C�est en se rendant, mardi matin, au centre d�examen, situ� dans le quartier Dardara, pour passer les �preuves de passage en classe de 6e , qu�une fillette a �t� mordue par un de ces chiens errants qui pullulent en ville.
La fillette F. D., �g�e de 11 ans, est arriv�e en pleurs au centre d�examen, choqu�e, la cuisse droite bless�e, avec une plaie sanguinolente. Celle-ci sera imm�diatement prise en charge par le corps enseignant du centre et �vacu�e vers les UMC de l�h�pital situ� non loin de l�. La blessure a �t� soign�e mais l�h�pital ne disposait plus de vaccin antirabique. La pauvre petite est alors ramen�e au centre d�examen pour ne pas rater les �preuves. Un des responsables du centre d�examen, craignant que le chien soit enrag�, s�est mis en qu�te d�une dose de vaccin aupr�s d�autres structures sanitaires. D�abord � la polyclinique toute proche puis au centre de pr�vention. En vain. Et pour cause, un agent �tait en d�placement � l�Institut Pasteur d�Alger pour en ramener. Heureusement qu�au niveau de l�h�pital de Miliana le produit �tait disponible et la fillette a pu �tre vaccin�e vers midi. Il faut signaler que ces chiens errants sont devenus un v�ritable fl�au qui menace les habitants, surtout les enfants et les personnes �g�es. Beaucoup de citoyens qui quittent tr�s t�t leurs domiciles doivent s�armer de b�tons ou de pierres. Dans la journ�e, ces animaux sont partout, circulant entre les �tals du march�, devant les boucheries et marchands de poisson, ou couch�s sur les marches d�escalier de la poste centrale, �tal�s sur le gazon des ronds-points, �tendus dans les caniveaux � la recherche de quelque fra�cheur devant les �difices publics. Un chauffeur de taxi nous dit : �J�ai vu ce matin une meute de plus d�une vingtaine de chiens au centre-ville, ils se sont m�me lanc�s � notre poursuite.� Dans la m�me journ�e de mardi, un cas suspect d�une vache atteinte de rage a �t� signal� dans la commune de Oued Chorfa (da�ra de Djendel) et plusieurs personnes ont voulu vainement se faire vacciner. Au niveau des services concern�s de l�APC, on d�clare qu��on ne dispose pas de munitions pour pouvoir organiser l�abattage�. Selon d�autres sources non moins officielles, �les munitions sont disponibles�. Qui croire alors ? Qui va se charger d�appliquer les r�gles d�hygi�ne � m�me de prot�ger les citoyens contre ce grave danger que repr�sentent ces b�tes, vecteurs de maladies, dont la rage, qui peut entra�ner la mort dans des conditions les plus atroces comme chacun le sait, si les mesures th�rapeutiques ne sont pas appliqu�es dans des d�lais rapides. Que dire alors quand le ministre de la Sant�, en visite r�cemment apr�s les �lections l�gislatives, d�clare : �Nous avons import� plus de 3 millions de dollars de vaccins et qui sont disponibles partout, m�me � Adrar. Je l�ai v�rifi� moi-m�me.� Pour expliquer ces ruptures d�approvisionnement en vaccins, nous apprenons de sources concordantes que les quantit�s re�ues sont bien en de�� des besoins surtout que souvent le nombre de morsures d�passe la dizaine par jour parce qu�il faut non seulement vacciner la personne bless�e � raison d�un coffret par individu (un coffret pour tout le traitement) mordu mais aussi vacciner les personnes ayant �t� en contact du bless� ou de l�animal suspect. Les morsures de chiens errants n�ont pas lieu qu�� Khemis-Miliana, h�las. Des informations parvenant de plusieurs communes font �tat de nombreux cas. Cela n�emp�che pas que certaines communes veillent � la sant� de leurs administr�s et proc�dent � des battues r�guli�rement, tel le cas de Miliana o� rien que dans la nuit de mardi � mercredi, une douzaine de chiens ont �t� abattus. Cependant, on signalera ici que l�information officielle refl�tant les statistiques cr�dibles nous est inaccessible, d�tenue par un service qui en fait un secret �un secret-d�fense �. Le responsable en faisant cette r�tention de l�information a-t-il peur ? Si oui, de qui et pourquoi ? Qui veut-on couvrir ? Le laisser-aller de certains responsables locaux ou l�incomp�tence d�autres � g�rer la s�curit� la plus �l�mentaire des citoyens ? Toutes nos tentatives pour contacter le responsable du service de la pr�vention au niveau de la direction de la sant� se sont av�r�es infructueuses. �En r�union�, nous r�pondons. Cependant, au milieu de l�apr�s- midi de mardi, l�agent d�p�ch� a l�Institut Pasteur rentre avec un quota de vaccins qui a �t� imm�diatement dispatch� sur les unit�s sanitaires. A la fin des �preuves, un m�decin qui attendait la fillette l�a r�examin�e et pris en charge son cas pour prendre le relais th�rapeutique entam� par le m�decin de la polyclinique de Miliana. Tout comme il a men� une enqu�te aupr�s de la famille de la victime et du propri�taire du chien, un voisin, qui a reconnu : �C�est vrai, mon chien est tr�s agressif, il n�est pas vaccin�, et il agresse m�me la ma�tresse de maison d�s qu�elle change de tenue vestimentaire.� A la question de savoir pourquoi ce chien est-il laiss� en libert�, le propri�taire r�pond : �Il saute le mur de cl�ture de l�habitation.� On signalera aussi que ces meutes sont utilis�es par les g�rants des parkings, des chiens qu�ils ne nourrissent m�me pas mais qu�ils mettent � l�abri lors des rares battues. �Une main d��uvre gratuite en somme, c�est mieux que d�employer des gardiens qu�il faut payer.�
Karim O.

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