
Actualités : ACTIVITÉ INDUSTRIELLE La tendance est à la reprise, même si...
L’activité industrielle a renoué avec la hausse durant le quatrième trimestre 2011 et devait reprendre au premier trimestre 2012, en dépit des ruptures de stock, l’insuffisance de qualification ainsi que la mauvaise trésorerie qui perdurent. C’est ce qu’une enquête de l’Office national des statistiques (ONS), effectuée auprès de 340 chefs d’entreprises publiques et 400 chefs d’entreprises privées, relève.
Chérif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Après avoir connu une hausse
durant le deuxième trimestre 2011 puis une baisse durant le troisième
trimestre, l’activité industrielle a repris à la hausse durant le
quatrième trimestre, dans les deux secteurs public et privé. Ainsi, plus
de 66% des entreprises publiques et près de 57% de celles du privé ont
utilisé leurs capacités de production à 75%.
Malgré des déficits, les commandes satisfaites
Néanmoins, l’enquête révèle que près de 40% des industriels publics et
plus de 11% des patrons privés ne s’approvisionnent pas suffisamment en
matières premières, plus de 13% du potentiel productif public et plus de
6% de celui privé enregistrent des ruptures de stock et près de 23% du
potentiel de production du secteur public et près de 63% de celui du
privé enregistrent des pannes d'électricité. Malgré la hausse des prix
de vente, la demande en produits fabriqués a continué sa tendance
haussière durant le 4e trimestre 2011 selon les entreprises publiques,
contrairement à ceux du privé dont la demande a enregistré une baisse.
Ainsi, près de 70% des chefs d'entreprises publiques et près de 93% du
secteur privé ont déclaré avoir satisfait toutes les commandes reçues.
Cependant, près de 78% des industriels publics et 57% privés ont des
stocks de produits fabriqués, situation jugée «normale» par la majorité
des concernés des deux secteurs, note l'enquête de l'ONS.
Le recrutement pose encore problème
D’autre part, les effectifs continuent de chuter en raison des
départs volontaires et à la retraite non remplacés, selon les
représentants du secteur public. Par ailleurs, près de 25% des chefs
d'entreprise des deux secteurs jugent que le niveau de qualification du
personnel reste «insuffisant ». Comme la majorité des patrons déclarent
avoir trouvé des difficultés à recruter surtout le personnel
d'encadrement, de maîtrise et d'exécution. Voire, ils jugent qu'en
embauchant du personnel supplémentaire, les entreprises ne vont pas
produire davantage. Même si le taux d’absentéisme est inférieur durant
ce trimestre, l’on note que près de 18% des entreprises publiques et
seulement 2% de celles du privé ont enregistré des arrêts de travail en
raison de conflits sociaux.
La situation financière encore mauvaise
Durant le quatrième trimestre 2011, la trésorerie des entreprises est
jugée «mauvaise», selon près de 39% des gestionnaires du secteur public,
mais reste «bonne» selon plus de 28% de ceux du privé. En outre,
«l'allongement des délais de recouvrement des créances, les charges
élevées et le remboursement des emprunts, le ralentissement de la
demande et la rigidité des prix continuent d'influer sur la situation de
la trésorerie des entreprises», avertit l'enquête. Ainsi, près de 22% du
potentiel de production du secteur public et près de 58% de celui du
privé ont eu recours à des crédits bancaires, et plus de 41% des chefs
d'entreprise du public et plus de 5% de ceux du privé ont trouvé «des
difficultés à les contracter», relève l'office.
Les perspectives semblent meilleures
Certes, près de 61% du potentiel de la production du secteur public
et plus de 57% de celui du privé ont connu des pannes d'équipements,
dues essentiellement à leur vétusté et à leur sur-utilisation, selon les
représentants des deux secteurs. Toutefois, près de 74% des chefs
d'entreprises publiques et plus de 71% du privé affirment pouvoir
produire davantage, seulement en réorganisant le processus de production
sans renouvellement ni extension des équipements. Voire, les patrons du
secteur public misent, pour les mois prochains, sur des hausses de
l'activité, de la demande des produits fabriqués, des prix de vente
ainsi que des effectifs, contrairement à ceux du privé qui prévoient une
baisse de la production et des effectifs. Par ailleurs, les chefs
d'entreprise des deux secteurs prévoient une «meilleure perspective» de
leurs trésoreries.
C. B.
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