Actualit�s : COMM�MORATION DU 55e ANNIVERSAIRE DE L�EX�CUTION DE FERNAND IVETON
Le t�moignage �mouvant de Annie Steiner


Le 11 f�vrier 1957, � l�aube, � la prison de Serkadji, sur les hauteurs d�Alger, Annie Steiner est brusquement tir�e de son sommeil par une compagne de cellule. �R�veille-toi, l�heure est arriv�e, ils emm�nent Fernand Iveton et ses deux jeunes compagnons � la guillotine�, lui murmure-t-elle.
Mehdi Mehenni - Alger (Le Soir) - Fernand Iveton, ce Fran�ais qui a vu dans la guerre de Lib�ration nationale une cause juste et qui a pris les armes aux c�t�s de ses fr�res alg�riens, pour combattre le colonialisme, sait d�j� ce qui l�attend. Il embrasse ses deux compagnons de cellule, Mohamed Lakhrach et Mohamed Ouanouri, eux aussi appel�s � subir le m�me sort sur-le-champ. Il traverse le couloir de la mort en chantant. Fernand Iveton brave la mort, raconte Annie Steiner, cette fran�aise emprisonn�e en 1956 � Serkadji, alors qu�elle avait 28 ans. Mais comment un Europ�en peut-il aller � cette �poque � contre-courant de la logique du colonialisme, surtout qu�il sait qu�un double ch�timent l�attend ? Fernand Iveton n�est plus de ce monde pour en donner l�explication, mais Annie Steiner, elle, en conna�t un bout. Leur c�ur leur a dict� une d�marche juste, et ils l�ont entendu et suivi. Le �juste� a pris le dessus sur toutes ces autres consid�rations qui peuvent amener l��tre humain � suivre une voie autre que celle du salut. Fernand Iveton, enfant de Clos- Salembier, a offert sa vie pour une Alg�rie libre et ind�pendante. �Je ne l�ai pas connu personnellement, mais ma s�ur de prison, qui a reconnu, ce 11 f�vrier 1957 � l�aube, sa voix, chantant alors qu�il traversait le couloir de la mort, m�a r�veill�e, pour compatir et t�moigner toutes ensemble du courage et de la bravoure de cet homme extraordinaire�, raconte Annie Steiner. Venue hier avec un groupe d�anciens compagnons d�armes, les uns en provenance d�Europe, les autres d�Alger ou d�autres wilayas du pays pour comm�morer le 55e anniversaire de l�ex�cution du chahid Iveton Fernand, elle d�posa une gerbe de fleurs au cimeti�re chr�tien de Saint-Eug�ne (Bologhine) et clama devant l�assistance : �Il avait 30 ans, et ses deux compagnons de cellule qui allaient �tre guillotin�s sur-le-champ avec lui �taient �g�s de 20 ans. A l�aube de ce 11 f�vrier 1957, il les embrassa et leur dit : que vaut la vie d�un homme, surtout la mienne, ce qui compte c�est l�Alg�rie, et l�Alg�rie sera libre demain.�
M. M.

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