Actualit�s : FRANCE
Le rythme de la course � l��lys�e s�acc�l�re


De notre bureau de Paris, Khadidja Baba-Ahmed
A moins de 2 mois du premier tour de l��lection pr�sidentielle fran�aise, le rythme s�acc�l�re et les esprits s��chauffent, notamment pour les deux candidats � Fran�ois Hollande et Nicolas Sarkozy � port�s par les sondages en t�te des intentions de vote des Fran�ais. Du c�t� du pr�sident candidat, un seul objectif : r�cup�rer des points gagn�s par Hollande et r�duire l��cart qui le s�pare encore du candidat socialiste.
Pour ce faire, tout semble permis, y compris la manipulation des chiffres. L�entr�e en campagne de Nicolas Sarkozy apr�s sa d�claration officielle de candidature le 15 f�vrier dernier et son activit� plus qu�intense en d�placements, meeting, visites et interventions t�l�visuelles nombreuses, si elles ont permis � l�actuel pr�sident de gagner 2 points (selon IPSOS) sur son concurrent socialiste, sont loin, pour l�instant, de bouleverser consid�rablement la donne. Hollande est donn� par cet institut, mais pas le seul institut en l�occurrence, comme au premier tour avec un �cart de 4 points et demi et au deuxi�me tour le candidat socialiste l�emporterait sur l�actuel chef de l�Etat avec un �cart consid�rable avec 58% contre 42% pour Sarkozy. Mais rien n�est encore fait et chacun des deux pr�tendants le sait. A droite, l�on s�est �vertu�, depuis de longue date, avant m�me que le candidat pr�sident ne fasse sa d�claration de candidature, � draguer les �lecteurs de la candidate du Front national qui montait en puissance dans les sondages. Pour ce faire, l�on a m�me eu recours � des cr�ations de trois courants � l�int�rieur de l�UMP : la droite populaire dont les propositions et d�clarations sont au plus proche du programme du FN et dont la cible premi�re est l�immigration ; la droite sociale qui, contrairement � son intitul�, stigmatise � tout va �l�assistanat� et propose comme ligne la lutte contre la fraude et pour �tre plus pr�cis contre celle des immigr�s et enfin la droite dite �humaniste� et dont l�humanisme consiste � d�battre �sans tabous� des sujets tels que l�euthanasie, l�homoparentalit�, le financement des lieux de culte ou encore le vote des �trangers. Ainsi, et aux c�t�s de conseillers du pr�sident tels que Patrick Buisson (ancien directeur du journal d�extr�me droite Minute) ou l�autre conseiller Guillaume Peltier, ancien du FN, ces diff�rents courants se sont lanc�s � bras le corps sur tous les sujets de pr�dilection de Marine le Pen, allant souvent plus encore dans l�extr�me que la candidate du FN. L�on saura au premier tour si cette strat�gie de droitisation toute de l�UMP et de son candidat a permis de siphonner des voix, mais d�ores et d�j� l�on peut constater que l�ascension de Marine le Pen dans les sondages, tr�s perceptible apr�s sa d�claration de candidature, a quelque peu �t� �rod�e avec des intentions de vote en sa faveur aux alentours de 20% au d�but et qui tombent �17 % et plus bas encore dans les derniers sondages. Mais m�me l�, la fille de son p�re garde malgr� tout un fort potentiel �lectoral et peut cr�er la surprise. Celui qui la cr�era aussi, mais de l�autre c�t� de l��chiquier, est sans aucun doute Jean-Luc M�lenchon, le candidat du Front de Gauche, qui arrive dans les sondages � 9% d�intention de vote alors qu�il �tait parti parmi les derniers et qui ne se situerait plus tr�s loin de Fran�ois Bayrou (12%) et bien devant Eva Joly la candidate �colo (3%) et Dominique de Villepin (1%). C�est sur ce canevas des intentions de vote que le candidat socialiste est intervenu lundi soir sur TF1. Plus que son programme portant sur 60 engagements qu�il a d�velopp� face � des citoyens et des journalistes pr�sents sur le plateau, Hollande a surpris par deux nouvelles propositions : un taux d�imposition de 75% pour les revenus au-dessus d�un million d�euros par an, soit une plus forte taxation que celle qui figurait initialement sur son programme (tranche d�imposition de 45% pour les revenus de 150 000 euros par an) et la cr�ation d�une cotisation pour financer la d�pendance en ayant recours � la solidarit� par une contribution de tous � cet effort. Ainsi donc, il est apparu comme plus � gauche qu�il ne l�a �t� jusque-l� et ce n�est certainement pas les �lecteurs du Front de gauche ou ceux de l�extr�me gauche qui lui feront grief. Pour Fran�ois Hollande, le calcul des voix se fait d�j� pour le deuxi�me tour par les reports de voix de gauche sur sa candidature, et ce, m�me si lors de toutes ses d�clarations, il se refuse � consid�rer les sondages le donnant gagnant comme parole d��vangile. Quant au candidat pr�sident Sarkozy, il ne sait plus comment battre son concurrent Hollande et va jusqu�� la manipulation des chiffres. Dimanche dernier sur RTL, ironisant sur la proposition de Hollande de cr�ation de 60 000 postes de fonctionnaires dans l��ducation, et qualifiant cette proposition �de d�magogie dans ce qu�elle a de plus extravaguant�, il poursuit : �en dix ans , le nombre d��l�ves a diminu� d�un peu plus de 400 000 quand celui des enseignants augmentait de 45 000�. Or, les chiffres de son propre minist�re de l�Education sont tr�s loin de ce qu�a avanc� le candidat pr�sident. Ce tour de passepasse n�a pas �chapp� aux commentateurs qui rel�vent cette forfaiture alors que son staff explique que Sarkozy s�est simplement tromp�, au lieu de dire vingt ans, sa langue a fourch�. Sa cr�dibilit� aussi, apparemment.
K. B.-A.

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