Soirmagazine : ATTITUDES
Vers l�inconnu


Par Na�ma Yachir
naiyach@yahoo.fr
Du haut de ses 1,70 m, le visage �maci�, les yeux fureteurs, la dame, la quarantaine bien entam�e, son ticket � la main, son sac serr� sous le bras, se dirige vers le quai de la gare ferroviaire des Ateliers. Elle semble perdue et demande de son air le plus affable � cette jeune fille : �Excusez-moi mademoiselle, c�est bien l� o� on prend le train qui va � Dar-El-Be�da ?�
- Oui, c�est celui de Thenia. Rassur�e, elle s�assoit sur le banc et jette un �il sur sa montre. �Normalement il d�marre dans 7 minutes, il est 17h, c�est ce qui est �crit sur le ticket.� Sa voisine acquiesce de la t�te et sourit.
- En fait, c�est la premi�re fois que je prends le train. On dit qu�il est �lectrique et qu�il roule tr�s vite. Je vais � la cit� Aadl du 5-Juillet, et pour �viter l�encombrement, mon mari m�a conseill� de prendre le train et descendre � Dar-El-Be�da. Il m�a pr�cis� que non loin de la gare, des minibus font la navette jusqu�� la cit�. Vous pourriez m�indiquer la station ?
- Je suis d�sol�e, mais je ne connais pas. Demandez � ceux qui descendent � Dar-El-Be�da. Affol�e, elle se l�ve et se dirige vers un groupe de femmes :
- Excusez-moi, vous n�allez pas � Dar-El-Be�da ?
- Non. Elle tente sa chance aupr�s d�autres passag�res : n�gatif ! D�pit�e, elle reprend sa place, et se dit : �Je ne vais tout de m�me pas m�adresser � toutes les femmes ?� Elle regarde l�heure. �Il est 17h 20 et le train n�est toujours pas l�. Pour la ponctualit�, il faut vraiment repasser !� Elle s�inqui�te, et s�adresse � sa voisine qui ne semble pas avoir envie de lui faire la conversation.
- Vous �tes s�re, le train va arriver ?
- Mais oui, il fera juste un peu de retard, �a arrive.
- En fin de compte je descendrai � Bab-Ezzouar, j�esp�re que le train s�arr�te pr�s de l�universit� ? L�-bas, je me retrouverai facilement. Sa voisine confirme la halte
- Mais sur le ticket il est �crit Dar-El- Be�da. Ce n�est pas grave ?
- Non, ne vous en faites pas. Le sifflement du train et sa rapidit� font sursauter notre dame qui se couvre les oreilles. �Mon Dieu, on a l�impression qu�il va nous faucher... Mais il ne s�est pas arr�t� ?
- Non, ce n�est pas le n�tre, c�est le rapide de B�ja�a. Il ne marque pas d�arr�t jusqu�� sa destination.
- Ouf ! j�ai eu peur. Je me demande comment font les gens qui habitent juste en face, �a doit �tre horrible.
- A la longue, ils s�habituent.
- Moi je ne m�y ferai jamais. Le quai grouille de monde � cette heure de pointe. Il est 17h 30, les passagers s�impatientent et commencent � montrer des signes d��nervement, mais voil� qu�au loin l�on aper�oit le train qui montre le bout du nez. Les passagers se l�vent et s�approchent des wagons. Notre dame suit le mouvement non sans quitter sa voisine, �tonn�e de d�couvrir l�ouverture automatique des portes.
- Il est climatis�, propre... C�est une merveille ! Enfin la technologie arrive chez nous. On annonce les arr�ts, j�esp�re ?
- Oui, une voix douce et f�minine est charg�e de le faire. Pas de risque de vous perdre. Vous pouvez m�me les lire sur ce petit �cran �lectronique. J�avoue que j�ai le vertige. Mais croyez-moi, je le prendrai plus souvent. Au diable la chaleur des bus, les bousculades et surtout le trajet qui nous semble �ternel. Vive la technologie !

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