Chronique du jour : D�CODAGES
Agriculture : des efforts financiers consid�rables ; des r�sultats qui restent � �valuer


Par Abdelmadjid Bouzidi
abdelmadjidbouzidi@yahoo.fr

Depuis 2001, l�Etat consacre d�importantes ressources financi�res au r��quipement du pays. Trois plans de relance qui ont concern� tous les secteurs d�activit� �conomique ont �t� �labor�s et mis en �uvre (encore en cours pour le plan de relance III 2010/2014).
On peut d�j� regretter qu�aucun bilan, ni physique ni financier, n�ait �t� produit jusqu�� ce jour, absence qui laisse place � toutes sortes d�appr�ciations, aussi bien des sp�cialistes que de l�opinion publique : ces plans sont un gaspillage des ressources pour les uns, une voie royale pour la corruption pour les autres, un r�v�lateur de l�incomp�tence de l�Etat pour d�autres encore. Peut-�tre saurons-nous un jour ce que ces plans ont r�ellement produit comme effets sur les populations qui en ont b�n�fici� et qu�un vrai bilan sera �tabli qui pourrait mettre fin � toutes ces inqui�tudes. Nous pr�sentons aujourd�hui une synth�se sur les actions qui ont �t� et sont encore men�es dans le secteur agricole sur lequel peu de publications ont �t� produites. Nous savons que le secteur agricole b�n�ficie depuis l�ann�e 2001 d�un apport financier consid�rable de la part de l�Etat. Il y a d�abord eu le PNDAR (Plan national de d�veloppement agricole et rural) qui r�organise le plan d�occupation des sols et r�oriente le plan g�n�ral des cultures vers les sp�culations les plus rentables et les plus r�num�ratrices pour les fellahs. De m�me le mat�riel agricole et les �quipements n�cessaires sont rendus disponibles par des syst�mes ad�quats de financement et de subvention. Des soutiens financiers appr�ciables sont accord�s aux fellahs qui d�veloppent la c�r�aliculture, la production de lait, de l�gumes secs, de mara�chages ainsi que la production animale, mais uniquement lorsque ces productions sont d�velopp�es dans les r�gions qui ont un potentiel prouv� pour la r�alisation de rendements appr�ciables et suivant une carte agricole �labor�e par les services agricoles de l�Etat. Il s�agit, donc, d�orienter les fellahs producteurs vers une nouvelle occupation des sols et une nouvelle carte agricole nationale. L�Etat a engag�, pour ce programme, une enveloppe financi�re de plus de 7 milliards de dollars. Dans le cadre du plan 2010/2014, les efforts financiers de l�Etat en faveur de l�agriculture se poursuivent et c�est une enveloppe de 300 milliards de dinars qui est affect�e � ce secteur, soit plus de 4 milliards de dollars. Deux volets sont pris en charge par le programme quinquennal destin� au secteur agricole :
� Un volet �renouveau agricole� qui concerne les activit�s agricoles proprement dites : soutien au prix, � la production des c�r�ales, l�gumes secs, lait, cr�dits agricoles � taux bonifi�s, effacement des �ardoises� bancaires des agriculteurs. Il s�agit ici de la poursuite du PNDAR.
� Le second volet du programme agricole 2010/2014 concerne le �renouveau rural�.
Ce volet qui a, en fait, d�but� en 2008 cible les zones de montagne et la steppe qui restent particuli�res et caract�ris�es par l�enclavement, le morcellement de la propri�t�, des terrains g�n�ralement accident�s, une forte �rosion des sols, l�absence de titres de propri�t�, le d�ficit en infrastructures et �quipements publics tels que �coles, centres de sant�, centres de loisirs, ouvrages hydrauliques, �lectricit� (Cf. La D�p�che de Kabylie du 7 ao�t 2010). De plus, ces zones ont gravement souffert de la p�riode d�ins�curit� (1993/2002) qui a acc�l�r� un exode forc� de centaines de milliers d�habitants ruraux vers les centres urbains. Il y a eu, donc, une totale d�structuration de ces espaces ruraux et d�veloppement de la pauvret� et de l�exode. Le programme d�action du minist�re de l�Agriculture, pour stopper la d�gradation de ces espaces et lutter contre la pauvret� qui se d�veloppait dans ces zones, a pr�vu un �plan de soutien au renouveau rural� (PSRR). Ce plan a �t� l��uvre du minist�re d�l�gu� au D�veloppement rural qui en a fait une pr�sentation devant les walis en 2006. A la fin de l�ann�e 2008, le PSSR est devenu le programme de �renouveau rural�. Ce programme est un ensemble de PPDRI, c�est-�-dire de projets de proximit� de d�veloppement rural int�gr�, qui sont constitu�s d�une s�rie d�actions int�gr�es et qui touchent � l�am�lioration des conditions de vie de ruraux par la r�habilitation des villages et des ksours, la diversification des activit�s �conomiques en milieu rural, la protection et la valorisation des ressources naturelles, la protection et la valorisation du patrimoine rural mat�riel et immat�riel. Le ministre de l�Agriculture qualifie ces PPDRI de �v�ritable programme visant � d�velopper l�espace rural et � am�liorer le niveau de vie des habitants. C�est un v�ritable plan anti-pauvret�. Au cours de l�ann�e 2009, 1 518 projets PPDRI ont �t� lanc�s dans 944 communes. Au cours de la m�me ann�e, 3 000 unit�s d�habitat rural ont �t� construites. Ces projets ont touch� pr�s d�un million d�habitants qui ont pu b�n�ficier d�AEP (alimentation en eau potable), d�assainissement, de salles de soins, d��lectrification. D�autre part, pr�s de 10 000 unit�s d��clairage ont �t� cr��es au profit de 5 823 m�nages au cours de la m�me ann�e. Les projets de proximit� de d�veloppement rural int�gr� sont pilot�s par les Conservations des for�ts au niveau local. Il y a, dans ce programme de PPDRI, un souci de reprise en main et de valorisation du patrimoine forestier par la fixation de la population autour d�activit�s qui pr�servent l�espace forestier et qui permettent l�exploitation et la gestion rationnelle des ressources disponibles localement. Du m�me coup, les conditions de vie de ces populations rurales sont am�lior�es. Pr�s de 1 million de personnes ont �t� touch�es par ces PPDRI, financ�s par une s�rie de fonds sp�cifiques qui ont �t� cr��s � cet effet : Fonds de d�veloppement rural, (Fonal), Fonds de d�veloppement de la steppe, Fonds de l�artisanat. Le programme quinquennal 2010/2014 concerne, donc, 13 millions d�habitants des campagnes et des zones rurales, les fellahs bien s�r, mais aussi toute la jeunesse rurale, les artisans et les autres actifs ruraux : cr�ation d�emplois, construction d�habitat rural, r�organisation de l�occupation des sols, sp�cialisations agricoles, am�lioration du financement des activit�s agricoles. L�effort de l�Etat est r�el, les ressources financi�res disponibles, mais quels sont les r�sultats obtenus ? Comment tous ces programmes sont-ils g�r�s ? Quel impact auront-ils r�ellement sur les populations ? Pourquoi n�a-ton pas eu droit � une conf�rence nationale d��valuation des r�sultats de tous ces efforts ? Y aurait-il quelques craintes � plus de transparence ?
A. B.

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