Le Soir Auto : INCERTITUDES SUR L'AVENIR DU SALON D'ALGER
Ventes et revendeurs parall�les s�ment le doute


Apr�s dix jours de f�te, les lampions du 15e Salon de l'automobile d'Alger se sont �teints et le vacarme ambiant s'est tu� Les clients rentrent chez eux, les uns satisfaits de la bonne affaire, les autres d��us par l'incoh�rence commerciale de certains concessionnaires� Prises de commandes par milliers, paiements en liquidit�s sonnantes et tr�buchantes mais point de v�hicules disponibles � l�horizon� La col�re gronde et les prises de bec se multiplient.
Mais le Salon d�Alger s�est distingu� encore cette ann�e par une continuit� dans la qualit� de pr�sentation des diff�rents stands. La cinquantaine de participants ont redoubl� d'ing�niosit� pour offrir aux visiteurs des espaces de haute facture et les mod�les expos�s arborent un design de plus s�duisant et attrayant. La surface r�serv�e dans l'immense parc des expositions des Pins maritimes s'agrandit � mesure que le nombre des marques cro�t et se diversifie. Les constructeurs chinois renforcent leur pr�sence aux c�t�s des Europ�ens et Sud-Cor�ens et Am�ricains.
Une affluence record
Le fait marquant de cette �dition, c'est sans aucun doute l'affluence record des visiteurs. Un ph�nom�ne jamais v�cu auparavant, de l�aveu m�me des responsables de la Safex. Des centaines de clients prennent d'assaut aux premi�res heures de la matin�e plusieurs stands en qu�te de remises et d��ventuels promotions annonc�es par les concessionnaires. Des incidents ont m�me �t� signal�s entre clients press�s et des revendeurs sans scrupules qui n'h�sitent pas � proposer leurs �services� au vu et au su de tous. Une situation regrettable qui ne semble pas offusquer outre mesure ni les organisateurs ni les concessionnaires. Saisissant cette opportunit�, une association de protection des droits des consommateurs monte au cr�neau pour d�noncer les comportements de certains concessionnaires peu respectueux des engagements pris avec les clients, notamment en mati�re de d�lais de livraison, sachant que le cahier des charges �tabli par les pouvoirs publics impose un d�lai maximum de 45 jours. Et toute prorogation devrait imp�rativement �tre n�goci�e avec le client, faute de quoi, une action en justice pourrait �tre d�clench�e aupr�s des tribunaux comp�tents. Or, on note au quotidien un manque de respect flagrant de cette clause. Un constat h�las largement v�rifi� et qui se g�n�ralise chez les concessionnaires les plus sollicit�s par le public. Les revendeurs semblent d�sormais ma�triser leur �sujet� et imposent leur diktat. Il est �vident qu'ils b�n�ficient de largesses pour constituer leur propre stock de disponibilit� alors que les agents officiellement agr��s �prouvent d'�normes difficult�s pour r�pondre aux attentes de leurs clients. Il va sans dire que cette situation ne pourrait perdurer sans la complicit� de certains agents commerciaux dans les concessions qui y trouvent un moyen pour bien arrondir leurs fins de mois. De v�ritables r�seaux de revendeurs parall�les sont ainsi tiss�s et qui s'av�rent d'une grande �g�n�rosit� pour leur relais.
Longueur des d�lais
De fait, les repr�sentants l�gaux se trouvent grandement perturb�s dans l'exercice de leur activit� principale. Certains nous ont exprim� leur col�re face � la complaisance de quelques responsables qui semblent se satisfaire des �performances� de leurs prot�g�s et mettent en avant des niveaux de vente en nette augmentation. Ils se disent victimes d'une �concurrence d�loyale et compl�tement d�sarm�s face � une client�le d�sabus�e et lass�e d'attendre des v�hicules fant�mes�. La moyenne des d�lais de livraison ne cesse de s'�tirer en longueur. Les v�hicules les plus vendus affichent d�sormais pas moins de 6 mois d'attente. On tente alors de faire appel aux relais amicaux pour temp�rer les ardeurs. Les commandes group�es et de plus en plus importantes des revendeurs et les affinit�s qu�ils entretiennent � l�int�rieur m�me des concessions finissent en effet par cr�er un d�s�quilibre et une perturbation dans la gestion des stocks qui se r�percute in�vitablement sur la satisfaction des besoins des clients. C�est pr�cis�ment cette tendance � la commercialisation effr�n�e qui a �t� mise � l�index � la veille de l�ouverture de la manifestation. Les responsables de la Safex ont vainement essay� d�imposer aux concessionnaires le principe de vitrine de nouveaut�s et de technologies. S�il vrai que cette option constitue un crit�re fondamental de la professionnalisation tant souhait�e, il n�en demeure pas moins que la pression des clients et le poids d�une tradition qui date de plus d�une d�cennie ne peuvent �tre balay�s d�un simple revers de la main. Il appartient donc aux uns et aux autres d�engager la r�flexion autour d�une approche moins radicale qui pr�serverait le caract�re professionnel de ce Salon et conf�rerait plus de discr�tion � l�activit� vente. D�autant que des rendez-vous aussi prestigieux que le Mondial de Paris ou le Salon de Francfort enregistrent des commandes de clients sans que leur image n�en soit alt�r�e.
B. Bellil

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