Par Boubakeur Hamidechi
hamidechiboubakeur@yahoo.fr
Avant m�me que ne s�ouvre la campagne, les habituels bateleurs de la foire �lectorale sont saisis par le doute. Contraints d�aller au charbon pour rameuter le jobard qui vote, ils savent que, cette fois-ci, leurs gesticulations risquent d��tre peu convaincantes. C�est que les temps ont bien chang� du c�t� de l��lecteur quand eux s�accrochent toujours � leurs petites ambitions personnelles.
Les voil� donc s�essayant � fourguer de vieilles promesses recycl�es et battre leur coulpe pour la bonne cause : celle de leur carri�re �videmment. Ils sont path�tiques ces professionnels de la contrefa�on en politique, notamment lorsqu�ils se solidarisent pour jouer la symphonie du civisme des urnes. Avant de passer � la tribune pour afficher leurs postures politiques, ils racolent d�j� dans les caf�s de commerce, comme il se dit trivialement. Faussaires patent�s, ils se pr�senteront � partir du mois d�avril devant des auditoires dubitatifs afin de faire l��loge d�une R�publique qu�ils n�ont eu, pourtant, de cesse d�avilir. Sur le mode de la basse flagornerie, ils feront usage de la caresse en escomptant en retour l�adh�sion de quelques voix. Ainsi, l�aplomb avec lequel ils solliciteront d�autres cr�ances pour leurs destins laisse perplexe sur l�id�e qu�ils se font de l��lecteur d�aujourd�hui. Du bin�me FLN-RND, usurpateur du novembrisme de nos manuels d�histoire, jusqu�� la pi�taille polluante qui entretient la confusion sous de vagues sigles en passant par la redoutable tro�ka des sectes islamistes, ils ont en commun le d�sir et la volont� de circonvenir le quidam appel� � voter. Le pouvoir, dont le souci primordial demeure l�abstention, ne manquera s�rement pas de les encourager m�me s�ils doivent recourir � des proc�d�s r�pr�hensibles en mati�re de conditionnement (les mosqu�es), voire la captation des votes le jour du scrutin (le recours abusif � la procuration). Bient�t cette machinerie se mettra en marche dont quelques pilotes attitr�s ont depuis plusieurs l�gislatures acquis une exp�rience diabolique. Il y aura entre autres les Ouyahia, Belkhadem et Bouguerra. Le premier, arch�type du carri�riste cannibale d�nu� de toute retenue, nous enseignera ainsi, lors de ses meetings, ce qu�est la contre-v�rit� en politique. Se pr�sentant en parangon des libert�s, il s�exercera � faire la le�on de la transparence, lui qui s�est tout le temps accommod� de l�opacit�. Agitateur, au talent certain, n�a-t-il pas �t� capable de passer tous les deals possibles avec les islamistes en 2002 et en 2007 alors que tout r�cemment on l�a entendu appr�cier diff�remment cet ancien alli� et agonir de critiques cette mouvance. Incroyable reconversion � un id�al qu�il a lui-m�me malmen� durant une d�cennie. Voil� qui �difie sur une sinc�rit� de fa�ade et sur la probit� politique de son �rassemblement �. Autre chorale autre musique. Celle de Belkhadem jouant en sourdine sur le registre de l�exp�rience attach�e � l�image d�un �front� rompu � l�adversit� mais toujours capable de surmonter les crises et se repositionner dans le sens de �l�int�r�t national� (sic). M�me si le style du personnage est d�testable, il continue cependant � avoir les faveurs du chef de l�Etat. Agressif tout autant qu�Ouyahia, il est notoirement connu pour sa d�magogie. L�h�ritage de la pens�e unique impr�gne toujours son propos et l�incline au maquillage de la r�alit�. Autrement dit, au mensonge permanent. Interface d�un RND que l�on dit pris de vitesse, il n�est pas certain qu�il focalisera sa campagne sur les challengers islamistes avec lesquels il est en empathie. Et l�on suppose qu�il concentrera son matraquage sur la participation au scrutin. En cela, il sera plus proche de l�inqui�tude de Bouteflika que ne le sera l�appareil d�Ouyahia. Ainsi, avec de vagues mots d�ordre, le FLN fera campagne contre le boycott uniquement. Comme pour faire valoir son statut de cl� de vo�te du r�gime. Enfin, du c�t� des embarrassants islamistes, qui sont en train de se coaliser s�rieusement, l�objectif et le th�me de leur campagne ne sont plus dans l�entrisme mais dans l�alternative syst�mique au pouvoir. En clair, ils se poseront, dans leurs discours, en tant que refondateurs de l�Etat et les r�dacteurs cardinaux de la future Constitution. A grands traits, c�est � ce menu que sera convi� l��lecteur. Celui de choisir entre la peste, le chol�ra ou la v�role. Or, comment tranchera-t-il entre trois maux si ce n�est par le vaccin qui neutralise toutes ces �pid�mies ! Rassurons quand m�me les ma�tres censeurs : nous ne sugg�rons pas le boycott mais simplement le vote sanction contre les appareils en question.
B. H.

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