dress�e au milieu de quatre dunes de sable o� d�filent pendant trois jours des artistes maliens, nig�riens, mauritaniens, soudanais, indiens, canadiens... Cela fait d�j� une heure que se d�roule le concert lorsque les projecteurs s'affolent et qu'une clameur s'�l�ve. C'est Bono, leader du groupe U2 et invit�-vedette, qui arrive. Tout de noir v�tu, coup de rein � gauche, puis � droite, l'Irlandais l�ve la main vers les spectateurs et hurle �Nous sommes tous ici des fr�res !� d�clenchant l'hyst�rie de jeunes filles qui tentent de monter sur sc�ne, sans succ�s : ses quatre gardes du corps veillent, tout comme le discret dispositif de s�curit� encadrant l'�v�nement. Le public, debout, applaudit � tout rompre le rocker, qui est rejoint sur sc�ne par le groupe malien Tinariwen, compos� de Touareg, que certains surnomment �la voix des d�serts�. Sa prestation finie, Bono s'�clipse sur d'enthousiastes �merci merci !� de la foule. �Il est arriv� (� Tombouctou) malgr� tout ce qu'on dit sur la s�curit� ici. Nous n'oublierons jamais ce qu'il a fait�, lance le musicien malien Bass�kou Kouyat�. Par militantisme, �pour dire non au terrorisme�. �C'est notre devoir�, dit-il.

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