Actualit�s : LE PROC�S DE L�AFFAIRE DU VOL D�ARMES AU COMMISSARIAT CENTRAL D�ALGER ROUVERT HIER
La n�gligence obs�de le juge


Le climatiseur de la salle d�audience est tomb� en panne et on aurait suffoqu�, hier, � la cour d�Alger, n��taient-ce l�humour et la r�partie du pr�sident de l�audience, le juge Brahim Kharrabi, qui menait le proc�s de l�une des plus gravissimes affaires ayant �clabouss� la S�ret� nationale.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Quatorze accus�s ont �t� auditionn�s par le juge et ses deux assesseurs. Une question l�obs�dait : �Qu�est-ce qui vous emp�che d�inventorier les armes individuelles qui transitaient par l�armurerie ?� 200 armes par jour, en moyenne, � en croire l�un des accus�s. Aucune r�ponse ne l�a convaincu. Y compris celles des policiers grad�s cit�s dans cette affaire : deux commissaires principaux ayant occup� la fonction d�adjoint du chef de S�ret� d�Alger et chef de service de l�administration g�n�rale. �Le recueil des dispositions r�glementaires ne le pr�voit pas�, s�accordaient- ils � dire. �Mais ce ne sont pas des �ufs, ce sont des armes ! Comment se fait-il que vous avez des armes dans le d�p�t et vous vous permettez de ne les enregistrez sur aucun document ?�, s�offusquait le juge. L�affaire a �clat� fin octobre 2007 lorsqu�un policier qui �tait en cong� de maladie est venu r�cup�rer son arme d�pos�e en ao�t de la m�me ann�e. L�arme avait disparu. L�enqu�te diligent�e pour �traquer� ce �PA� a r�v�l� un r�seau de policiers qui puisaient des armes dans l�armurerie du commissariat et les revendaient � des �commer�ants �. 31 armes en tout, tous calibres confondus, ont disparu du d�p�t. Des armes qui ont �t� ou r�cup�r�es dans le cadre de la lutte antiterroriste durant les ann�es 1990 ou enregistr�es aux noms de policiers ayant quitt� la police ou sont partis � la retraite. Des armes qui n��taient pas inventori�es. Et que personne, � la passation des consignes, ne se posait la question d�o� venaient-elles. L�affaire a �t� jug�e une premi�re fois par la m�me juridiction avant que le parquet et les avocats des mis en cause ne fassent cassation. La Cour supr�me l�a renvoy�e devant le tribunal criminel. Le proc�s a �t� ouvert hier. Cinq accus�s, qui ont �t� condamn�s d�j� � des peines allant de 4 � 7 ans de r�clusion criminelle et s�journaient en prison, avaient reconnu les faits pendant les diff�rentes �tapes de la proc�dure p�nale. Ils les ont reconnus encore une fois hier � l�ouverture du proc�s. A l�exception de Nacer Younsi qui a tout ni� en bloc et a cit� un parent � lui, transporteur de son �tat, dont �un litige sur un lot de terrain les opposait et qui aurait soudoy� les policiers pour l�inculper �. Une assertion qui n�a pas convaincu le juge outre mesure. Les policiers avaient saisi l�aune des armes disparues de l�armurerie du commissariat central et qui �tait en sa possession. L�accus� principal, par ailleurs, est Ma�mar Felti (43 ans), magasinier dans l�armurerie. Il a eu � subtiliser � lui seul 25 armes, selon l�arr�t de renvoi. Il a reconnu sa culpabilit� dans le vol de quatre armes : un fusil de chasse, un fusil � pompe et deux PA. Son interm�diaire est Toufik Yahi, 33 ans, un fonctionnaire n�ayant exerc� que durant trois mois dans l�institution. N�anmoins, il habite le boulevard Amirouche, en face du commissariat central, et Ma�mar Felti le connaissait depuis sa tendre enfance. �Il me faisait traverser la route quand j��tais petit�, dira-t-il au juge. Ses clients : un importateur de produits alimentaires de Tizi-Ouzou, Idir Larbas, d�c�d� avant la r�ouverture du proc�s. Ce monsieur lui avait achet� le fusil � pompe. L�autre client, un entrepreneur, de la m�me ville, ayant fait la connaissance de Yahi chez Larbas. Il a achet� trois PA. �Mes chantiers se trouvent dans des contr�es isol�es et j�ai achet� ces armes pour me d�fendre. Une pour moi et les deux autres pour des employ�s de mon entreprise. Mais je ne savais pas qu�elles �taient vol�es. On m�a dit que ces armes ont �t� saisies au port d�Alger et la police les vendait � des particuliers. On m�a m�me promis de me d�livrer des papiers pour ces armes.� A l�heure o� nous mettons sous presse, le r�quisitoire du repr�sentant du minist�re public et les plaidoiries des avocats n�ont pas encore commenc�.
L. H.

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