Voxpopuli : �Quand je parle de Boumedi�ne, j�ai toujours l�impression qu�il a �t� tu�

Le titre du livre Le d�veloppement national contrari�* en Alg�rie �crit par Abdeltif Rebah nous rappelle ce qui se disait au lendemain de la d�signation, en 1979, de l�officier sup�rieur le plus �g� de l�arm�e aux commandes du pays qu�est Chadli, son programme �tait dans la destruction de ce qui a �t� fait au temps de Boumedi�ne.
L�auteur fait un bilan de l��conomie de l�Alg�rie o� l��pure du d�veloppement entam� au lendemain de l�ind�pendance appara�t malgr� toutes les r�formes-restructurations-privatisations, de liquidations d�entreprises publiques et toute l�opacit� entretenue sur le projet de d�veloppement de l��conomie nationale Aujourd�hui, nous pouvons dire, gr�ce aussi � cette publication, que nous avons deux p�riodes, et que la vox populi avait bien raison � ce sujet d�s le d�but. C�est, � mon avis, la richesse du livre. Un de ces vides du livre, de Monsieur Abdeltif Rebah, pose probl�me. Les t�ches d��difications nationales caract�risent un des bilans positifs de la p�riode du pr�sident Boumedi�ne et l�engineering national devait en �tre le marqueur. Pour minimiser ces TEN, certains vont jusqu�� gommer les luttes de cette p�riode quand d�autres assimilent la construction de toute une industrie � une route ou autoroute, et du coup, l�assimilent � la p�riode actuelle. Quand je parle de Boumedi�ne, j�ai toujours l�impression qu�il a �t� tu�, ce qui me permet d�affirmer encore aujourd�hui que ceux qui l�ont assassin� ne peuvent �tre que les ennemis de l�ind�pendance �conomique de l�Alg�rie. L�ind�pendance �conomique �tait dans l�id�al des novembristes comme condition sine qua non � la consolidation de la libert� du pays. Le pr�alable � cette condition est dans l�industrialisation qui, elle, est � son tour conditionn�e, disent les �conomistes, par l�accumulation. Il y a encore aujourd�hui jusqu�� des universitaires qui affirment qu�au lendemain de l�ind�pendance, l�Alg�rie, non seulement �tait dans un n�ant industriel, un vide et dans tous les domaines, et laissent croire que se sont l� les facteurs de l��chec. Ils attribuent donc l��chec de l�industrie au manque d�accumulation. Oui l�industrialisation a �t� un �chec mais elle n��tait pas une utopie, comme il est entendu. Monsieur Rebah rapporte dans son livre que �le statut de Sonatrach promulgu� par d�cret du 31 d�cembre 1963 est la copie quasi in extenso de la loi de 1868�� de la l�gislation fran�aise. Cela peut vouloir dire qu�il y a un vide juridique, certainement, mais pas seulement, car la v�rit� de la Palice a cette constante de cacher la v�rit� vraie, qui dans ce cas est, qu�au lendemain de l�ind�pendanc, nous osions disposer du savoir universel et particuli�rement celui qui fait partie de notre �butin de guerre�.
Nous disposions de la rente p�troli�re

Je rappelle que nous avions aussi en 1962 plus de six usines de charpentes et de chaudronnerie � travers le territoire national, � Alger, Oran et Annaba. La charpente faite � Alger a servi � la construction de plusieurs �difices dont la Grande-Poste d�Alger qui, elle, remonte aux environs de l�ann�e 1920, cet exemple pour dire que l�Alg�rien a vu faire, et de man�uvre il a �t� ouvrier pendant longtemps, et parfois jusqu�� chef d��quipe, � la veille de l�ind�pendance. Nous avions donc des ouvriers d�exp�rience dans le secteur, sans oublier que des Alg�riens d�origine �trang�re �taient encore � leur poste le plus souvent de ma�trise et de cadre bien apr�s l�ind�pendance, en plus des coop�rants. Le regroupement de ces usines � d�autres de m�me activit� a donn� la Soci�t� nationale de m�tallurgie. Quelques ann�es plus tard, il lui a �t� ajout� une unit� d�architecture industrielle appel�e plus commod�ment l�Engineering, pour faire de cette entreprise un ensemblier. Il faut rappeler que l�Engineering avait atteint, en 1977, un effectif de plus de 400 travailleurs, dont l��crasante majorit� �tait des architectes, ing�nieurs, projeteurs, dessinateurs. Au moment o� le minist�re de M. Bela�d Abdeslam confie la construction des usines aux multinationales, cl�s en main, produits en mains et tutti quanti ; les 5 000 travailleurs de la SN m�tal et tout l��quipement, un mat�riel lourd, restent en sous-charge. L�autre exemple est que la Sonatrach avait, par ses propres moyens, construit l�ol�oduc Haoud El Hamra-Arzew �100% alg�rien�, inaugur� en 1966 par Boumedi�ne comme indiqu� dans le livre, des ann�es apr�s elle confiait la construction de ses pipes aux multinationales � l�instar du gazoduc confi� � Bechtel par le m�me B�la�d Abdeslam, au lendemain de l�assassinat du pr�sident Boudiaf. Au moment m�me o� les capacit�s nationales ch�maient. Certes, la rentabilit� financi�re n��tait pas leur souci, par contre le temps �tait leur talon d�Achille et sa gestion a �t� confi�e au Grand Capital. Ceci dit, peut-on parler de mod�le ? Le ver �tait dans le fruit, et il ne pouvait en �tre autrement, c�est ce qui facilite l�acte de seriner l�id�e que les pouvoirs qui se sont succ�d� depuis 1962 � 2012 sont identiques, jusqu�� confondre le ver et le fruit, et qui a comme cons�quence, cet amalgame entre le nationalisme port� par l��lan du Mouvement de lib�ration national et son d�loppement socio�conomique et un nationalisme d�clinant jusqu�� la pratique de l�islamisme et son �conomie �lib�rale�.
Kouidri Sa�deddine Alger le 09-04-12

*Edition Inas Alger, mars 2012

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable