Par Anissa Benameur,
ancien ministre de la R�publique alg�rienne
Je ne peux me souvenir sans douleur de ces ann�es 1990, pas si lointaines, un temps o� je regardais mes enfants sortir de la maison pour aller au lyc�e et � l'universit� en me disant, le c�ur serr� et la boule au ventre c'est peut-�tre la derni�re fois que je les vois. Mon instinct de m�re, � l'instar de celui de toutes les autres m�res, aurait voulu que je garde mes enfants aupr�s de moi pour les pr�server de la mort qui r�dait et frappait aveuglement � chaque coin de rue.
Le combat que menait la soci�t� civile alors �tait de ne pas c�der � la terreur terroriste islamiste. Maigre combat au regard de celui que menait notre arm�e. Des hommes, des vrais � visage d�couvert, ont dit non � la barbarie et � l'obscurantisme. Le reste du monde, en d�cidant unilat�ralement qu'il s'agissait d'une guerre civile, nous a laiss�s combattre seuls un terrorisme qui �tait largement soutenu par l'Internationale int�griste dont bon nombre de membres r�sidaient en Europe et aux Etats-Unis.Ce monde, qui disait ne pas distinguer �qui tuait qui� et qui apparemment ne le distingue toujours pas, nous a laiss�s combattre seuls l'hydre terroriste soutenue par l'Internationale islamiste int�griste. Une d�cennie de sang et de larmes plus tard, meurtri dans sa chair et sur ses terres (attentats multiples en Europe et septembre 2011 aux Etats-Unis), l'Occident s'est enfin r�veill�, contemplant avec effroi les retomb�es meurtri�res de sa politique et avec un arri�re-go�t de sang et de terrorisme islamiste dans la bouche. Groggy un temps, il avait enfin compris que la n�buleuse islamiste terroriste �tait internationale, qu'elle frappait partout et qu'il fallait la combattre sans merci. Des conseils en mati�re de lutte anti-terroriste �manant d'Alger devenaient tout d'un coup pr�cieux ! Des rapprochements de visions furent aussit�t m�diatis�s et des accords furent sign�s entre l'Alg�rie et le reste du monde en mati�re de lutte anti-terroriste ! Enfin, �taient reconnus la douleur du peuple alg�rien et surtout le bien-fond� de la lutte et du combat anti-terroriste que menait sans r�pit notre arm�e. Combat que l'immense majorit� des Alg�riens a soutenu et appel� de tous ses v�ux. Devant l'ampleur de l'horreur et de la barbarie, les sceptiques et bon nombre de ceux qu'on ne peut consid�rer objectivement comme les alli�s du pouvoir ont rejoint plus tard cette cause. D'autre s'en sont all�s. Oui, l'arm�e nous a sauv�s. Que l'on arr�te d'insulter la m�moire de ces milliers de militaires, de gendarmes et de policiers qui, au service du peuple confront� � la violence et � la terreur au moyen des m�thodes les plus abjectes qui soient, ont endeuill� leurs propres familles et fait de leurs enfants des orphelins, pour prot�ger les n�tres ! Nous avons envers eux une dette inexpugnable ! Et m�me si certains semblent l'avoir oubli�e aujourd'hui pour des raisons de strat�gies politiques, nous leur devons nos vies ! Des milliers de civils et de patriotes ont �t� tu�s parce qu'ils ont choisi la R�publique. Des milliers d'enfants innocents sont morts avec dans leur dernier regard les visages haineux de ceux qui les �gorgeaient. Les Alg�riens n'oublient pas ! Alors ? Jusqu�� quand allons-nous subir les assauts de ceux que l'Alg�rie d�range ? Car l'Alg�rie d�range. Voil� le fin mot de l'histoire ! Sachez et faites savoir que nous nous �l�verons contre toute vell�it� d'ing�rence, quelle qu'elle soit et d'o� qu'elle vienne ! Faut-il rappeler � ceux qui jouent � ce jeu dangereux et non d�nu� d'intentions inavouables que les colonies de papa c'est FINI ! Qu'on se le dise !Faut-il encore et encore r�p�ter que nous modulerons nous-m�mes nos saisons, comme nous l'avons fait par le pass� et que tous les �printemps� du monde ne d�tourneront pas le cours d'une histoire que nous construisons, que nous construirons nous-m�mes et � laquelle nous voulons imprimer notre mouvement ? Circulez ! Il n'y a personne � armer dans nos contr�es et aucun film � suspense � tourner avec l'Alg�rie pour d�cor et BHL comme acteur principal ! Oui, le g�n�ral major Nezzar et ses compagnons ont fait leur devoir en sauvegardant la R�publique, n'en d�plaise � la Suisse et � tous ceux qui, nombreux de par le monde, voudraient la suivre dans cette voie ! Vous, vous voulez juger le g�n�ral Nezzar ? Alors, vous aurez � juger tous les r�publicains ! Pour votre gouverne, sachez qu'ils sont nombreux, et les derni�res l�gislatives en attestent. D'ailleurs, juger au nom de quoi et de qui, de quelle justice et de quel droit ? Au nom de quelle logique ? Nul ne sait mieux que nous ce � quoi nous avons �chapp�. Dans la douleur certes, mais la R�publique est toujours l�, ne vous en d�plaise ! Imparfaite s�rement, mais c'est NOTRE bien. Voil� pourquoi je saisis l'occasion qui nous est donn�e de r�affirmer notre attachement � ceux qui ont permis � ce pays de ne pas sombrer, de rester debout ! Et de dire encore merci � notre arm�e ! Tous les hommages du monde ne suffiraient pas � lui montrer notre reconnaissance. Et pour faire bon poids, voici un conseil �amical� � la justice suisse et � ceux qui la repr�sentent : occupez-vous de mettre de l'ordre en balayant d'abord devant votre porte ! En levant par exemple le secret bancaire et donc l'impunit� de ceux qui d�versent dans vos banques, tr�s souvent, trop souvent, au d�triment de leurs peuples, un argent sale � mais qu'importe, n'est-ce pas ? L'argent n'a pas d'odeur, diton ! � qu'apparemment vous blanchissez all�grement dans l'indiff�rence g�n�rale ! Sans toutefois perdre de vue qu'il vous faut en m�me temps jauger la taille des minarets qui offensent la vue des Suisses ! Mais �a, au moins, c'est votre droit. Continuez � prendre bien soin des commanditaires d'actes terroristes auxquels vous avez ouvert les bras et qui coulent des jours heureux repus du sang d'innocents, sans le moindre remords pour les douleurs incommensurables qu'ils ont engendr�es� ailleurs, il est vrai, et dont l'�cho semble ne pas vous �tre encore parvenu. D�cid�ment, sortir de votre neutralit� l�gendaire ne vous r�ussit pas !
A. B.

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