Actualit�s : SON PR�D�CESSEUR AVAIT G�R� L�OPULENCE
Sellal face � l�in�vitable aust�rit�


La conduite des affaires �conomiques par le nouveau gouvernement Sellal sera marqu�e, certes, par un volontarisme de bon aloi mais aussi par de la vigilance, de la prudence.
Ch�rif Bennaceur - Alger (Le Soir) - Install� mardi dans ses nouvelles fonctions, le nouveau Premier ministre Abdelmalek Sellal a �t� imm�diatement second� par une �quipe gouvernementale, globalement inchang�e par rapport au team pr�c�dent.
Un team �conomique relativement remodel�
Et d�autant que les titulaires des portefeuilles �conomiques, Finances, Energie et Mines, Agriculture et D�veloppement rural ainsi que le Commerce, dans l��quipe sortante ont �t� tous reconduits. Comme ont �t� reconduits � leurs postes respectifs les titulaires des portefeuilles des Transports, Travaux publics, Travail, Emploi et S�curit� sociale ainsi que la Poste et les Technologies de l�information et de la communication, �lus d�put�s en mai dernier et remplac�s par des ministres int�rimaires. Et cela m�me si l�on rel�ve que Mohamed Benmeradi, en charge pr�c�demment de l�Industrie, la Pme et la Promotion de l�Investissement, a �t� remplac� par Ch�rif Rahmani et se voit confier le d�partement du Tourisme et de l�Artisanat. Comme l�on note le d�part de Hamid Temmar du minist�re de la Prospective et des Statistiques, un d�partement transform� en secr�tariat d�Etat aupr�s du Premier ministre et confi� � l��conomiste Bachir Messaitfa. Cela m�me si les d�partements des Ressources en eau, l�Habitat et l�Urbanisme, la P�che et les Ressources halieutiques ainsi que l�Am�nagement du territoire et l�Environnement comptent de nouveaux titulaires.
Quel style Sellal ?
Au-del� de sa composition, ce nouveau gouvernement, dor�navant op�rationnel, adoptera quel mode de conduite des affaires �conomiques ? A cette question, Abdelmalek Sellal donne des pr�mices de r�ponse en �voquant �une feuille de route pour poursuivre les t�ches de d�veloppement que doit conna�tre l'Alg�rie�. Et, d�clinant cette feuille de route, le nouveau Premier ministre appelle � �donner un souffle nouveau � l'�conomie nationale �, �d�velopper nos capacit�s de production dans tous les domaines �conomiques� et �am�liorer le service public et les �uvres sociales pour gagner la confiance des citoyens�. Il s�agira ainsi de poursuivre la politique, assez volontariste au demeurant, mise en �uvre notamment en mati�re d�investissement public privil�gi�, cr�ation d�emplois et consolidation de la coh�sion sociale.
En qu�te de volontarisme
Ce que le premier argentier du pays, Karim Djoudi, n�avait pas manqu� de confirmer. Rassurant, il avait r�cemment �pargn� les transferts sociaux et le soutien des produits de consommation de toute coupe budg�taire, au moins � l�horizon 2013. Comme le ministre des Finances avait affirm� que le budget pr�vu pour l�ann�e prochaine �va maintenir la cadence de l'investissement public�, seul moteur de croissance �conomique et d'emplois selon Karim Djoudi. Outre le fait que le programme d�investissements en cours devrait se poursuivre et faire l�objet de consolidation. En somme, une politique de d�veloppement assez volontariste, de bon aloi.
A quelles conditions ?...
A charge cependant, et m�me si les indicateurs et disponibilit�s financiers, encore au vert, le permettent actuellement, d�amorcer une dynamique de relance �conomique r�elle, soutenue et efficace. Ainsi, il s�agira de booster l�attractivit� de l�investissement national et �tranger, hors hydrocarbures s�entend, booster davantage et de mani�re moins vell�itaire le tissu industriel et touristique, repenser la politique de r�alisation des infrastructures de base, mettre un terme � la d�gradation du climat d�affaires, �uvrer � mettre � niveau les milliers de petites et moyennes entreprises... Ce qui n�cessite, au-del� des mesures pr�vues par la prochaine loi relative aux hydrocarbures et de l��tat d�avancement des projets d�j� lanc�s, une d�marche compl�tement proactive et continue, une vision de moyen terme et une planification efficiente.
Des d�fis � relever
Outre la mobilisation meilleure des ressources et des comp�tences, une volont� plus forte pour lancer les r�formes structurelles tant attendues, d�velopper r�ellement l��conomie fond�e sur la connaissance et poursuivre le d�veloppement et la lib�ralisation des technologies de l�information et de la communication... Des d�fis que les ministres de l�Energie et des Technologies de la Communication ainsi que les nouveaux titulaires des Ressources en eau, l�Industrie et du Tourisme, entre autres, sont justement appel�s � relever, en apportant leurs comp�tences av�r�es. Et ce, au-del� des insuffisances et dysfonctionnements, marqu�s ici et l� notamment en mati�re de couverture des besoins en �nergie et eau, lancement et suivi des projets infrastructurels... Des insuffisances qui requi�rent des r�ponses et des mesures conformes aux attentes des citoyens et des standards internationaux. Outre le fait que le gouvernement devra �tre plus offensif en mati�re de r�sorption du ch�mage, notamment celui des jeunes qui ne cesse d�augmenter. Comme il reste � d�terminer les moyens � m�me de permettre la concr�tisation de ces d�fis.
Faire preuve de vigilance...
Pour autant, cette d�marche volontariste ne sera pas ais�e � adopter, Abdelmalek Sellal n�ayant pas manqu� de le souligner d�s son installation. Ainsi, le nouveau Premier ministre a indiqu� que l'Alg�rie �rec�le d'importantes potentialit�s pour faire face aux d�fis impos�s par les d�veloppements �conomiques internationaux�. N�anmoins, des d�veloppements qui �n'augurent pas toujours de bon�, dira le nouveau Premier ministre, appelant � �faire preuve de vigilance pour pouvoir �tre � la hauteur de ces d�fis�. Ce qui signifie que le style Sellal ne pourra �tre que mesur�, prudent en termes d�allocation des ressources et d�finition des objectifs. Il s�agira, et Karim Djoudi en avait d�j� d�fini les contours, de mettre en �uvre �une gestion beaucoup plus prudente�.
De la prudence s�impose r>
R�futant toute propension la rigueur �au sens �conomique du terme�, le ministre des Finances avait estim� que �l�important est de trouver le point d��quilibre d�une politique prudente en mati�re budg�taire et la n�cessit� de conserver la croissance �conomique �. Et dans le contexte o� l�incertitude persiste quant la reprise de la croissance �conomique dans le monde et que les cours du p�trole restent assez volatiles, en hausse actuellement mais pouvant encore chuter � des niveaux moins profitables aux finances du pays (en dessous de 100- 110 dollars le baril, voire au-dessous de 80 dollars). En d�autres termes, la n�cessit� d�une gestion financi�re prudente, optimis�e et plus active s�impose au nouveau gouvernement, pris en tenaille entre la n�cessit� de calmer le front social toujours insatiable et l��p�e de Damocl�s que repr�sente l�orthodoxie financi�re. Et dans la mesure o� la conduite protectionniste, coercitive et vell�itaire, suivie pour des motivations assez l�gitimes par le gouvernement pr�c�dent, dirig� par Ahmed Ouyahia, n�a pas �t� justement probante, marqu�e par des errements et des faux pas. Le gouvernement Abdelmalek Sellal saura-t-il, pourra-t-il �viter ces errements ? La gouvernance �conomique sera-t-elle autre, meilleure ? Les questions sont pos�es.
C. B.

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