Actualit�s : VOL D�ARMES AU COMMISSARIAT CENTRAL D�ALGER Le tribunal frappe fort
Le repr�sentant du minist�re public a requis � l�issue de son r�quisitoire, une peine de 20 ans de r�clusion criminelle � l�encontre de Ma�mar Fliti et Toufik Yahi, assortie d�une amende de 3 millions de dinars, 15 ans � l�encontre de leurs �clients� assortie d�une amende de 2 millions de dinars et 3 ans � l�encontre des policiers accus�s de n�gligence.
Lyas Hallas - Alger (Le Soir) - Les avocats des cinq premiers mis en
cause, Ma�mar Fliti et Toufik Yahi et leurs trois clients, accus�s de
constitution d�association de malfaiteurs et de commerce illicite
d�armes, ont plaid� les circonstances att�nuantes pour leurs clients, du
moment que �les armes ont �t� r�cup�r�es et qu�elles n�ont pas �t�
utilis�es pour commettre des crimes�. Me Mohamed-Salah Bounineche,
avocat de Toufik Yahi, a essay�, � travers sa plaidoirie, de prouver
qu�il n�y a eu aucun �accord pr�alable� entre son client et que ses
�courses� r�tribu�es par les acheteurs n��taient que le fait du hasard.
Il s�est �nergiquement �d�ploy� pour �carter la th�se de l��association
de malfaiteurs �. Et tout en plaidant les circonstances att�nuantes pour
son client, lequel a avou� avoir jou� le r�le d�interm�diaire dans ce
commerce illicite, il a pos� une probl�matique lancinante, celle du port
d�arme : �Ces armes ont �t� vendues � des personnes qui vivent dans une
r�gion agit�e. Elles les ont achet�es pour se d�fendre. Elles ont �t�
r�cup�r�es et elles n�ont pas �t� utilis�es pour commettre des crimes.�
Beaucoup de t�tes seraient tomb�es�
De son c�t�, Me Hadria Khennouf, qui s�est constitu�e pour d�fendre
Ma�mar Fliti, s�est bas�e sur l�enqu�te sociale faite sur son client qui
n�a �aucun ant�c�dent judiciaire� et connu pour sa �bonne conduite� pour
plaider les circonstances att�nuantes. Sauf qu�elle soit all�e plus loin
pour justifier son acte : �Il y a un proverbe alg�rien qui dit : el mel
sayeb ya�lem sarka (la n�gligence apprend le vol, ndlr). Et mon client,
qui vivait des moments difficiles, a profit� de l�anarchie qui r�gnait
dans l�armurerie, o� les armes se trouvaient � m�me le parterre ou
entass�es dans des cartons et que personne ne saurait en identifier une,
pour gagner un peu d�argent. Il a pris cinq armes et il l�a avou�. Les
armes ont �t� r�cup�r�es. Or, les responsables de cette n�gligence lui
ont fait porter le chapeau pour tout le reste. Ils n�ont pas trouv�
mieux comme bouc �missaire, assumant la responsabilit� dans la
disparition des autres armes dont on ne sait quand elles ont disparu ni
o� elles sont maintenant�. Et d�ass�ner : �Si l�instruction avait pris
son cours normal, beaucoup de t�tes seraient tomb�es !� La th�se de la
n�gligence a �t� rejet�e en bloc par les avocats de Nadjib Jarir,
commissaire principal qui fut chef du service de l�administration
g�n�rale au moment des faits retenus contre Fliti. �C�est l�organisation
du service qui est d�faillante. La preuve, l�institution a amend� le
texte r�glementaire la r�gissant en 2008, apr�s l��clatement de cette
affaire. Et l�ancien texte ne pr�voyait pas l�inventaire des armes
individuelles. C�est qu�on n�inventoriait que les armes appartenant au
service. Par ailleurs, mon client avait envoy� des tonnes de
correspondances � ses sup�rieurs pour r�gulariser la situation du
magasin d�armement. Il se basait sur les rapports de ses subalternes
auxquels il est cens� faire confiance. D�autant qu�aucune anomalie
n�appara�t sur les documents de passation de consignes ou autres. Mais
aucune de ses correspondances n�a eu de suites. L�, je vous pose la
question : pourquoi la responsabilit� dans cette soi-disant n�gligence
s�est arr�t�e au niveau de mon client ?�, accuse l�un des avocats. Pas
besoin d�intelligence pour savoir qu�il visait le chef de S�ret� de
wilaya. Il a, en tout cas, pr�sent� une copie de l�ancien texte
r�gissant l�armurerie et a plaid� l�acquittement de son client. Et au
juge, agac�, de r�pliquer : �Pfft ! Sayba donc !� Le juge n�a pas admis
qu�on g�re les armes avec une telle l�g�ret�. Que les textes
r�glementaires le pr�voient ou pas, l�esprit carr� d�un responsable
n�appliquant que les textes qui ne rassurent pas sur la tra�abilit� des
armes ne plaide pas en sa faveur. Il s�agit d�une n�gligence. Apr�s deux
heures de d�lib�rations � le verdict est tomb� vers les coups de 23 h �,
il le condamne, lui et son pr�d�cesseur � la t�te du service, Mourad
Mouat, ainsi que ses subalternes Sayeh Yacine, Yahiaoui Kamel, Meriah
Boualem et Bousa� Larbi, � deux ann�es de prison avec sursis assortie
d�une amende ferme de 50 000 DA. De m�me qu�il a retenu la charge de
constitution d�association de malfaiteurs contre les seuls Fliti et Yahi,
condamn�s � 10 ans de r�clusion criminelle assortie d�une amende de 500
000 DA chacun. Les clients de ces deux derniers, Sofiane Benmehieddine
et Karim Oukherfallah, eux, ont �cop� de 3 ann�es de prison. Hadad
Mohamed, Messadi Rafik et Sma�l Djamel quant � eux ont �t� acquitt�s.
Tout comme Nacer Younsi pour lequel le tribunal a fait savoir qu�il
avait �t� emprisonn� auparavant pour une autre affaire.
L. H.
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