Voxpopuli : CHRONIQUE DU JOUR
La panac�e


Dosto�evski avait dit : une fleur qui pousse en plein hiver, c�est de la politique. A bien m�diter sur ce qui suit, vous verrez qu�il est tr�s pr�s de la r�alit�.
Un jour, dans un petit village du nord-ouest de la France, vivaient ses habitants, comme nagu�re leurs a�eux, aux rythmes du lever et du coucher du soleil. Mais pour les enfants, qui fr�quentaient une petite �cole communale, leur r�veil �tait conditionn� par le passage tr�s ponctuel d�un vieux paysan, allant vers son champ, poussant son �ternelle brouette dont le moyeu provoquait des crissements � r�veiller les vivants. Il faut pr�cisait que cette travers�e du village �tait non seulement quotidienne, mais sans qu'aucun habitant ne l'ai apostroph� une seule fois. Mais il y avait un m�content, dont le sommeil �tait perturb� par ce bruit : c��tait le chat. Il faut dire qu'il �tait le seul et unique f�lin, qui plus est, la nuit de la pleine lune du dernier mois de l'ann�e, pouvait parler aux humains ! Il attendit ce moment avec impatience, et le jour J, il ne manqua pas de s�adresser au paysan en ces termes : �S�il vous pla�t, huilez ou graissez un peu la roue de votre brouette.� Le paysan leva la main sur le chat pour le frapper, pour lui avoir fait cette r�flexion. Mais il se ravisa, et se dit qu�il y avait du bon sens dans ces paroles. Ce qui fut fait, juste avec quelques gouttes d�huile r�cup�r�es du pressoir, pr�s des oliviers, et le silence r�gn�t, enfin, dans ce hameau. Mais comme chaque m�daille a son revers, durant pas mal de jours, et n'ayant plus ce chuintement quotidien et insolite pour les r�veiller, tous les �coliers des alentours arriv�rent en retard � leur cours, jusqu�au jour o� le maire se r�signa, par la force des choses, � faire quelques d�penses qui consistaient � installer un carillon sur le clocher de l��glise. Moralit� : j�aimerai que ce chat traverse notre pays avec une panac�e � chaque petite commune qui manque non pas d'hommes et de moyens, mais d�id�es et de solutions idoines pour nous sortir de ce marasme que vivent pas mal de nos communes.
Farouk Diffelah

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