Monde : AU LENDEMAIN DU D�C�S DE MELES ZENAWI
Tristesse et interrogations � Addis-Abeba


La capitale �thiopienne �tait en deuil hier mercredi apr�s la mort en Belgique du Premier ministre �thiopien Meles Zenawi, dont le corps a �t� ramen� tard la veille � Addis-Abeba, alors que la question de la succession restait enti�re.
Si pour l'heure, le vice-Premier ministre et ministre des Affaires �trang�res Hailemariam Desalegn, 47 ans, assure l'int�rim, conform�ment � l'article 75 de la Constitution pr�voyant qu'il �agit au nom du Premier ministre en son absence, aucune pr�cision n'a �t� donn�e sur la succession de Meles Zenawi, qui personnifiait le pouvoir �thiopien depuis plus de vingt ans. Une session extraordinaire du Parlement a �t� convoqu�e jeudi matin, au cours de laquelle le vice- Premier ministre devrait pr�ter serment. Aucun d�tail n'a �t� donn� sur la dur�e de cet int�rim et sur l'�ventuelle �lection d'un nouveau Premier ministre. L'article 72 de la Constitution stipule que celui-ci est �lu parmi les d�put�s de la Chambre du peuple, pour un mandat correspondant � la dur�e de celui de la Chambre. Mais la Constitution est muette sur les cas d'emp�chement et de vacance, laissant ouvertes toutes les sp�culations. �On est dans un r�gime extr�mement personnalis�, o� il n'existe aucun syst�me de succession. Ce qui est sur le papier est totalement th�orique. La r�alit� du pouvoir est totalement entre les mains du Premier ministre�, soulignait r�cemment, avant le d�c�s de Meles, un sp�cialiste de la r�gion sous couvert de l'anonymat.

Longue procession
Durant la nuit, de nombreux habitants de la capitale ont veill� dans la rue, portant des bougies et des portraits de celui qui �tait l'homme fort de l'Ethiopie et l'incarnation quasi unique du pouvoir depuis 1991. Une longue procession a suivi le cort�ge fun�bre ayant transport� le cercueil de l'a�roport au Palais national, la r�sidence officielle du Premier ministre � Addis, o� il restera jusqu'aux fun�railles. Aucune date n'a �t� fix�e pour ces fun�railles et aucun d�tail r�v�l� sur leur organisation. Un deuil national a �t� d�cr�t� d'ici l�. Bien qu'aucune veill�e officielle n'ait �t� annonc�e, plusieurs centaines de personnes, vieilles femmes et jeunes couples en pleurs, ont converg� hier mercredi matin vers le Palais national, a constat� un journaliste de l'AFP. Ils ont �t� autoris�s � p�n�trer dans l'enceinte du complexe, dont la presse �tait exclue. Les minibus de transport collectif roulaient en ville orn�s de cr�pes noirs et de photos du Premier ministre, d�c�d� � 57 ans, dans un h�pital de Bruxelles d'une maladie non pr�cis�e. �L'Ethiopie a perdu son immense chef�, titrait le quotidien en amharique Addis Zemen, alors que dans les caf�s et les commerces de la ville, radios et t�l�visions couvrent � plein volume le d�c�s du Premier ministre. Sur les �crans, passaient en boucle les images nocturnes de l'arriv�e du corps et de la longue procession dans les rues d'Addis, entrecoupant des flashs d'information exclusivement consacr�s au d�c�s. Les habitants interrog�s hier mercredi exprimaient tous de la tristesse, m�me ceux admettant que Meles, consid�r� � l'�tranger � la fois comme un visionnaire et comme un autocrate, laisserait des souvenirs contrast�s. Pour Mukemil Elias, commer�ant de 32 ans, le dirigeant a durant ses 20 ans de pouvoir consid�rablement am�lior� les infrastructures du pays, surtout les routes et les �coles. Mais il reconna�t que son bilan en mati�re de droits de l'homme est moins reluisant. �Nous (Ethiopiens) nous nous querellons souvent� � propos de Meles Zenawi, admet-il, �nous ne sommes pas tous d'accord�. Lui-m�me se dit �triste, parce qu'il a fait beaucoup pour le pays, il avait de grands projets et n'a pu les mener � bien car il est mort trop jeune�, explique-t-il.

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