Chronique du jour : DECODAGES
Il est imp�ratif de reprendre les r�formes �conomiques


Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr

La loi de finances 2012 a �t� promulgu�e et est en cours d�ex�cution. Que pourrait-on en dire sinon que c�est la �ni�me loi de finances, celles-ci se succ�dant dans une monotonie qui aura raison de l�enthousiasme le plus forcen� des Alg�riens les plus optimistes. L�Etat redistributeur (de la rente) est toujours l�. L�Etat producteur de richesses et accompagnateur des entreprises de production est toujours absent.
Des transferts sociaux, des emplois aid�s, des investissements d��quipement : c�est l� que va l�essentiel des ressources de l�Etat. Bien �videmment, aucun Alg�rien ne peut contester que ces programmes d�investissements publics qui visent � rattraper les grands retards accumul�s ces deux derni�res d�cennies dans l��quipement du pays et la modernisation de ses infrastructures soient les bienvenus d�autant plus qu�ils pr�parent aussi � la croissance �conomique future, � l�am�lioration de l�attractivit�, � l�accueil efficace de l�investissement productif dont a si besoin l��conomie alg�rienne. Bien �videmment, le bilan des deux premiers plans de relance reste � faire et on signale d�j�, �� et l�, des gaspillages, des erreurs techniques dans certaines r�alisations d�infrastructures, des plannings de chantiers incoh�rents ainsi que quelques cas de corruption. Mais nous savions d�j� que l�Alg�rie manque dramatiquement, et de plus en plus, de managers de projets, qualifi�s et pas seulement au niveau central mais encore plus au niveau d�centralis�, au niveau des communes et des wilayas. Il y a donc des �fuites dans le multiplicateur �. L�investissement r�alis� ne produit pas tous les effets escompt�s sur la croissance et sur l�emploi. Il y a assur�ment des progr�s � r�aliser dans la capacit� d�absorption de notre �conomie. Le probl�me existe mais ne disqualifie pas pour autant les programmes de relance mis en �uvre ni celui qui va l��tre durant l�actuel quinquennat. Mais c�est Bouteflika lui-m�me qui soulignait dans un discours prononc� devant les cadres de la nation : �La richesse, ce n�est pas un coffre-fort plein mais une �conomie vivante et dynamique, des Alg�riens qui trouvent � s�employer, un processus d�investissement continu, une consommation en expansion.� Or, c�est pr�cis�ment tout cela qui fait actuellement d�faut � l��conomie alg�rienne. Et �tout cela� passe n�cessairement par une restructuration de l��conomie, sa r�organisation, la d�finition d�un nouveau chemin de croissance. L��conomie alg�rienne a besoin de politiques structurelles. Nous le disons depuis 1995 : modernisation et ouverture du syst�me bancaire, mise en place du march� financier, modernisation de l�appareil fiscal, r�forme du syst�me des imp�ts, mise � jour de l�appareil judiciaire dans le domaine des affaires �conomiques, fluidit� dans le march� du travail et surtout r�forme du syst�me de formation sup�rieure pour aller de plus en plus vers la formation qualifiante, la formation en alternance, la formation dans les m�tiers de l�entreprise, mise en �uvre enfin (et sans tarder) d�un programme s�rieux de mise � niveau des entreprises en prenant conscience du retard consid�rable que nous enregistrons dans ce domaine. Mais que fait donc le gouvernement de son temps et des ressources qui sont � sa disposition ?On voit bien ici que l��conomie alg�rienne a besoin de bien plus qu�un troisi�me plan de relance et que celui-ci ne saurait remplacer un programme plein, un programme coh�rent de r�formes �conomiques. Or, les r�formes �conomiques, le gouvernement n�en parle plus tellement notre �conomie manque de dynamisme. Elle fonctionne mal. Cette troisi�me mandature aurait pu �tre celle de la transformation de notre syst�me �conomique, celle qui aurait permis � notre ex�cutif de ne plus �tre oblig� de d�clarer sans rougir que �l��conomie alg�rienne �vitera la crise �conomique mondiale car elle n�est pas connect�e au reste du monde� (!?). Mais c�est pr�cis�ment ce qu�on lui reproche ! Quant � notre large opinion publique, elle a bien raison de lancer la boutade. �Notre �conomie ne sera pas touch�e par la crise mondiale. Oui. Et la raison en est simple : nous n�avons pas d��conomie !� L�investissement productif est largement insuffisant, les entreprises aussi bien publiques que priv�es ne sont pas performantes ni comp�titives, les m�canismes d��valuation de l�activit� �conomique en g�n�ral sont opaques, le mode de financement de l��conomie est �vieillot�, le capital humain n�est pas disponible ni en quantit� ni en qualit� recherch�es par les investisseurs. Mais comment peut-on parler autant de toutes ces questions largement connues par ailleurs, sans rencontrer aucun �chos ne serait-ce qu�en la forme d�un d�bat sur tous ces dossiers ?
A. B.

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