Actualit�s : LE CHEMIN DE DAMAS DE L�EURO
Bruits de bottes et argent de la vieille


De notre bureau de Bruxelles, Aziouz Mokhtari
Bachar Al Assad et sa belle �pouse survivront-ils � l�euro ? Tout l�indique tant Bruxelles est impuissante face au d�clin de sa monnaie et d�pass�e par les �v�nements en Syrie. Sur ces deux crises majeures, �videmment, les 17 de la zone euro et les 27 de l�Union europ�enne risquent pourtant gros. Ils peuvent y laisser leur vie.
Sur les deux crises majeures qu�elle affronte pr�sentement, l�Europe est impuissante, elle n�apporte pas de solution parce qu�elle ne le peut pas vraiment. Sur la Syrie, la diplomatie de l�UE � minima lorsqu�elle s��branle � Bruxelles, le consensus est difficile pour ne pas dire impossible sur la fa�on dont il faut se comporter. Les enjeux et les risques sont �normes, les effets secondaires ou comme on dit pudiquement, ici, �les d�g�ts collat�raux� en cas de fausse man�uvre, c�est le cas de l��crire, risquent de tout balancer en l�air. Jusque et y compris le fragile consensus diplomatique que g�re, bon an mal an, Catherine Ashton, Mme relex de Bruxelles. Pi�g�s, les 27 de l�Union le sont assur�ment. Par l��volution de la situation sur le terrain qu�ils ne ma�trisent pas. Seuls les Russes et les Am�ricains savent le dossier, le reste, c�est du pipeau. Par la nature du conflit, ensuite. Il y a quelques mois, Bruxelles avait mobilis� ONG, soci�t� civile et m�dias sur la base d�un soutien � une population en danger de mort, menac�e par un tyran (Bachar Al Assad), �assoiff� de pouvoir et de �sang� de son peuple dont la belle �pouse, Asma, issue de la bourgeoisie sunnite �ach�te parfums, tissus et derniers cris f�minins � Paris aux frais de son peuple affam� et en d�tournant l�argent de Syrie. Asma Al Assad, attachante et jolie �pouse d�un tyran, poussait, selon la puissante propagande d�ici, son mari vers plus de crimes, plus de r�pression, plus de carnages en Alep, en Damas et � Lattaqui� et ses environs. Asma a rempli la case laiss�e vacante par Le�la Trabelsi, exil�e � La Mecque avec son Ben Ali d�chu. Pour autant, cela ne suffit plus. L�opinion publique ou les opinions publiques constatent qu�en Syrie deux arm�es, deux logiques et deux structures militaris�es s�affrontent. I m p i t o y a b l e m e n t . A m o r t Malheur aux vaincus. L�arm�e r�guli�re et l�ALS, Arm�e libre de Syrie, financ�e, superbement �quip�e par le Qatar, l�Arabie saoudite, la Turquie, b�n�ficiant des expertises de la CIA et du renseignement ami (Fran�ais, britannique, Isra�lien). C�est une autre configuration ajout�e aux vetos russe et chinois au Conseil de s�curit� de l�ONU, cela revient � d�l�gitimer la �r�sistance�, � placer le mouvement revendicatif, f�t-il insurrectionnel, de Syrie sous commandement militaire ambigu, driv� par l��tranger. L�opposition syrienne elle-m�me s�en trouve sans voix, exclue de l�affaire, au profit de �nouveaux arrivants� m�diatiques qui de Washington, de Paris ou de Londres dictent la conduite, pr�cisent le timing, ne se privant plus d�appeler l�Otan ou une coalition occidentale hors Onu de frapper le r�gime Assad, d�intervenir, de chasser les alaouites, de placer d�autres � leur place, de �bombarder�, �d�installer�, pour frappes a�riennes, un gouvernement de transition. Probl�me, tout de m�me. Le comptage de la population syrienne est � peu pr�s le suivant : 12% � 15% de alaouites, de 11 � 13% de chr�tiens, � peu pr�s le m�me nombre de Kurdes, quelque 5 � 7% d�Isma�lites, 3 � 6% d�Aram�ens, 5% d�Assyriens, 4 � 5% de Turkm�nes et un ensemble dit sunnite pas aussi coh�rent et anti-Assad qu�on le pr�tend. Les couches moyennes sunnites dans leur ensemble, la bourgeoisie d�affaires ou traditionnelle de Damas ou d�Alep, surtout d�Alep, la cit� des minorit�s, la client�le du parti Baath, v�ritables miliciens politiques au service du r�gime, tout ce beau monde ajout� aux �minorit�s� cit�es pr�c�demment, donne une confortable assise au syst�me Bachar. Qu�il soit d�mocratique, ce n�est pas le cas et ce n�est pas le seul � ne pas l��tre, si vous voyez ce que je veux prouver, et, notamment dans le monde arabe, ou pas. D�o� le cafouillage europ�en actuel. R�unis � Bruxelles, hier, les ministres des Affaires �trang�res de l�UE ont d�cid� de choses, certes, symboliquement et m�diatiquement fort bruyantes mais de peu d�importance pour influer sur le rapport de force en pays ommeyade. M�me concernant l�euro, monnaie unique de 17 membres des 27 que compte l�UE, le politique europ�en est impuissant. Ici, c�est le march�, la loi des march�s qui r�gne. Les mauvais �l�ves, les cancres, nombreux en euro-zone (Gr�ce, Espagne, Portugal, Irlande, Italie, France), d�un mot, � peu pr�s tout le monde sauf le Benelux (Pays- Bas, Belgique, Luxembourg), les Nordiques emmen�s par la Su�de et l�Allemagne, sont en train de disqualifier la monnaie europ�enne. Hier, les march�s et les agences de notation et les experts ont anticip� une sortie de l�euro de la Gr�ce et de l�Espagne. Certains n�h�sitent m�me plus � pr�dire une fin prochaine de l�euro. Assad survivra-t-il � la monnaie unique europ�enne ? Tout le laisse supposer.
A. M.

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