Actualit�s : ELLE ALIMENTE LA SUSPICION SUR LE VOTE DU 10 MAI
La surveillance autonome d�faillante


Il y a bien des chiffres que le ministre de l�Int�rieur et des Collectivit�s locales, Daho Ould Kablia, en charge de l�organisation des �lections, a en possession mais qu�il s�abstient de divulguer lors de ses sorties m�diatiques ; c�est celui de la couverture et la surveillance, le jour du scrutin, des bureaux de vote par les repr�sentants des partis politiques et des candidats.
Cette couverture est faible et cette d�faillance devient un argument suppl�mentaire pour exacerber la col�re de ceux qui d�noncent la fraude. Effectivement, nous avons constat� dans plusieurs centres de vote en milieu urbain, notamment dans la wilaya de Boumerd�s, � 40 km de la capitale, des absences nombreuses de contr�leurs d�l�gu�s par les candidats. En outre, sur 39 listes qui �taient en comp�tition, 13 n�ont d�l�gu� aucun repr�sentant dans aucun bureau de cette wilaya. Les nouveaux partis, y compris les islamistes, r�put�s grands mobilisateurs, �taient aussi quasiment absents aupr�s des urnes. Seuls les partis politiques traditionnels, le FLN, le RND ou le FFS qui �tait dans une wilaya importante pour lui, ont marqu� leur pr�sence jug�e juste moyenne. De plusieurs bureaux, les quelques contr�leurs pr�sents et que nous avions questionn�s, semblaient ignorer leurs droits. Si dans un milieu urbain et � 40 km de la capitale, de telles d�faillances ont �t� enregistr�es, qu�en est-il dans les zones rurales enclav�es, dans les wilayas des Hauts-Plateaux et celles du sud du pays o�, dit-on, la participation y est plus importante ? Or, il pouvait se passer �norm�ment de choses apr�s le d�pouillement dans les bureaux de vote. Malheureusement, la d�faillance ne se situe pas uniquement au niveau de la pr�sence humaine mais aussi dans l�organisation propre aux candidats, de la ma�trise de tout le processus �lectoral et surtout de l�ignorance de la loi et des r�glements r�gissant cette �lection. Le 11 mai au matin, seuls les responsables du FFS de Boumerd�s, qui �taient tout de m�me dans l�un de leurs fiefs, savaient, � quelques dizaines pr�s, le nombre de voix obtenues par leur parti. Les autres candidats n�avaient aucune id�e de leur score r�alis� au niveau des communes ou de la wilaya. Plus grave, nous avons rencontr� un responsable r�gional d�un parti politique qui si�geait au Parlement et qui critiquait la politique du gouvernement, mais le jour �J�, ce responsable de parti �tait incapable de r�colter, par le biais d�une repr�sentation, le moindre P-V des commissions �lectorales communales comme le lui permet la loi, pour d�fendre les droits de son parti. Il n�en avait pas les moyens humains. L�ignorance de la loi est une autre tare que tra�nent la majorit� des responsables de partis ou leurs candidats. Et pour cause, lorsqu�un candidat t�te de liste nous exposa le processus l�gal conduisant, selon lui, au partage des si�ges de d�putation, nous avons failli tomber � la renverse. Ce candidat ne connaissait pas la loi. Il ne l�a jamais lue. C�est le cas de la grande majorit� des candidats. C�est dans ce climat de grande d�faillance que se sont d�roul�es les �lections du 10 mai.
A. L.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable