Monde : SYRIE
Le Premier ministre a fait d�fection


Le Premier ministre syrien, Riad Hijab, a fait d�fection lundi et rejoint l'opposition, le plus haut responsable � rompre avec le r�gime du pr�sident Bachar al-Assad depuis le d�but d'une r�volte in�dite il y a 16 mois.
Sur le terrain, l'arm�e syrienne bombardait � l'artillerie le principal bastion rebelle � Alep nord), toujours en proie � des combats, alors qu'un attentat � la bombe a vis� le matin la t�l�vision officielle � Damas, principal outil de propagande du r�gime, faisant des bless�s. Riad Hijab, un sunnite nomm� Premier ministre il y a deux mois par le pr�sident Assad, de confession alaouite, a fait d�fection avec sa famille en Jordanie en raison des �crimes de guerre et de g�nocide� commis par le r�gime, a annonc� son porte-parole � Amman, Mohamed Otri. Le chef du Conseil national syrien (CNS), la principale coalition de l'opposition, Abdel Basset Sayda, a salu� cette d�fection signifiant que �le r�gime se d�sagr�ge. C'est le d�but de la fin�. �C'est une nouvelle indication du fait qu'Assad a perdu le contr�le de la Syrie�, a pour sa part d�clar� le porte-parole du conseil de s�curit� nationale de la Maison-Blanche. M. Hijab devrait s'installer au Qatar qui a accueilli d�j� plusieurs hauts responsables civils ayant fait d�fection. �Hijab ira � Doha, o� sont bas�s les m�dias internationaux. Il s'y rendra demain, apr�s-demain ou d'ici quelques jours�, a d�clar� M. Otri. Trois officiers de l'arm�e et deux ministres ont aussi fait d�fection en Jordanie, selon un membre de l'opposition syrienne. Mais il n'y a aucune confirmation du d�part des deux ministres ni pr�cision sur leur identit�. Selon un membre du CNS, Khaled Zein el-Adibine, la d�fection de M. Hijab a �t� coordonn�e par l'opposition. �L'Arm�e syrienne libre (ASL, rebelles) les a tous aid�s � passer la fronti�re �, a-t-il dit. Dans un communiqu�, le CNS a exhort� �les dignitaires du r�gime � faire d�fection� car �il n'y a plus d'excuses pour rester � bord du m�me bateau que ce r�gime criminel�.
D�fections en s�rie
Juste avant l'annonce de la d�fection du Premier ministre, la t�l�vision d'Etat avait indiqu� que �Riad Hijab avait �t� d�mis de ses fonctions�, et que Omar Ghalawanji, vice-Premier ministre et ministre de l'Administration locale, avait �t� d�sign� pour �exp�dier les affaires courantes�. Selon le quotidien gouvernemental Techrine, M. Hijab avait pr�sid� dimanche deux r�unions centr�es �sur les mesures � prendre pour r�am�nager les r�gions purifi�es des groupes terroristes arm�es�, terme par lequel les autorit�s d�signent opposants et rebelles. Il s'agit de la plus importante d�fection parmi les responsables du r�gime Assad depuis le d�but en mars 2011 de la r�volte populaire qui s'est transform�e en insurrection arm�e face � la r�pression sanglante men�e par le r�gime. Des proches du r�gime, des diplomates et de nombreux g�n�raux ont fait d�fection au cours des 16 derniers mois. Un g�n�ral de l'arm�e, accompagn� de cinq officiers de haut rang et une trentaine de soldats, est encore arriv� en Turquie pour rejoindre l'opposition, a rapport� lundi l'agence Anatolie. Quelque 400 civils syriens, dont une majorit� de femmes et d'enfants, les ont suivis. Au total, 31 g�n�raux syriens ont fait d�fection en Turquie. Dimanche, trois officiers des renseignements politiques � Damas, dont deux fr�res issus du clan du vice-pr�sident sunnite Farouk al-Chareh, ont trouv� refuge en Jordanie, a assur� � l'AFP le colonel Kassem Saad Eddine, porte-parole de l'ASL en Syrie.
Port�e symbolique
L'annonce de la d�fection de Riad Hijab est intervenue quelques heures apr�s un attentat au si�ge de la radio-t�l�vision d'Etat � Damas qui n'a fait que des bless�s l�gers et n'a pas perturb� la poursuite des programmes. Pour autant, cette attaque a une forte port�e symbolique puisqu'elle a vis� le principal outil d'information du r�gime, de surcro�t dans un quartier ultra-prot�g� de la capitale. L'arm�e avait pourtant affirm� contr�ler totalement la capitale. Mais selon l'OSDH, il y avait lundi des combats � Roukneddine, dans le nord de Damas. A Alep, poumon �conomique du pays, des bombardements et des tirs d'armes automatiques avaient lieu �galement dans plusieurs quartiers, causant la mort de huit civils et deux rebelles, dont un commandant, selon l'OSDH. Wassel Ayoub, un capitaine rebelle dans le quartier de Salaheddine (ouest), bastion des insurg�s, a affirm� que des soldats et des francs-tireurs prot�g�s par un char avaient r�ussi � s'emparer de sept ou huit b�timents du quartier et contr�laient deux art�res. Des combats avaient aussi lieu dans les quartiers Chaar et Hanana, selon l'ONG syrienne. Depuis le d�but de la journ�e, 37 personnes ont �t� tu�es dans le pays, selon la station bas�e � Londres qui tire ses informations et ses bilans d'un r�seau de militants et de t�moins. Enfin, le CNS a accus� les forces fid�les � Bachar al- Assad d'avoir �massacr� une quarantaine d'habitants dans la province de Hama (centre). Compte tenu des restrictions impos�es par les autorit�s, il est impossible de v�rifier ces bilans de source ind�pendante.

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