Culture : RENCONTRES �ESPRIT FRANTZ FANON�
Les romanciers africains et l�histoire coloniale


Traiter le pass� en tant que mat�riau de base de la litt�rature a �t� pr�conis�, � Alger, par cinq romanciers ayant en commun le pass� colonial de leurs pays.
Dans le cadre des rencontres �Esprit Frantz Fanon�, organis�s du 1er au 10 juillet par les �ditions Apic, cette rencontre a rassembl� cinq romanciers autour du th�me �Il ne suffit pas de rejoindre le peuple dans ce pass� dans lequel il n'est plus�, tir� du roman de Frantz Fanon, Les Damn�s de la terre. Le romancier malgache Jean- Luc Raharimanana, qui a pr�sent� un diaporama de photographies d'archives de l'arm�e fran�aise autour de la r�volution malgache et des massacres de mars 1947, a rappel� que dans ses �crits qui traitent de l'ali�nation, Frantz Fanon a soulev� la relation entre le colonisateur et le colonis� qui favorise l'infantilisation des t�moignages des peuples colonis�s qui d�cr�dibilise les r�cits historiques. Le rapport du romancier � l'histoire coloniale et sa mani�re de la traiter a �t� abord� par le romancier guin�en Tierno Mon�nembo qui rappelait que la m�moire est plurielle et que le fa�onnage du pass� est le mat�riau de base de toutes les litt�ratures modernes. C'est pour cela que l'�crivain ne doit pas se contenter de rejoindre le peuple dans le pass� mais il doit retravailler ce dernier et r��crire l'histoire � sa mani�re sans la falsifier pour autant, puisque, selon lui, �la m�moire trafiqu�e est un �l�ment- cl� dans la politique moderne des pays d'Afrique� qui conduit le colonisateur � renier ses actes et � faire �l'apologie d'une colonisation positive�. Le romancier a aussi abord� le racisme entre les pays africains qualifi� �d'essentiel � la machine coloniale� par Frantz Fanon en appuyant ses propos par la perception actuel des Alg�riens, Malgaches ou autres des �tirailleurs s�n�galais� qui n'�taient pourtant pas command�s par l'actuel S�n�gal mais envers qui on continue � nourrir une certaine haine, selon lui. Comme pour tous les citoyens, le pass� reste une perception personnelle pour le romancier aussi, selon la romanci�re indienne Ghita Hariharan qui pr�ne la sauvegarde du pass� et l'actualisation continuelle des perceptions. Rebondissant sur ce th�me, le jeune �crivain alg�rien, Yabrir Sma�l, a rappel� que sa g�n�ration �entretenait des rapports �quilibr�s d'Etat � Etat avec la France �pur�s de la haine du pass� coloniale surtout apr�s la coupure des ann�es 1990�. Pour sa part le romancier camerounais, Eug�ne Ebod�, s'interrogeait sur la fa�on de passer du statut de colonis� � celui d'homme libre apr�s avoir franchi tous les handicaps des nouvelles ind�pendances pr�dits par Frantz Fanon dans Les Damn�s de la terre. Le r�le de l'�crivain, selon lui, est de faire passer les peuples du statut de damn� de la terre � celui d'homme lib�r� de �la culture, architecture, m�urs et comportement impos�s que Guy de Maupassant d�crivait ��d'actes � contre sens de la terre elle m�me���. Cependant, l'auteur n'a pas omis de rappeler que l'�crivain n'est pas pour autant historien. Ces rencontres organis�s par les �ditions Apic se poursuivent jusqu'au 10 juillet avec d'autres rencontres d'�crivains pr�vus jusqu'au 9 juillet et des ateliers d'�criture ouverts aux journalistes des r�dactions culturelles anim�s par Eug�ne Ebod�.

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