Culture : Le coup de bill�art du Soir Militant contre �lecteur
Par Kader Bakou
Les nouveaux partis ont-ils bien fait en se jetant dans le bain des
prochaines �lections ? En tout cas, m�me si beaucoup de gens sont pour
�le changement�, ils ne le voient pas dans la multitude des formations
politiques n�es ces derniers mois. Un ancien chef de parti a dit, un
jour, qu�il n�a pas besoin de militants, mais d��lecteurs. Dans
l�absolu, il a raison. Mais raisonner de la sorte en Alg�rie, c�est
peut-�tre se tromper de soci�t�. En Occident, ce sont souvent �les
ind�cis�, ceux qui n'adh�rent � aucune id�ologie ou partis, qui font la
diff�rence (ils sont les plus nombreux). Souvent, ils prennent leur
d�cision � la derni�re minute apr�s avoir vu le programme des partis ou
des candidats ou entendu leurs promesses �lectorales et les solutions
qu�ils proposent � un probl�me donn�. Dans notre pays, les gens,
g�n�ralement, ne font pas leur choix �lectoral sur la base d�un
programme. Ils ne vont pas voter, non plus, avec l�id�e que c�est tout
simplement parce que l�urne est l�unique moyen l�gal d�arriver au
pouvoir ou de r�aliser une transition, et que tout autre moyen est une
n�gation de la d�mocratie. Chez nous, un militant ou sympathisant d�un
parti politique est comparable � un supporter d�un club de football.
Comme une �quipe de foot, le parti a besoin de �vedettes� pour attirer
et mobiliser les foules. Il arrive, d�ailleurs, qu�un leader
�charismatique � devient plus important que le parti lui-m�me. Le parti
� toujours raison. S�il ne gagne pas les �lections, c�est la faute �
�l�arbitre�, c�est-�-dire � �l�administration� coupable de fraude. Tout
comme le supporter, le militant essaye de transmettre sa �foi� partisane
� ses enfants en faisant tr�s attention � leur ��ducation�. Chez nous,
quand on est pour un parti, c�est souvent pour la vie. On ne daigne m�me
pas jeter un coup d��il sur le programme des autres partis de la
majorit� ou de l�opposition et, de toute fa�on, ils ont toujours tort et
leurs dirigeants sont tous des �corrompus�. Toute r�gle a une exception
(qui la confirme). Un sympathisant ou militant d�un parti �la�c� peut
changer de couleur s�il commence � faire la pri�re. Dans ce cas, il va
opter pour un parti islamiste et deviendra un �adepte�, voire un
�ap�tre� charg� de transmettre �la bonne parole� du �cheikh�. Mais, m�me
si cette �conversion� s�accompagne d�une m�tamorphose vestimentaire,
dans les faits, le �converti� va reprendre inconsciemment le r�flexe du
supporter de football ultra-chauvin. Culture politique quand tu nous
manques !
K. B.
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