Des marchands sans foi ni loi. Ils sont nombreux les commer�ants qui n�ob�issent � aucune loi et qui m�nent la vie dure aux petites bourses et m�me aux acheteurs mieux lotis en leur fourguant leur plus mauvaise marchandise et en appliquant des prix � leur convenance quand ce n�est pas en les obligeant � prendre 1,5 kg au lieu du kilogramme demand�.
Ces pratiques, qui s�vissent notamment chez les marchants informels, ont de beaux jours devant elles au vu de l�impunit� qui les rassure. Le pauvre consommateur, tout en rechignant, finit par abdiquer devant le commer�ant cupide, au verbe facile, et repart le couffin plein de fruits ou l�gumes dont la moiti� est bonne pour la poubelle. Cette pourriture, il l�a pay�e et � un prix fort, il va faire l�effort de la porter jusque dans sa cuisine pour s�apercevoir enfin qu�il a �t� arnaqu� sans remords. Mais se plaindre � qui ? L�informel �chappe � tout contr�le et squatte les plus belles art�res de la vie, il envahit les trottoirs, les placettes ; le centre-ville �touffe, le pi�ton n�a plus de place pour circuler, il doit slalomer entre les �tals � m�me le sol. Lors de nos fr�quents tours dans cette jungle, nous avons eu l�occasion d�observer les comportements de certains commer�ants, qui rel�vent de l�inacceptable. Sur les devants des �tals, ils disposent leur plus belle marchandise en annon�ant des prix qui semblent �tre raisonnables. Quand l�acheteur tent� s�arr�te devant l��tal, le marchand a d�j� pris un sachet pour y mettre les l�gumes ou les fruits tous petits, rabougris et tr�s souvent pourris que la montagne dress�e cache bien. Si l�acheteur ose toucher ou se saisir d�un fruit ou l�gume potable, la col�re du commer�ant aura vite fait de d�border, lui interdisant de choisir, de toucher m�me. Il ira m�me jusqu�� le chasser si celui-ci rousp�te, il doit s�estimer heureux s�il n�est pas insult� encore. Que de sc�nes malheureuses de ce genre se sont pass�es sous les yeux des acheteurs. Quand ces derniers prendront conscience qu�ils ne doivent plus se laisser faire, le client sera bien trait�. Sous d�autres cieux, il est roi, mais chez nous, il n�aspire pas � tant de consid�ration, il demande seulement un minimum de respect pour faire ses emplettes sans mettre ses nerfs en boule, quand il n�en arrive pas aux mains avec le marchand. Faire ses achats n�est pas du tout une partie de plaisir de notre temps, beaucoup de marchands profitent de la conjoncture pour s�enrichir rapidement. Et le dindon de la farce c�est toujours le malheureux consommateur que rien ne prot�ge quand il s�approvisionne au march� informel dont les prix attirent les petites bourses malgr� tout, car il n�a pas le choix. Seuls les consommateurs qui s�approvisionnent aupr�s des commerces r�guliers �chappent au diktat du march� de l�informel. Ils peuvent choisir, t�ter, toucher sans provoquer l�ire du commer�ant, et pour cause, ce dernier affiche des prix � donner le tournis, un luxe que ne peut s�offrir le pauvre qui reviendra encore malgr� lui, esp�rant tomber sur un vendeur honn�te et respectueux, des qualit�s qui ne sont plus de notre temps chez ces marchands.
A. M.

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