Soirmagazine : ATTITUDES
Perdu, trouv�


Par Na�ma Yachir
naiyach@yahoo.fr
Heureuse d�avoir achev� ses emplettes pour fignoler son trousseau de mari�e, Selma �tait contente de rentrer � Alger, apr�s un s�jour agr�able � Duba�. Les courses, faut-il le pr�ciser, l�avait beaucoup fatigu�e, le stress aidant, elle dut arriver � la salle d�embarquement sur une chaise roulante.
Elle �tait incapable de porter ses deux bagages � main. Une petite valise et un cabas o� elle a bien rang� les effets les plus fragiles, les plus chers � ses yeux, n�cessaires la c�r�monie de mariage. Son cousin, qui l�avait accompagn�e � l�a�roport, avait beau insister pour que Selma reporte son voyage, rien n�y fait. Il fallait donc chercher un passager du m�me vol et qui bien s�r ne poss�de pas beaucoup de bagages, de bien vouloir enregistrer ceux de notre future mari�e. Par un heureux hasard, son cousin croise un homme, la quarantaine bien entam�e, qui justement embarquait dans le m�me avion. Notre bienfaiteur ne se fera pas prier, sensible � l��tat de sant� de Selma. Il fallait faire vite, pour ne pas rater le vol. Et les pr�sentations n�ont m�me pas eu lieu. De toutes les mani�res, ils se retrouveront � Alger, et ils auront tout le temps de faire plus amples connaissances. Arriv�e sur le sol alg�rien, Selma, debout, devant le tapis roulant, attendait ses bagages. Elle r�cup�re une partie, et cherche des yeux son Samaritain. Notre voyageur avait disparu. Affol�e, elle ne sait plus � quel saint se vouer. Son mari et sa tante, venus l�accueillir, la calment.
- Ne t�inqui�te pas, tu connais son nom ?
- Non je n�ai m�me pas penser � le lui demander. Sa tante a vite compris que la situation �tait sans espoir. Autant chercher une aiguille dans une botte de foin. Arriv�e � la maison, Selma est atterr�e. Elle fond en larmes dans les bras de sa grand-m�re qui tente de la rass�r�ner.
- J�ai tout perdu. Les yeux embu�s, sa grand-m�re la console : �Tant pis, ce n�est pas la fin du monde, pense � ta sant�.� Et ce sont tous les membres de la famille qui compatiront � sa m�saventure en actionnant chacun de son c�t� les d�marches pour retrouver la trace du voyageur inconnu. En cette soir�e du 27e jour de Ramadan, toute la famille �tait r�unie chez la grand-m�re, et chacun allait de sa sp�culation. Il y avait les optimistes, les pessimistes, ceux qui avait foi en Dieu. �Si le Bon Dieu te les a destin�es, tes affaires tu les r�cup�reras� et ceux qui l�ont condamn�e : �Ne vous cassez pas la t�te, c�est un escroc, il est parti avec les bagages.� Dans le grand salon qui s�est transform� en salle de r�union, hommes et et femmes sont devenus les inspecteurs les plus r�put�s du monde. Mais comment trouver un homme non identifi� et des bagages qui ne portaient pas de nom ? Le lendemain, Selma retournera � l�a�roport, avec l�espoir de retrouver l�homme de la providence. Elle y restera toute la journ�e guettant les passagers en provenance de Duba�. Elle rentrera le soir, bredouille, d�sesp�r�e. Elle ne baisse pas les bras et continue les recherches pendant quatre jours. Entre-temps, et de son c�t�, l�inconnu, ayant rat� son vol ce jour-l� car la compagnie �miratie, n�ayant plus de place dans l�avion, a d� lui proposer le vol du lendemain. Il refusera cat�goriquement et embarquera via une compagnie maghr�bine. Il arrivera le m�me jour que Selma en soir�e. Fatigu�, il rentre chez lui et se rend le lendemain � la compagnie, remettre les bagages de la future mari�e. La soci�t� refusera au d�part. Heureusement avec un coup de pouce, son num�ro de t�l�phone fut communiqu� � la m�me entreprise, qui l�appellera, en lui demandant de se rendre � l�a�roport pour r�cup�rer ses bagages. Elle n�en croit pas ses oreilles et �clate en sanglots. Elle venait de quitter l�a�roport, apr�s des investigations infructueuses. Elle retourne sur ses pas combl�e. Elle ne savait pas comment remercier cet honn�te homme.

Nombre de lectures :

Format imprimable  Format imprimable

  Options

Format imprimable  Format imprimable