Soirmagazine : ATTITUDES
Descente polici�re


Par Na�ma Yachir
naiyach@yahoo.fr

A quelques m�tres de son domicile, Zineb, qui rentrait chez elle apr�s une journ�e chaude et �reintante, par r�flexe, l�ve les yeux vers son balcon perch� au sixi�me �tage. Elle aper�oit un homme, les cheveux coup�s presque � ras, sauter de l��tage du dessus � la terrasse est commune � et tente de forcer les persiennes pour p�n�trer � l�int�rieur d�une des pi�ces de l�appartement. Elle demeure sans voix. �Mon Dieu, mais je r�ve, je suis en train d�assister en direct au cambriolage de ma maison.�
Elle file au commissariat situ� � cent pas de l�immeuble. Affol�e, le visage livide, le front en sueur, elle crie : �Vite, on essaye de cambrioler ma maison.� Les policiers la calment, l�invitent � s'asseoir, lui apportent un verre d�eau et lui demandent de relater les faits. La jeune femme tremblante, avale quelques gorg�es du breuvage, raconte : �Il ne faut pas perdre de temps, il faut attraper le voleur avant qu�il ne s��chappe. J�habite juste derri�re votre b�timent et je l�ai vu de mes propres yeux.� Un des policiers se met en face de son ordinateur et prend sa d�position. Son chef ordonne � son �quipe de se pr�parer pour une descente sur les lieux du vol. Des policiers en tenue de combat suivent notre victime devant les yeux ahuris de ses voisins. Ils montent les escaliers � une allure vertigineuse, accompagn�s d�un des voisins pour leur indiquer l�appartement, en intimant l�ordre aux badauds effar�s de rentrer chez eux. Jamais l�immeuble, d�habitude calme et paisible, n�a connu un tel remue-m�nage. Ils arrivent devant le logement incrimin�. Il a suffi au plus costaud d�entre eux de trois coups d'�paule pour d�foncer la porte. Notre �Ars�ne Lupin�, fig�, ne r�alise pas ce qui vient de lui arriver. Il tombe nez � nez avec un des policiers qui l�empoigne, le met � terre � plat ventre, en lui collant son arme sur la tempe avant de lui passer les menottes. Le jeune homme a beau s��gosiller en leur expliquant qu�il se trouvait chez sa tante, rien n�y fait. �Tais-toi, tu nous prends pour des imb�ciles, tu diras �a au juge.� Le voisin eut juste le temps de le reconna�tre. Comme tomb� des nues, il s��crie : �Arr�tez, l�chez-le, c�est Amine, je le connais c�est son neveu.� Exc�d�s, les policiers s�en prennent � lui, et lui ordonnent de se taire : �Tu vas nous suivre toi aussi. Tu crois que nous allons gober ces bobards. Dis plut�t que tu es son complice.� Zineb arrive chez elle, � bout de souffle, se tenant � peine sur ses jambes. ��a y est Madame, nous l�avons eu�, la rassure, fier, le chef. En p�n�trant dans l�appartement, elle poussa un hurlement. Elle reconnut Amine, par terre, les mains menott�es. �Laissez-le tranquille, c�est mon neveu.� Les policiers perplexes, cependant, ne comprennent pas d�abord pourquoi Amine est rentr� par le balcon, ensuite, comment Zineb n�a pas reconnu son propre neveu. Remis de ses �motions, Amine explique : �En fait, j�avais une envie pressante, et il n�y avait personne � la maison, alors j�ai saut� de la terrasse, et j�ai ouvert les persiennes.� Quant � Zineb, elle argumente : �Mon neveu a pass� la nuit chez moi, il devait rentrer chez lui. Quand on s�est quitt� ce matin, il avait tous ses cheveux. Entre-temps, il est all� chez le coiffeur, c�est pour cela que je ne l�ai pas reconnu. Maintenant que tout est clair pour tout le monde, je retire ma plainte.�
- �Ce n�est plus possible, la proc�dure a �t� enclench�e et notre sortie doit �tre justifi�e. Vous devriez le dire au juge�, lui r�pondent-ils, visiblement d�sol�s et contrari�s � la fois pour une sortie qui s�est av�r�e infructueuse. Confuse, le jour J, Zineb dira tout de go :
- D�sol�e M. le juge, je n�ai pas reconnu mon neveu, car il avait le cr�ne presque ras�. L�affaire sera class�e et Amine innocent�.

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