Actualit�s : BELKHADEM D�CLARE LE MALAISE DE L�ALG�RIE AU SEIN DE LA LIGUE ARABE :
�Elle n�est pas une ligue, encore moins arabe�


S�il y a quelqu�un qui peut traduire en mots crus tout le malaise de l�Alg�rie au sein de la Ligue arabe sans que cela ne provoque le clash diplomatique, c�est bien Abdelaziz Belkhadem, le ministre d�Etat, repr�sentant personnel du chef de l�Etat. Hier, sur les ondes de la Radio Cha�ne III, il a dit tout le mal qu�il pense de la ligue.
Sofiane A�t Iflis - Alger (Le Soir) - Un brin enthousiaste, l�air de quelqu�un qui n�attendait que l�opportunit� de produire un avis, Abdelaziz Belkhadem, � la question d�appr�cier le r�le de la Ligue arabe dans le conflit syrien, a de suite r�pondu : �La Ligue arabe n�est pas une ligue, encore moins arabe qu�elle ne s�appelle. Une ligue qui fait appel au Conseil de s�curit� contre un de ses membres fondateurs ou � l�Otan pour d�truire les capacit�s des pays arabes a besoin d��tre profond�ment revue.� Voil� qui r�v�le combien l�Alg�rie �touffe au sein de la Ligue arabe qui, depuis une ann�e, est mont�e au front diplomatique contre les dictateurs et dictatures arabes. Depuis l�av�nement des r�volutions arabes, l�Alg�rie, faute d�infl�chir les positions de la ligue et r�orienter les mouvements que lui imprime le Qatar, s�est r�sign�e � faire bon c�ur contre mauvaise fortune, multipliant les r�serves quant � ce que la ligue entreprend comme r�solutions. C�est le cas pour la derni�re r�solution de la ligue qui en appelle � une r�solution du Conseil de s�curit� de l�ONU. Car, comme pour la Libye, pendant que la guerre civile faisait encore rage, l�Alg�rie croit toujours possible une solution entre Syriens. Belkhadem, qui, il vrai, s�est exprim� en tant que secr�taire g�n�ral du FLN, l�a r�p�t� hier : �La situation en Syrie est grave, il faut permettre aux Syriens de d�cider par eux-m�mes quel r�gime ils veulent avoir�. La lecture para�t totalement d�cal�e de la r�alit�, tant est qu�il s�agit de mettre fin � une r�pression du r�gime syrien contre la population particuli�rement sanglante.
UMA : il faudra bien nous regrouper

Si Abdelaziz Belkhadem trouve mati�re � vilipender la Ligue arabe qui, � ses yeux, livre ses membres au Conseil de s�curit� et � l�Otan, il s�affirme en revanche acquis � l�id�e d�un rapprochement avec les pays maghr�bins voisins et pour une relance de l�UMA. �On ne peut pas vivre ind�finiment dos � dos. Il faut bien se regrouper. Les temps sont aux grands espaces et non aux petites entit�s, m�me si elles sont porteuses.� Le secr�taire g�n�ral a soulign�, au passage, que l�UMA, dont les premiers jalons ont �t� pos�s en 1958 � Tanger en m�me temps que l�Union europ�enne � Rome, a accus� beaucoup de retards. Mais cette disponibilit� � reprendre la construction de cette entit� r�gionale ne laisse pas Belkhadem aller jusqu�� dire qu�il faille de suite ouvrir les fronti�res terrestres avec le Maroc. Par ailleurs, comme pour ajuster une pique au MSP et le reste des partis islamistes qui vouent une admiration �perdue � la Turquie d�Erdogan, Belkhadem a estim� que le mod�le turc n�est pas n�cessairement le meilleur mod�le. �Il y a le mod�le malais dont on ne parle pas.� Pour lui, le mod�le turc se commercialise bien parce qu��� l�int�rieur d�une constitution la�que, il y a un pouvoir islamiste et le tout fait partie de l�Otan�. Et, vraisemblablement sans faire expr�s, il a appuy� une pr�c�dente affirmation d�Ahmed Ouyahia, laquelle a �norm�ment d�plu. �La Turquie des ann�es 1950 et 1960 a soutenu la France pour la colonisation�, a-t-il ass�n�.
Les islamistes nombreux et puisent dans le m�me vivier �lectoral

Le m�me Belkhadem qui a cr�dit� les islamistes de 30 � 40% des suffrages lors des prochaines �lections l�gislatives qui, hier, a exclu une majorit� parlementaire islamiste. Son raisonnement ? Les partis islamistes alg�riens vont devoir se partager l��lectorat islamiste, puisqu�ils vont tous puiser dans un m�me vivier �lectoral. Selon lui, ce ne sera pas la m�me chose que la Tunisie, le Maroc et l��gypte qui n�ont vu entrer en comp�tition �lectorale qu�un seul parti islamiste pour chaque pays. M�me convaincu que les partis islamistes alg�riens vont se partager les voix de leurs �lecteurs, Belkhadem n�est pour le moins pas rassur�. �La crainte, c�est de voir ceux qui devraient participer � la prise de d�cision ne pas se rendre aux urnes.� Autrement dit, il a la hantise de l�abstention qui, selon lui, profitera aux islamistes. Et les redresseurs qui confectionnent des listes ind�pendantes ? �Le FLN a la carapace dure. Ce n�est pas la premi�re fois qu�il re�oit des coups. Cela n�effritera pas beaucoup la configuration �lectorale du FLN.� Belkhadem a r�v�l� �galement que sur les 462 candidats qu�il pr�sentera aux prochaines �lections l�gislatives, 119 seront des candidatures f�minines. L�autre priorit� du FLN ? La r�vision de la Constitution. Une r�forme que Belkhadem dit souhaiter profonde, laquelle aura � clarifier les pr�rogatives des uns et des autres, d��viter la dyarchie au sommet, entre le chef de l�Etat et le Premier ministre, et de donner plus de pr�rogatives au pouvoir l�gislatif.
S. A. I.

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