Actualit�s : WILAYA IV HISTORIQUE
Un colloque, des zones d�ombre et des non-dits


Le rideau est tomb� jeudi, en milieu d�apr�s-midi, sur ce colloque, le premier organis� � l�initiative de la Fondation Wilaya IV historique, pr�sid�e par Youcef El Khatib, dont on attendait plus.
Plus d��clairages, non seulement sur les hauts faits d�armes pendant la lutte arm�e pour le recouvrement de l�ind�pendance, faits qui ont eu pour th��tre cet espace situ� au c�ur de l�Alg�rie, espace qui s��tendait de Remka � l�Ouest � Lakhdaria (ex-Palestro) � l�Est, en passant par Chlef, A�n Defla, Tissemsilt, M�d�a, Blida, Alger et une partie de la wilaya de Bouira. Un espace enclav� entre l�Est et l�Ouest, mais proche d�Alger o� se concentraient tous les commandements du pouvoir colonial. Un espace aussi qui s�est trouv� isol� de tout approvisionnement logistique � partir des pays voisins o� s��taient �tablis de nombreux hauts dirigeants politiques et militaires de la R�volution. Pour preuve de l�importance attendue de ce colloque, il y a lieu de signaler les repr�sentants de 11 wilayas, la pr�sence du SG de l�ONM, Sa�d Abadou, d�anciens walis, l�ambassadeur de Cuba � Alger, en plus de responsables ayant pris part � la guerre dans cette r�gion, de nombreux �tudiants et professeurs d�universit� et autres chercheurs. Les autorit�s civiles et militaires �taient pr�sentes � ce grand rendez-vous avec l�histoire de la Wilaya IV, fer de lance de la lutte arm�e et qui a support� le poids �norme de la r�pression orchestr�e par les grands chefs militaires fran�ais qui avaient re�u les pleins pouvoirs et toute la logistique demand�e � la seule fin de briser la R�volution. C�est El Khatib, qui a �t� � la t�te de cette Wilaya, en succ�dant au colonel Djilali Bouna�ma, dit Si Mohamed, tomb� au champ d�honneur � Blida, qui a entam� le cycle des conf�rences. Il a retrac� tout le �parcours� de la Wilaya IV depuis la r�union des 22 jusqu'� l�ind�pendance en juillet 1962. Dot� d�une m�moire prodigieuse, Si Hassan (Y. El Khatib) ne faisant aucune erreur, ni sur les dates ni sur des �v�nements, citant de t�te les hommes qui ont men� la lutte dans ces op�rations qui n�ont pas �t� toujours heureuses, a reconnu, en toute humilit�, les moments de fragilit� et de faiblesse, du sentiment d�isolement de la Wilaya IV, les batailles perdues et les victoires, les �checs et les r�ussites. Les moments forts de son intervention ont �t� les r�solutions adopt�es par le Congr�s de la Soummam, dont deux des plus importantes n�ont jamais pu �tre concr�tis�es, � savoir la primaut� de l�int�rieur sur l� ext�rieur et la primaut� du politique sur le militaire, et qui �ont beaucoup influ� n�gativement sur la suite des �v�nements� et qui, dit-il, �ont perdur� bien apr�s 1962, citant pour preuve l��chec de la r�union des chefs � Tripoli et la cr�ation d�un bureau politique par la suite � Tlemcen et qui a conduit � la prise du pouvoir par la force peu apr�s. L�orateur a donc survol� les grandes �tapes de la R�volution, faisant le r�sum� des grands �v�nements, les plus marquants, ann�e par ann�e, dont le plus fort a �t� que la Wilaya avait subi le �rouleau compresseur� des grandes op�rations visant � �radiquer les maquis, concomitamment aux op�rations de d�placements et regroupements des populations des campagnes qui assuraient la logistique des maquisards, en pla�ant ces populations dans des camps appel�s des �camps de transit�, l�instauration des zones interdites, le lancement du fameux �Plan de Constantine� par le g�n�ral de Gaulle. Le pr�sident de la Fondation de la Wilaya IV historique a rappel� les �volutions du discours du pouvoir politique fran�ais de l��poque qui �tait pass� de �l�Alg�rie est fran�aise et le restera� � �l�autod�termination� et �l�Alg�rie alg�rienne�. Par ailleurs, il a �t� �voqu� l�impact de la �bleuite�, ces individus qui ont rejoint les maquis de leur propre chef sans passer par les canaux officiels, attestant du bien-fond� de leur engagement, � savoir qu�ils soient connus de l�organisation ou alors ont fait leurs preuves par une action arm�e, et les d�g�ts caus�s dans les rangs de l�ALN L�affaire qui a �t� soulev�e lors des d�bats parce qu�� peine survol�e par Si Hassan est celle dite de l�Elys�e, ou 3 des chefs militaires de l�ALN avaient pris contact avec le gouvernement fran�ais et ont �t� re�us � l�Elys�e par de Gaulle. Si Hassan les disculpe et affirme qu�ils n�ont pas �t� consid�r�s comme des tra�tres. Cependant, l�un d�eux, Djiliali Bouna�ma, a �t� tu� � Blida par un commando de la l�gion �trang�re et l�autre tomb� au champ d�honneur dans une embuscade non loin de Djema� Saharidj dans la Wilaya III (Kabylie) un an plus tard, et ce alors que, toujours selon l�orateur, il se rendait en Tunisie pour y �tre entendu par le haut commandement militaire install� � Tunis. Cependant, on a pu noter que tout n�a pas �t� dit sur les circonstances dans lesquelles ont disparu de nombreux chefs militaires de l�ALN dont le colonel Bougara dont le corps n�a jamais �t� retrouv� � ce jour. Interrog�s � ce sujet, tant pour Si Hassan que pour Sa�d Abadou, la r�ponse est identique : �Nous avons adress� plusieurs demandes aux autorit�s fran�aises � ce sujet, nous n�avons jamais eu de r�ponse.� Suite � l�intervention tr�s remarqu�e faite par le directeur de l�institut des sciences juridiques de Khemis Miliana, Titaouni El Hadj, sur les crimes commis par le pouvoir colonial, un membre de l�assistance s�est enquis du dossier du jugement de la France sur les essais nucl�aires de Reggane. Pour Si Hassan, �il faut r�unir des preuves attest�es�. Pour l�universitaire, �l��vidence, au grand jour, n�est pas � d�montrer.� Enfin pour ce qui est de l��criture de l�Histoire et pour El Khatib, il faut que la Fondation soit consult�e et que s��tablisse un consensus sur la v�racit� des faits. Pour l�universitaire, seuls les recoupements et la critique pourront attester le bien-fond� des �crits, et qu�il n�est nul besoin d�un quelconque consensus. C�est un colloque, encore une fois, le premier, l�initiative est louable mais il laisse un go�t d�inachev�, avec son lot de frustrations. Les Alg�riens deviennent de plus en plus avides de connaissance de leur histoire.
Karim O.

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