Culture : ALLEMAGNE
Les clubs technos berlinois menac�s par une envol�e des droits d'auteur


Les clubs technos de la capitale allemande, qui ont b�ti la l�gende du Berlin branch� depuis la chute du Mur, se disent menac�s par une �norme augmentation pr�vue des droits d'auteur et manifestent leur col�re.
Des exploitants de discoth�ques, clubs et bars � musique ont d�fil� jeudi dans les grandes villes allemandes contre une r�forme impos�e par la soci�t� gestionnaire des droits d'auteur et qui concerne tout le milieu de la f�te dans le pays. A Berlin, les manifestants se sont rassembl�s sous les fen�tres de la soci�t� qui g�re la protection des �uvres musicales en Allemagne, la Gema. Accompagn�s par des chars diffusant de la musique fa�on Love Parade, ils arboraient des pancartes et autocollants tels que �La musique ne doit pas devenir un luxe !� ou �la Gema, l'histoire d'une exploitation musicale�. Une rumeur a circul� une bonne partie de l'�t� et mis le monde de l'�lectro en �bullition : le Berghain, l'un des clubs berlinois les plus courus de la plan�te, pourrait fermer ses portes � la fin de l'ann�e. En cause : un nouveau syst�me, qui doit entrer en vigueur en avril prochain, de tarification des droits d'auteur que les clubs et discoth�ques versent � la Gema. Les deux propri�taires du Berghain, dont les files d'attente sont d'une longueur l�gendaire, ont d�menti mettre la clef sous le paillasson. Mais ils ont renonc� pour des raisons financi�res � un projet d'ouvrir un espace culturel dans le b�timent attenant � l'ancienne centrale thermique o�, chaque week-end, depuis 2004, les clubbers se d�hanchent sur un dance-floor de 18 m de hauteur de plafond. D�sign� il y a trois ans �meilleur club du monde�, le Berghain affirme que le nouveau syst�me de tarification pourrait se traduire par une augmentation �de jusqu'� 1 400% des droits� revers�s � la Gema, �mena�ant de nombreux clubs dans leur existence m�me�. �Beaucoup de clubs vont devoir fermer ou devront augmenter massivement leurs prix d'entr�e�, soulignent-ils. Tous les grands noms de la f�te berlinoise mais aussi les �tablissements plus modestes s'�l�vent contre le nouveau syst�me. �La Gema affirme d�fendre les auteurs mais avec ces nouveaux tarifs, beaucoup d'entre eux ne pourront plus se produire dans les clubs� qui n'auront plus les moyens financiers de les inviter, explique Michael Beyer du collectif �Sauver la culture�. �Nous avons une sc�ne alternative relativement grande� � Berlin, explique Katrin Schmidberger, �lue des Verts dans la capitale allemande. �Mais elle est d�j� victime de la hausse des loyers et de la diminution des espaces disponibles. Ces nouveaux tarifs constituent une charge trop lourde �, selon elle. �La question est de savoir si Berlin peut conserver � terme sa culture particuli�re�. De son c�t�, la Gema assure que cette nouvelle tarification est �plus transparente et compr�hensible � et qu'elle se traduira pour les discoth�ques de petite surface et au prix d'entr�e mod�r� par de �nettes r�ductions� des droits � reverser. Certains assurent en outre que les clubs berlinois sont suffisamment rentables pour �dig�rer � la hausse des tarifs. �Certains clubs ouvrent sans discontinuer du vendredi au lundi � la mi-journ�e�, explique un DJ renomm�, qui a requis l'anonymat, dans le quotidien S�ddeutsche Zeitung. �Durant un week-end pareil (...), ils font au moins 50 000 euros de recettes si ce n'est pas le double�, selon lui. �Je ne supporte plus d'entendre les lamentations des clubs (...) C'est du mensonge. C'est hallucinant ce que les grands clubs berlinois se font comme argent.� La Gema, qui repr�sente quelque 66 000 auteurs, est consid�r�e dans le milieu comme l'une des soci�t�s nationales de droits d'auteur les plus virulentes d'Europe.

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