Contribution : Lorsque l�invective prend le dessus sur la culture du d�bat !

Par Hassan Remaoun, universitaire
J�ai lu ce qu�a �crit Lahouari Addi dans Le Soir d�Alg�rie du 15 janvier 2012, ceci pour critiquer la contribution que j�avais moi-m�me publi�e dans votre organe en date du 12 janvier. S�il y a des id�es dans son texte qui auraient pu apporter un plus � un d�bat men� de mani�re sereine, l�aspect caricatural qu�il pr�sente de mes propres positions, et usitant sans retenue aucune du proc�s d�intention, fausse malheureusement le tout.
Le titre qu�il donne � son papier �L�intellectuel et le g�n�ral � qui rel�ve du pamphlet, donne d�j� une large id�e de l�intention de l�auteur. Il cherche � disqualifier ainsi sans aucune forme de proc�s mon argumentaire en me pr�sentant comme un supp�t stipendi� des g�n�raux. Ensuite en citant pas moins de huit fois mon nom dans son discours, me pr�sentant tour � tour comme un partisan de la torture et des tortionnaires ainsi que de �l��crasement de l�individu par l�Etat�, comme quelqu�un qui use du rapport � la nation comme �un religieux du moyen-�ge�, qui �refuse la limitation institutionnelle des pr�rogatives du pouvoir ex�cutif� parce que consid�rant �que leur mission est sacr�e�, d��tre un archa�que d�fendant une �conception westphalienne de la souverainet� nationale�, d�ignorer �les engagements internationaux� de l�Etat alg�rien, et de l��volution du droit international, d�user de la souverainet� nationale �en feignant d�ignorer� sa relation � la souverainet� populaire, d�avoir comme mod�le la Cor�e du Nord, et que sais-je encore� En fait, celui qui est suppos� me porter la contradiction se comporte comme un pilote de course automobile qui se choisit une autoroute apr�s en avoir obstru� toutes les bretelles y donnant acc�s pour rester seul sur la piste et soliloquer � son aise. Je m�arr�terai l� pour ne pas pol�miquer, et si j�avais eu tout mon temps j�aurais fait sans doute encore plus court, parce que la mauvaise foi et la condescendance rendent impossible toute discussion f�conde. Ceci dit, je rappellerai quand m�me que le droit international qu�il faudra peut-�tre laisser � l�examen des juristes ne doit pas non plus �tre usit� comme une nouvelle �mystique religieuse�. C�est un processus social dont la construction ne doit pas se faire sans nous, m�me si nous-m�mes avons � nous remettre profond�ment en cause. Dans le m�me ordre d�id�es, il n�est nullement interdit de se questionner sur le fonctionnement � deux vitesses de la justice internationale r�ellement existante. Quant � l�usage de la notion de �souverainet� nationale� par la France durant la guerre de Lib�ration nationale, l�auteur du pamphlet semble oublier que nous-m�mes avions combattu pour notre propre souverainet� nationale et nous l�avons arrach�e. Et qu�en avons-nous fait cinquante ans apr�s et que devons-nous faire maintenant ? Comment devons-nous articuler notre nationalit� � une citoyennet� qui, malheureusement, est encore � affirmer dans notre pays ? Ceci �tant, personne ne rechignera � conqu�rir aussi le statut de �citoyen du monde�, m�me si pour l�essentiel nous en sommes malheureusement encore loin ! C�est l� l�enjeu de mon propos, et toute autre interpr�tation ne peut relever que du d�sir de promouvoir ses propres conceptions, sans l�siner sur les moyens utilis�s. Un dernier mot enfin � propos de l�arr�t du processus �lectoral en d�cembre 1991 : comme ceci a �t� maintes fois le cas dans le pass�, je suis toujours dispos� � en discuter, mais avec des interlocuteurs courtois !
H. R.

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