Actualit�s : A�N-DEFLA
Hammam Righa, ce filon sous-exploit�


Hammam Righa, l�unique station thermale du centre du pays, nationalement et internationalement connu et r�put� pour la qualit� de ses eaux, son climat sain et son site verdoyant, date de l��poque romaine. Ses thermes, appel�s �aquae calide� (eaux chaudes), auraient �t� d�couverts en l�an 44 avant J.-C. et auraient servi � soigner la soldatesque romaine.
Depuis le d�but du XXe si�cle, Hammam Righa est pass� entre les mains de plusieurs exploitants. D�abord un d�nomm� Dufour qui, � la fin des ann�es 1900, avait r�alis� le Grand H�tel et les 3 autres thermes, Mont Rose, Baraka et Belle Vue. Ce n�est que 75 ans plus tard, en 1975, qu�un ensemble de bungalows a �t� construit avec la mise en exploitation d�un bloc thermal. Le s�isme de 1980 a ravag� la station thermale, d�truisant enti�rement le Grand H�tel et rendant Mont Rose inexploitable. Un an plus tard, en 1981, est venu s�ajouter � la station le complexe Zaccar, c�d� par l�Action sociale de l�ANP. Apr�s la Sonatherm, l�ETGC, depuis le 10 avril 1990, une soci�t� par actions dont Gestour est le propri�taire, g�re le complexe. Apr�s des p�riodes fastes, la station conna�t depuis quelques ann�es une r�gression inqui�tante. Ses capacit�s d�h�bergement se sont r�duites comme une peau de chagrin. Pour preuve, sur les 112 bungalows (500 lits), il ne reste qu�une quarantaine exploitables. Il en va de m�me des chambres traditionnelles dont 11 seulement sont en service sur les 42. Idem pour la restauration car un des trois restaurants est ferm�. Les capacit�s des thermes (donc des soins) ont nettement diminu�. En effet, un des deux blocs de soins est inexploitable, ramenant la capacit� totale des actes de soins qui �taient de 2 240 � 800. La station, depuis son passage � l�autonomie, n�arrive � couvrir que les charges de fonctionnement. A noter aussi que la d�cennie 90 lui a port� des coups s�v�res avec plusieurs actes de sabotage, crimes terroristes o� 5 agents y ont laiss� leur vie, amenant un ralentissement de l�activit�. Tous ces facteurs r�unis ont eu raison de toutes les volont�s de redressement de la situation g�n�rale et de la situation financi�re en particulier, et ce, malgr� les multiples plans d�aust�rit� qui se sont succ�d�. Cette d�structuration n�a fait qu�augmenter les d�ficits qu�absorbait le capital de l�entreprise � tel point qu�elle �tait devenue passible de dissolution conform�ment � l�article 715-bis alin�a 20 du code de commerce, l�actif net �tant devenu n�gatif, avec un endettement consid�rable d�passant les 21 milliards de dinars. Parmi les causes �voqu�es, les d�gradations des installations du fait de la haute corrosivit� des eaux thermales, la v�tust� des �quipements et du mobilier, la raret� de l�eau potable, un parc roulant inop�rant, un personnel insuffisant et non qualifi�, et de la prolif�ration des baraques de commerce informel qui, rebutant la client�le, a rendu la station de moins en moins attractive� Le ministre du Tourisme appel� au chevet de la station exsangue en ao�t 2009 a intervenu pour que soit fait un don d��quipements et de mobilier provenant de l�h�tel El-Aurassi afin de r��quiper dans une certaine mesure l�h�tel Zaccar, rehaussant ainsi les commodit�s d�accueil ce qui, conjugu� aux efforts du personnel, a permis � la client�le de revenir. La grande bouff�e d�oxyg�ne a �t� amen�e par le train de mesures prises par le Conseil des participations le 24 mars dernier, � savoir l�annulation de la dette fiscale d�un montant de 180 millions de DA, l�octroi d�un cr�dit bancaire de 45 millions de DA, une recapitalisation de l�entreprise par un apport de 100 millions de DA, en plus d�un cr�dit de plus de 20 milliards de DA avec un int�r�t bonifi� � 3,5% avec un diff�r� de 5 ann�es, et une baisse de 50% sur les redevances de concessions des terrains. Le ministre du Tourisme, Sma�l Mimoune, en visite dans la wilaya de A�n-Defla mercredi dernier, a confirm� le train de mesures prises pour sauver la station de Hammam Righa tout en rappelant que l�Etat se d�sengageait de l�investissement dans le secteur du tourisme au profit de l�investissement priv�. �Le r�le de l�Etat sera d�sormais d�accompagner ces investissements, de tracer les grandes orientations du secteur pour d�velopper les diff�rents genres de tourisme tant dans le nord que dans le sud du pays�, a-t-il d�clar�. C�est dans ce cadre qu�il a eu � visiter un nouvel h�tel � El-Attaf r�alis� par un investisseur � qui l�envoy� du gouvernement a adress� des f�licitations et des encouragements. Cependant, si l�accent est mis sur les structures d�accueil, les h�tels en particulier, on semble oublier que le tourisme n�est pas que l�h�tellerie, il est aussi l�am�nagement d�espaces attractifs sains avec des facilit�s d�acc�s au plus grand nombre. Cherif Rahmani, lors de la visite qu�il a effectu�e l�ann�e dernier dans cette m�me station, a �t� scandalis� par ce qu�il avait constat�. �Comment peut-on parler de tourisme quand l�eau potable est absente ?!� s��tait-il �cri�. On se rappelle que le wali de l��poque avait bien s�r promis d�y rem�dier mais rien n�a �t� fait depuis. Ceci pour dire qu�on ne peut en aucune mani�re penser � un d�veloppement du tourisme si les autorit�s locales ne s�impliquent pas, et l�Etat a le droit et le devoir de faire en sorte que ces autorit�s se sentent concern�es. On semble oublier que la station de Hammam Righa ou d�autres sites tels que les barrages du Ghrib et de Sidi Ahmed Bentaiba peuvent constituer de v�ritables filons pour le d�veloppement de ces communes qui se contentent de vivre par les dopages des subventions.
Karim O.

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