Corruptions : Le copinage et la corruption, des maux grandissants en Afrique du Sud

Ouvrir un journal sud-africain sans tomber sur une affaire ou des all�gations de corruption ou de copinage est un moment rare. Les plus optimistes diront qu'au moins, les journalistes sud-africains font bien leur travail (pour le moment).
Il y a au choix le t�moignage de cet homme d'affaires qui en a ras-le-bol. Il a ouvert un lieu de vill�giature en 2006 � Upington dans l'ouest du pays. Le responsable de l'ANC (parti au pouvoir) de la province et le maire de la ville commencent alors � lui demander des services comme ceux de payer la note de t�l�phone du bureau de l'ANC, de faire des dons � des athl�tes, pour des fun�railles, etc. Puis, les deux comp�res r�clament 20% de l'entreprise. Le propri�taire dit non. Quelques jours plus tard, son centre est ferm�, faute d'un permis refus� par la... municipalit�. Il y a cet habitant qui se r�volte dans un township (quartier d�favoris� noir) fustigeant les carences des services publics et qui, au passage, pointe du doigt les pratiques des �lus locaux et �ces gens qui arrivent de nulle part et qui d�crochent des boulots alors qu'aucune offre de poste n'a �t� rendue publique�. Il y a le patron de la police sudafricaine, dont le beau-p�re est promu, trois mois apr�s le mariage, � la t�te des inspecteurs de la province du KwaZulu-Natal, un emploi grassement r�mun�r�. Il y a ces ministres et leurs logements de fonction luxueusement r�nov�s dont la proc�dure d'attribution des contrats ne semble pas avoir �t� respect�e. Il y a Khulubuse Zuma, le neveu du pr�sident sudafricain, Jacob Zuma, qui a connu une �ascension fulgurante� depuis l'�lection de son oncle en 2009. Elle peut se mesurer au nombre de voitures de sports qu'il poss�de : 19.
O� l�on retrouve� ArcelorMittal !

Il y a Duduzane Zuma, le fils du chef d'Etat, qui a empoch� plusieurs dizaines de millions d'euros gr�ce � un contrat minier avec le g�ant indien de l'acier, Arcelor- Mittal. Il y a la sixi�me femme de Jacob Zuma qui vient de d�crocher un job dans une soci�t� majoritairement d�tenue par les Guptas, une puissante famille d'origine indienne, dont l'influence grandissante aupr�s du dirigeant inqui�te jusqu'au sein de son propre parti. L'archev�que Desmond Tutu, la derni�re grande conscience morale du pays, a de nouveau mis en garde l'ANC contre les dangers de la corruption, surtout au regard des �v�nements actuels en Afrique du Nord. D'autres voix d�noncent l'enrichissement personnel, le copinage. Depuis une dizaine d'ann�es, la corruption augmente (3 milliards d'euros par an ?) m�me si les preuves sont difficiles � obtenir.
Les effets corrupteurs de l�obligation pour les entreprises �trang�res d�avoir des partenaires locaux

Le programme de discrimination positive, le BEE (le BEE se r�f�re aux mesures, actions et mesures programmatiques visant � permettre la participation significative des personnes noires dans la vie �conomique) qui oblige les entreprises �trang�res qui souhaitent r�pondre � des appels d'offres publics � avoir des partenaires locaux, eux-m�mes souvent tr�s bien connect�s � l'�lite politique pour s'assurer l'octroi de contrats... Le BEE a fourni �une justification respectable� � l'acc�s imm�diat � la richesse pour nombre d'hommes politiques sud-africains dans une soci�t� dans laquelle l'argent est devenu roi. D'autre part, il est � noter la d�centralisation d'une partie de ces prises de d�cision sur les contrats aux niveaux plus vuln�rables des provinces et des municipalit�s. Ajoutez � cela une certaine complaisance et un manque de volont� des responsables au pouvoir (malgr� des discours qui assurent le contraire), et vous comprendrez pourquoi on emp�che soigneusement le fr�le Nelson Mandela, 94 ans, d'ouvrir le journal. Il risquerait de se retourner dans sa tombe avant d'y �tre entr�.
LSC

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