Monde : MALI
Un animateur de radio, battu par les islamistes, hospitalis� � Gao


Un animateur de radio a �t� hospitalis� � Gao apr�s avoir �t� battu par les islamistes qui contr�lent cette ville du nord du Mali, lui reprochant d'avoir relat� une manifestation contre l'amputation de la main d'un voleur, a-t-on appris hier lundi de sources hospitali�res.
�L'animateur Abdoul Malick Ma�ga, tabass� dimanche soir par les islamistes, est toujours hospitalis�. Il a repris conscience mais il ressent toujours d'intenses douleurs�, a d�clar� � l'AFP un m�decin � Gao qui s'est exprim� sous couvert de l'anonymat. �Je l'ai vu ce (lundi) matin. Il a des �corchures � l'�il. Il m'a expliqu� que les islamistes sont venus l'arr�ter au moment o� sa radio commentait le refus de la population d'accepter l'amputation d'une main d'un voleur�, a ajout� la m�me source. L'animateur, employ� dans une radio priv�e de Gao, a �t� admis dans un h�pital public � Gao apr�s son passage � tabac. Il a expliqu� avoir �t� �battu � coups de crosse par les islamistes qui lui reprochent de les critiquer�, a d�clar� un autre m�decin de la ville. Des centaines de personnes ont manifest� dimanche soir � Gao pour protester contre son interpellation et exiger sa lib�ration. Les manifestants ont mis le feu � un v�hicule d'un responsable du Mouvement pour l'unicit� du jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) qui contr�le la ville, avant d'�tre dispers�s par les islamistes qui ont tir� des coups de feu en l'air. Le Mujao avait annonc� samedi soir dans un communiqu� sur des radios priv�es de Gao qu'il couperait dimanche la main d'un voleur en application de la charia. Les habitants l'en ont emp�ch� en occupant la place de l'Ind�pendance o� l'amputation �tait pr�vue, selon des t�moins. Selon les recoupements de l'AFP, l'homme dont la main devait �tre coup�e est une jeune recrue du Mujao qui avait vol� des armes pour les revendre. C'est la premi�re tentative de la part les islamistes qui occupent le nord du Mali de couper une main dans cette r�gion o� des couples ill�gitimes, des buveurs d'alcool, des fumeurs, ont �t� fouett�s en public dans plusieurs villes. Le 29 juillet � Aguelhok, localit� du nord-est du Mali, ils ont lapid� � mort un couple non mari�. Le gouvernement malien a condamn� ��nergiquement� hier lundi dans un communiqu� l'agression de l'animateur de radio, ainsi que �la tentative d'amputation de la main d'un pr�tendu voleur par des groupes extr�mistes arm�s qui occupent ill�galement la ville�. Il �r�affirme son attachement � la libert� de presse ainsi qu'� la la�cit� irr�versible de l'Etat malien� et estime que ces actes �d�montrent l'incapacit� des occupants � imposer leur loi destructrice et leur foi douteuse � des populations qui rejettent leur pr�sence sans �quivoque�. �Le gouvernement tient � redire � ses compatriotes vivant au nord du Mali qu'il continue de travailler d'arrache- pied pour la r�cup�ration totale des zones occup�es et la restauration de l'autorit� de l'Etat dans le Nord�, ajoute le communiqu� du minist�re de la Communication. Il �tient � assurer l'opinion nationale et internationale que rien ne divertira son attention de la trag�die en cours � Gao, Tombouctou et Kidal�, les trois villes et r�gions administratives du Nord occup�es : �Il demeure plus que jamais d�termin� � se d�barrasser des terroristes ainsi que des narcotrafiquants qui posent des actes inqualifiables dans ces r�gions�.
�La Mauritanie n'interviendra pas au Mali�, affirme le pr�sident Ould Abdel Aziz
Sur un autre plan, le pr�sident mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a affirm� dans la nuit de dimanche � lundi � Atar (nord) que son pays �n'interviendra pas militairement au Mali�, estimant que �le probl�me malien est complexe� et que son pays n'en poss�de pas la solution. �La Mauritanie n'interviendra pas militairement au Mali� a d�clar� M. Ould Abdel Aziz lors d'une �rencontre avec le peuple� sous forme de questions et de r�ponses, � l'occasion du troisi�me anniversaire de son accession au pouvoir, le 5 ao�t 2009. �Le probl�me est tr�s complexe, nous n'en poss�dons pas la solution� a-t-il ajout�, estimant toutefois que son pays �fait partie de la communaut� internationale� qui �doit aider� Bamako � trouver une solution � l'occupation de �65% de son territoire par des terroristes�. Tout le nord du Mali est occup� depuis fin mars par des groupes islamistes li�s � Al-Qa�da au Maghreb islamique (Aqmi) qui poss�de des bases dans ce vaste territoire d'o� elle agit dans plusieurs pays du Sahel, dont la Mauritanie. En 2010 et 2011, l'arm�e mauritanienne a men� � plusieurs reprises � titre �pr�ventif� des raids militaires au Mali contre des bases d'Aqmi, notamment dans la r�gion de Tombouctou, ville aujourd'hui enti�rement contr�l�e par un de ces groupes, Ansar Dine (D�fenseurs de l'islam) et Aqmi. Selon le pr�sident Ould Abdel Aziz, la �solution doit passer d'abord par la mise en place au Mali d'un gouvernement fort et repr�sentatif� de toutes ses forces politiques avant d'engager une action contre �le risque terroriste qui va grandissant et qui peut constituer une catastrophe pour le monde entier�. �Nous avons vu venir ce probl�me, nous l'avons alors dit et l'histoire nous a donn� raison� a-t-il affirm� en soulignant la port�e de l'intervention de son arm�e ces derni�res ann�es contre les �bandes criminelles qui nous mena�aient depuis le nord de ce pays voisin�. La Communaut� �conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (C�d�ao), � laquelle n'appartient pas la Mauritanie, est dispos�e � envoyer une force de quelque 3 300 soldats pour aider l'arm�e malienne � reconqu�rir le nord du pays. Mais elle attend une demande formelle des autorit�s de transition en place � Bamako o� le pr�sident par int�rim, Dioncounda Traor�, est en train de travailler � la formation d'un gouvernement d'union nationale � la demande de la C�d�ao qui attend �galement un mandat du Conseil de s�curit� de l'ONU. Des pays occidentaux, dont la France, ex-puissance coloniale dans la r�gion, sont pr�ts � apporter un soutien logistique et technique � une telle intervention. Le ministre fran�ais de la D�fense Jean-Yves Le Drian, a jug� samedi que cette intervention �tait �souhaitable et in�luctable �.

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