Actualités : AU LENDEMAIN DE L’ATTENTAT AYANT CIBLÉ LE SIÈGE DE LA BMPJ
Ouacifs a du mal à «émerger»


Au lendemain de l’attentat terroriste ayant ciblé, dans la soirée de vendredi dernier, son commissariat de police, faisant deux morts et deux blessés parmi les éléments de la BMPJ, et deux autres femmes de la cité voisine, blessées par des balles perdues, la ville de Ouacifs, à quelque 45 km au sud-est du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, s’est réveillée hier comme sortie d’un cauchemar qui a pris fin.
Même avec des visages encore crispés et des mines aux expressions qui en disent long sur le choc et la peur enfouie au plus profond d’eux, les citoyens sont sortis pour vaquer à leurs affaires en ce début de semaine et la vie semblait vouloir reprendre son cours «normal». Les commerces restés la veille fermés à cause de la coupure d’électricité, opérée juste avant l’attentat et qui s’est prolongée jusqu’en début de soirée, ont rouvert leurs portes. De même que les administrations et les établissements publics locaux. La circulation automobile et les transports de voyageurs ont repris, dans le brouhaha et les embouteillages habituels. «Nous avons vécu une véritable psychose durant la soirée de vendredi dernier quand l’attentat a été perpétré. Il y avait comme un déluge de feu et les explosions et les tirs d’armes retentissaient de partout. On pensait vraiment au pire», nous dira un citoyen des Ouacifs, habitant la cité «Devise», mitoyenne du siège du commissariat ciblé. Mais après le choc de cette soirée d’enfer, la sérénité est vite revenue, surtout après que la peur d’autres «répliques» terroristes qui pouvaient arriver par l’explosion des bombes, balancées sur le bâtiment abritant le commissariat, soit écartée avec le désamorçage de ces bombes dans l’après-midi d’avant-hier, par les brigades des artificiers et de la police scientifique dépêchées sur les lieux. Même la bombe enfouie sous terre par les terroristes, au lieudit Acherchour, sur la route menant vers la ville des Ouacifs par la RN30, pour cibler d’éventuels renforts des troupes de l’ANP, a été désamorcée en fin de journée de samedi. «Même l’an dernier, à la même période je crois, ce commissariat a été aussi attaqué par des terroristes mais je dois vous dire qu’ils n’étaient pas aussi nombreux et l’accrochage n’a pas duré aussi longtemps comme ce fut le cas vendredi dernier», dira, pour sa part, un commerçant exerçant sur l’allée longeant le commissariat de police. La plupart des citoyens pensent que c’est presque un soulagement de découvrir que le bilan, même avec les deux victimes à déplorer parmi les services de sécurité, reste «un moindre mal» devant l’ampleur et l’intensité de l’attaque par lesquelles les terroristes voulaient faire un carnage aux Ouacifs. Preuve en est, l’impact des balles encore visible sur les murs des habitations alentours et surtout sur les façades du siège du commissariat qui restait encore hier fermé avec ses occupants à l’intérieur. Quant à la population, elle s’est ruée sur la presse nationale, toute épuisée dès la matinée, pour avoir le compte rendu de ce qu’elle a vécu vendredi et s’informait de ce qui s’est passé à travers toutes les régions de la wilaya où d’autres activités terroristes ont été signalées. Ils se demandent néanmoins pourquoi ce n’est qu’en Kabylie que le terrorisme, présenté vaincu et résiduel partout, continue de sévir, avec son lot de victimes et de dégâts ?
Sadek Aït-Salem



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